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Air Tahiti a baptisé Heireva, son ATR72-600 arrivé la semaine dernière


Credit Photo Air Tahiti
Credit Photo Air Tahiti
PAPEETE, le 4 décembre 2014: Le nouvel ATR72-600 de la compagnie Air Tahiti a touché le tarmac de l'aéroport de Tahiti Faa'a lundi 24 novembre. A l’instar des autres ATR de la flotte, le F-ORVS a reçu la bénédiction des autorités religieuses, à l’occasion d’une cérémonie œcuménique ainsi que son nom de baptême polynésien. Il est en effet de coutume, au sein de la compagnie, que chacun des ATR intégré à la flotte, reçoive un nom polynésien.

Ce nom est choisi dans la richesse linguistique de la Polynésie pour sa relation avec le ciel, les nuages, l'air ou le firmament. Pour obtenir une traduction mais aussi un conte associé au nom de cet appareil, Air Tahiti a souhaité faire appel à une personnalité reconnue dans ce domaine, madame Simone Grand.

En tahitien, pa’umotu, marquisien et hawaiien où il se dit plutôt lei, Hei est une couronne, un collier, une guirlande, un halo.
C’est un filet, un lien, un réseau, un enlacement, un embrassement. Fa’ahei, hakahei, c’est encercler, faire le tour, capturer, avoir été favorisé par la chance.
Reva en tahitien et pa’umotu est rewa en maori, lewa en hawaiien, revaga en mangarévien.
Avec des variantes et nuances dans chacune de ces langues, il signifie : partir, être en mouvement, inépuisable, firmament, atmosphère.
Ainsi Heireva peut-il signifier : couronne ou collier de départ ou d’envol, réseau en firmament, couronne ou collier de (ou dans les) nuages, réseau en mouvement, drapeau encerclant ou enlaçant ou embrassant.

Credit Photo Facebook Air Tahiti

Tout savoir sur Heireva

Le conte de HEIREVA (par Simone GRAND)

Il était une fois dans une profonde vallée de l’île de Tahiti, une petite fille appelée Hei. Elle était née de l’union de Tama et de Hine qui, en s’aimant, mirent fin aux rivalités entre leurs familles se disputant sans cesse les zones à tarodières et surtout les variétés rare ‘auti’a d’arbres à pain réservées aux ari’i.
La naissance de Hei fut saluée par des chansons car elle était le lien charmant entre ces deux familles autrefois ennemies et désormais alliées.
Elle grandit entourée d’affection et de tendresse. Régulièrement, à la bonne saison, ses parents se rendaient sur la côte, échanger leurs taro et uru contre du poisson et des coquillages avec les habitants du rivage.

Ils se lièrent d’amitié avec Tere et Taina ainsi que leur fils Reva, un beau garçon qui attendait Hei avec impatience pour jouer avec elle. Reva aimait initier Hei aux glissades sur les vagues sur des planches en purau ou la petite pirogue taillée par Tere dans un tronc d’arbre à bois léger et solide. Otaha, la frégate recueillie et soignée par Reva alors qu’elle était toute petite et blessée, les survolait en permanence.
Un jour, qu’ils glissaient tous les deux dans leur pirogue, une grande vague ‘are fatumoana, les emporta loin très loin au large. Hei et Reva ne s’affolèrent pas. Même quand ils ne virent plus que le sommet des montagnes puis, plus rien, les nuages ayant obscurci le ciel. Au large, la mer était calme. Et Otaha n’était pas qu’un banal oiseau soigné et sauvé par Reva. Il était son tāura, totem, son tia’i, gardien, particulièrement puissant qui se mit à grandir grandir tellement qu’il saisit délicatement les deux enfants dans ses serres et les emporta sur une île inconnue où poussaient des fruits en abondance.

Après les avoir déposés, il reprit sa taille normale et fit des allers et retours sur Tahiti où toute la côte où vivait Reva avait été ravagée. Quand la mer s’y apaisa, ‘Otaha revint dans l’île sans nom, près des enfants. Il se remit à grandir grandir si fort qu’il put à nouveau les emporter dans ses serres. Après quelque temps de vol, il les déposa sur la rive devant les yeux émerveillés des survivants.
Les parents des enfants s’étaient réfugiés sur le sommet de la falaise dès qu’ils ont vu la mer se retirer et s’inquiétaient pour leurs deux petits. Quelle ne fut leur joie de les retrouver.
Emplis de reconnaissance envers Otaha, ils le nommèrent : HEIREVA.

Rédigé par () le Jeudi 4 Décembre 2014 à 14:18 | Lu 1305 fois