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Algérie : 3 ans ferme requis pour avoir filmé des policiers en train de voler


ALGER, 3 juin 2014 - Un procureur algérien a requis mardi trois ans de prison ferme contre un homme accusé d'avoir filmé trois policiers en train de commettre des vols lors des heurts communautaires qui ont secoué une ville du Sud, ont indiqué des avocats de la défense.

Située aux portes du Sahara, à 600 km au sud d'Alger, Ghardaïa et sa région vivent depuis plusieurs mois au rythme d'affrontements entre les communautés Mozabites (berbères) et Chaâmbas (arabes).

Youcef Ouled Dada, un Mozabite de 47 ans, est accusé de "publication de photos et de vidéos qui touchent à l'intérêt national" et "d'outrage à corps constitué", a déclaré à l'AFP Me Abderahmane Saleh, l'un des neuf avocats du collectif de la défense.

Cet informaticien est accusé d'avoir "réalisé une vidéo montrant trois policiers en train de commettre des vols à Grara", une commune dépendant de la préfecture de Ghardaïa, "profitant des heurts" qui s'y déroulaient, a ajouté Me Saleh.

Les vols en question se sont déroulés le 24 novembre 2013, au début des affrontements communautaires, a précisé à l'AFP un notable de la région.

Le prévenu nie avoir réalisé cette vidéo diffusée sur Internet et assure qu'il n'a fait que la partager sur Facebook, selon la défense.

La chaîne de télévision privée Ennahar a diffusé cette vidéo mais n'a pas été poursuivie.

Le procureur a requis trois ans de prison ferme. En attendant la décision, qui doit être rendue le 10 juin, le prévenu, arrêté le 27 mars, reste en détention, selon les avocats.

"Dans ce procès, au lieu d'enquêter sur la réalité des faits, on poursuit la personne qui les dénonce", a déclaré à l'AFP Me Amine Sidhoum, l'un des avocats de la défense.

"La population est prise en otage. Ceux qui dénoncent sont poursuivis et ceux qui ne dénoncent pas sont également poursuivis pour non dénonciation", a ajouté Me Sidhoum qui regrette "l'utilisation et l'instrumentation de la justice afin de mettre la pression sur la population".

Près de 10.000 policiers et gendarmes sont déployés dans les principales artères de Ghardaïa, une cité de 400.000 habitants, dont quelque 300.000 Mozabites.

Entre décembre et avril, les heurts ont fait six morts parmi les Mozabites, trois morts parmi les Chaâmbas et plus de 400 blessés. Des centaines de maisons et de magasins ont été pillés puis incendiés.

Rédigé par AFP le Mardi 3 Juin 2014 à 05:55 | Lu 5260 fois
           



Commentaires

1.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et des français René, Georges, HOFFER le 03/06/2014 09:00 | Alerter
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C'est presque comme à TAHITI où "tout ce qui porte uniforme" a une peur... bleue du moindre enregistrement les prenant à défaut hohohohohoho [email protected]

2.Posté par xxl le 03/06/2014 12:26 | Alerter
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Ho ! qu'elle est belle la vie en Algérie, je comprends pourquoi ils sont nombreux à venir essayer de s'imposer en France, chez eux même si tu dénonces des ripoux, c'est toi qui va en taule.

3.Posté par sekarna Mohand Raschid le 04/06/2014 03:28 | Alerter
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"Outrage à corps constitué". L'outrage se situe surement dans le fait d'avoir condamné un citoyen intègre pour avoir dénoncé des policiers "les mains dans le sac" alors qu'ils avaient pour mission et censés protéger les biens et les personnes. On se pose vraiment la question : quelle justice peut on espérer lorsque dénoncer des fait répréhensible, venant de "corps constitué" devient un crime ? Abus de pouvoir... Que dire de plus ?