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« Aider nos voisins » pour mieux protéger la ZEE polynésienne


Crédit photo : Marine Nationale;
Crédit photo : Marine Nationale;
Tahiti, le 25 janvier 2023 – Mercredi, le haut-commissaire Éric Spitz et le contre-amiral Geoffroy d’Andigné ont présenté dans les locaux du haut-commissariat, les chiffres positifs du bilan de l’action de l’État en mer. L’occasion également pour eux de présenter les différentes missions d’aide aux pays insulaires voisins, afin qu’ils puissent mieux surveiller leur zone économique exclusive.
 
Lors de la conférence de presse de mercredi sur le bilan de l’année 2022 des actions de l’État en mer (AEM), donné par Éric Spitz et le contre-amiral d’Andigné, de nombreux points ont été évoqués, comme les protections de la zone économique exclusive (ZEE), la lutte contre le trafic de drogue (avec notamment une saisie record de 420 kg de cocaïne sur un bateau en septembre dernier) ou encore des missions d’aide à destination des pays insulaires voisins, en voie de développement, afin qu’ils puissent mieux contrôler leur territoire maritime. Ces dernières sont essentielles, car elles se déroulent dans les zones frontalières à la ZEE de la Polynésie, comme au Kiribati, aux îles Cook ou encore aux îles Marshall. “C’est dans notre intérêt d’aider nos voisins, car si leur ZEE est bien surveillé, leurs ressources le sont aussi et donc par conséquent les nôtres également. Nous partageons le même océan”, a expliqué le contre-amiral Geoffroy d’Andigné, commandant de la zone Asie-Pacifique et des forces armées en Polynésie, “on repousse les menaces encore un cran plus loin”. Ces actions sont menées sous l’égide d’un mandat international du président de la République pour la “diffusion du modèle de l’AEM” dans le Pacifique. “On espère sincèrement que la qualité de notre modèle, qui est une réussite au regard de ce que l’on peut observer dans la région, inspire d’autres pays” a continué le représentant de la marine nationale. Des missions comme celle-ci sont également menées par la Nouvelle-Calédonie.
 
 
Des formations de surveillance et de protection
 
 
Ces missions s’inscrivent dans plusieurs cadres différents. Le premier est la “participation volontaire du JRCC dans l’organisation des missions régionales des pêches comme la WCPFC, le Western Central Pacific Fishery Commission et la FFA (dans la cadre du forum des îles du Pacifique)”. Ainsi, le JRCC prend part, en lien avec ces organisations, a “des missions de surveillance” explique le contre-amiral, “quand on relève des infractions lors de ces missions, nous n’avons plus qu’à les signaler aux autorités du territoire en question pour qu’elle sanctionne les armateurs. En retirant notamment les licences où en distribuant des sanctions économiques”.
 
Outre ces missions de coopération, des accords d’aide bilatéraux peuvent s’articuler avec d'autres pays insulaires, “on va proposer directement nos services à ces pays, pour protéger leur ZEE” ou encore en donnant des formations sur place. “On essaye de les aider en les formant à la police en mer et à la surveillance de leurs zones de pêche et de leur environnement, de manière à ce qu’ils montent en gamme dans la maîtrise de la protection de leur propre ZEE”  a expliqué Geoffrey d’Andigné. Les prochaines missions insulaires qui devraient être effectuées cette année, sont prévues autour de l’île de Niue et aux Samoa américaines. “Je suis persuadé que l’investissement que nécessitent ces aides va porter ses fruits” a conclu le vice-amiral.
 
“On va renforcer les moyens en mer”
 
On va renforcer les moyens en mer, principalement pour la marine nationale”, a expliqué Geoffroy d’Andigné lors de la conférence de presse, puisque dans cette optique, un nouveau patrouilleur arrivera en Polynésie fin 2023 et sera opérationnel début 2024. Il remplacera l’Arago. Des nouvelles aires marines protégées vont également être mises en place notamment aux Marquises. Le nouveau patrouilleur “deux fois plus rapide, plus performant, avec une capacité de surveillance bien plus importante notamment de nuit” selon le contre-amiral, aura la lourde tâche de surveiller ces aires. Un deuxième patrouilleur est attendu pour 2025, ce qui doublera la capacité d’action de la marine nationale dans les eaux polynésiennes. Les nouveaux navires seront également équipés d’un drone, ce qui étendra significativement leur zone d’action. Les “vieux Guardian” seront également remplacés par des hélicoptères Falcon 50 en 2024 et 2025, qui sont eux aussi plus performants et qui auront des capacités de surveillances nocturnes qui manquent “cruellement” selon le contre-amiral. La ZEE de la Polynésie représente 40% de la zone économique exclusive de la France, soit une zone à protéger de plus de 5.5 millions de km carrés.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 25 Janvier 2023 à 18:11 | Lu 907 fois