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Alann Poilvet à fond pour devenir le Meilleur Apprenti de France


Allan Poilvet s'entraîne tous les jours pour confectionner ses deux recettes.
Allan Poilvet s'entraîne tous les jours pour confectionner ses deux recettes.
Papeete, le 29 août 2019 - Concours - Alann Poilvet va porter les couleurs de la Polynésie française lors de la finale du concours "Un des Meilleurs Apprentis de France", le 27 septembre dans la spécialité "cuisine froide". A quelques jours du départ, l'entraînement va crescendo pour l'élève du lycée hôtelier de Punaauia.


"J'y vais pour me faire plaisir, mais aussi pour porter au plus haut les couleurs de la Polynésie", explique un peu timide, Alann Poilvet, à propos de sa participation au prestigieux concours "Un des Meilleurs Apprentis de France", qui aura lieu le 27 septembre prochain à Paris. Le jeune homme avait gagné son ticket pour la finale nationale en remportant la seule médaille d'or attribuée lors la finale régionale polynésienne, organisée le 16 mai dernier au lycée hôtelier de Punaauia.



"ALLAN A DU TALENT, ET EN PLUS, C'EST UN BOSSEUR"

Une vraie complicité s'est établie entre le professeur et son élève.
Une vraie complicité s'est établie entre le professeur et son élève.
Et pour porter le plus haut possible les couleurs de la Polynésie et obtenir le titre de Meilleur Apprenti de France, Alann ne lésine pas, car il sait bien que ce ne sera pas de la tarte. Son terrain d'entraînement quotidien : une salle de cuisine du lycée hôtelier. Son matériel : des batteries de casseroles, des planches à découper, des cuillères... et bien sûr, son coach qui veille au grain ! Ce rôle est dévoué au professeur du lycée hôtelier, Frédéric Bolmont, qui a déjà accompagné son élève vers d'autres succès, comme le Trophée de Babette en février 2018.

"Alann a du talent, et en plus, c'est un bosseur. Il dit toujours 'oui' aux entraînements. Si je lui dis d'être là à 6 heures, il est là. Il est très sérieux, il fait beaucoup de sport", avance Frédéric Bolmont dans un grand sourire, pas peu fier de son élève.
Et effectivement le jeune homme met les bouchées doubles pour être au top le jour J. Mais pour devenir la crème de la crème, Alann a du pain sur la planche. Il aura cinq heures le jour du concours pour confectionner deux plats. Un met salé comprenant un rouget barbet levé, farci et reconstitué sans tête avec ses trois garnitures puis un dessert, un cheesecake au parfum de son choix, recouvert d’un glaçage.

"On a créé les deux recettes ensemble à partir de la liste d'ingrédients fournie par le concours. Pour bien les cuisiner, forcément il faut qu'Alann les sentent et les aiment. Pour accompagner le rouget, on prévoit de cuisiner un tartare de coquillages, un taboulé de crustacés et de mollusques et une garniture à base de légumes, sans doute un artichaut", explique le professeur, qui préfère rester volontairement évasif sur les détails de ces mets subtils.

PAS DE COUTEAUX OU DES PETONCLES EN COQUILLE AU FENUA

Une véritable complicité s'est établie entre le professeur et son élève.
Une véritable complicité s'est établie entre le professeur et son élève.
Pour pimenter un peu son entraînement, Alann doit faire face à une petite difficulté... Certains produits utilisés dans le plat sont impossibles à trouver en Polynésie. Quid des pétoncles en coquille ou encore des couteaux, ces derniers étant même interdits d'importation au fenua.

Mais qu'importe, même si ce n'est pas du gâteau, il en faut plus pour décourager le jeune candidat. "Je n'ai jamais cuisiné de couteaux ou des pétoncles en coquille. On essaye de compenser avec d'autres ingrédients comme les coquilles Saint-Jacques. Ce n'est pas grave, justement cela va m'apprendre à être réactif, à m'adapter plus facilement s'il le faut le jour du concours. Ces inconvénients, 'ces faiblesses, je vais essayer de les transformer pour en faire une force'", explique motivé le jeune élève, reprenant la maxime de son professeur.

LA TENSION MONTE

Et Frédéric Bolmont, en bon "coach" qu'il est, a tout prévu pour pallier cette petite difficulté supplémentaire. "On va passer quelques jours à la Rochelle avant le concours dans un lycée hôtelier, il y a un grand marché à la criée. Alann pourra se familiariser avec tous ces produits de la mer", confie le professeur, qui fait une totale confiance à son élève pour apprendre comment les cuisiner là-bas et surtout la façon d'enlever les pétoncles des coquilles. "Il faut rajouter 20 minutes pour cela. Je fais confiance à Allan à 200%", confie Frédéric Bolmont, encore détendu… pour le moment.

Du côté d'Alann par contre, la tension a déjà commencé à monter crescendo. "Mentalement, j'essaye de ne pas trop y penser. J'ai du stress, c'est vraiment le concours le plus compliqué que j'ai jamais fait. J'espère que cela va bien se passer, je vais tout faire pour ça. On verra bien", confie le jeune élève, qui compte bien se servir de son expérience en bodyboard, qu'il pratique à un très bon niveau, pour gérer son stress et surfer sur la vague du succès.

Le jeune Alann sera confronté à plus de 35 candidats à Paris. Pour décrocher, le Saint Graal, il lui faudra obtenir la note de 18 sur 20.

Le concours "Un des Meilleurs Apprentis de France"

Ce concours est organisé à trois niveaux : A l'échelon départemental, les jurys professionnels attribuent des médailles : Or, Argent, Bronze, puis à l'échelon régional des médailles d'or et d'argent. Seules les médaillés d'or régionaux sont sélectionnés pour participer aux épreuves finales nationales. Ce qui est le cas pour Allan Poilvet.
Plus de 6000 candidats s'inscrivent chaque année dans plus de 90 métiers. Le concours s'adresse aux jeunes âgés de moins de 21 ans, en formation initiale (CAP, BEP et Bac Pro) provenant d'établissements publics ou privés, sous statut scolaire ou sous contrat d'apprentissage. Il est organisé par la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France. Le Concours "Un des Meilleurs Apprentis de France" a un véritable impact sur l'employabilité des jeunes.


le Jeudi 29 Août 2019 à 16:48 | Lu 1910 fois