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Annulation des sénatoriales : Dubois et Iriti dénoncent une "perte de temps"


Teura Iriti et Vincent Dubois ont réagi lundi à l'annulation par le Conseil constitutionnel de leur élection au Sénat
Teura Iriti et Vincent Dubois ont réagi lundi à l'annulation par le Conseil constitutionnel de leur élection au Sénat
PAPEETE, 9 février 2015 – Vincent Dubois et Teura Iriti ont commenté la décision du Conseil constitutionnel annulant les opérations électorales du 28 septembre. Les deux anciens élus Tahoera’a déclarent être candidats à la candidature pour les sénatoriales partielles de Polynésie française, début mai.

Rien ne permettait ce lundi d’affirmer que la question serait abordée lors du Grand Conseil du Tahoera’a Huira’atira, ce mardi soir au domicile de Gaston Flosse à Erima. Mais il est difficile d’en douter tant l’annulation des opérations électorales du 28 septembre dernier, dont la décision par le Conseil constitutionnel a été rendue publique vendredi et officielle ce dimanche, est de nature à fléchir l’ordre du jour de la réunion politique. Vincent Dubois et Teura Iriti ont affirmé lundi souhaiter soumettre de nouveau leur duo au suffrage des grands électeurs, en mai prochain.

Il reste que lundi, plusieurs élus Tahoera'a ont demandé par courrier adressé à Gaston Flosse le report de ce Grand conseil afin de se donner un peu de recul et permettre d'éventuelles nouvelles candidatures.

Lundi matin, les deux sénateurs Tahoera’a ont réagi à l'annulation de leur élection au Sénat, lors d’une conférence de presse donnée en milieu de matinée, au siège du parti autonomiste à Papeete. Fraîchement débarqué de Paris, Vincent Dubois a abondamment pris la parole.

Dans les considérants de la décision rendue vendredi, le Conseil constitutionnel constate que le 28 septembre "le parti Tahoera'a Huiraatira, qui soutenait les deux candidats élus, a regroupé environ quatre cents personnes, dont des membres du collège électoral, qui se sont rendus en cortège conduit par M. Gaston Flosse, président de ce parti, aux trois bureaux de vote installés dans le lycée Paul-Gauguin de Papeete" et estime que la forme prise par ce cortège a été de nature "à porter atteinte à la sincérité du scrutin".

Vendredi, le parti orange laissait entendre que cette décision de la haute autorité pouvait avoir été motivée par une raison autre que la seule atteinte à la sincérité du scrutin : "Faut-il y voir un lien avec le projet de résolution sur les essais nucléaires que nos deux sénateurs s’apprêtaient à déposer devant la Haute assemblée ?", interroge un communiqué adressé en fin de semaine à la presse.

Scrutin au plus tard le 8 mai

"Le parti exprime des hypothèses", a relativisé Vincent Dubois lundi en soulignant tout de même : "On est surpris de la motivation qui ne correspond pas à la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Est-ce lié à cette résolution ? On a vu qu’elle avait fait réagir. Moi, je l’ignore". Et à propos de l’organisation du cortège : "Il fallait bien que l’on se gare quelque part", a-t-il affirmé. "On s’est donné rendez-vous sur un parking public à 200 mètres et on a marché jusqu’au bureau de vote. Est-ce parce qu’on était vêtus de orange ? Si c’est le cas le Conseil constitutionnel aura du mal, à ne pas invalider toutes les élections organisées en Polynésie française".

"Cette décision va à l’encontre de toutes les décisions du Conseil constitutionnel depuis 50 ans", a aussi exposé l’avocat pénaliste, aujourd’hui sénateur disqualifié, se présentant comme l’objet de la sixième décision d’annulation d’élection sénatoriale depuis un demi-siècle. "Vous chercherez en vain des reproches faits aux candidats élus (…), celui qui est visé c’est M. Gaston Flosse qui n’était pas candidat aux sénatoriales. On est surpris également puisque toutes les décisions qui concernent des élections législatives ou sénatoriales, prennent en compte l’écart de voix de l’élection. Là, il n’en est fait aucune mention", a-t-il insisté. "On ne va pas perdre plus de temps à commenter cette décision. On a décidé d’avancer. Une nouvelle élection aura lieu ; on s’y prépare déjà".

"Il est vrai que nos adversaires vont tout faire pour nous diviser", pense de son côté qui confirme sa volonté de présenter à la validation des instances dirigeantes du Tahoera’a un duo avec Vincent Dubois aux sénatoriales partielles de mai. "Nous voulons continuer ce travail (…)".

Vincent Dubois n’hésite pas à parler de "perte de temps" dans son calendrier au Palais du Luxembourg. Il se félicite de l'adoption par le Sénat, fin janvier, de trois amendements en faveur des communes dans le cadre des discussions sur la "nouvelle organisation territoriale de la République". Il affirme qu’avec Teura Iriti ils étaient sur le point de déposer, avec le soutien des groupes UMP et UDI, un amendement pour donner à la Polynésie le bénéfice de la contribution au service public de l’électricité (CSPE), dans le cadre de la loi sur la transition énergétique. Il déclare travailler sur une modification de la loi Morin ; sur la question des problèmes de défiscalisation qui touchent les compagnies aériennes Air Tahiti et Air Tahiti Nui. "Si on est réélu, on aura perdu trois mois dans notre travail", a constaté Vincent Dubois. "On accélérera"

L’annulation des opérations électorales du 28 septembre dernier, décidée par le Conseil constitutionnel ce vendredi, est officielle depuis sa publication dimanche au Journal Officiel de la République française à la page 2328 (texte n° 39). Les services de l’Etat en Polynésie française doivent organiser des élections sénatoriales partielles dans la collectivité au plus tard le 8 mai prochain.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 9 Février 2015 à 14:32 | Lu 841 fois