Kaboul, Afghanistan | AFP | vendredi 11/02/2022 - Deux journalistes étrangers en mission pour le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en Afghanistan ont été arrêtés à Kaboul et sont détenus avec leurs collègues afghans, a annoncé vendredi l'agence des Nations unies.
Ces arrestations ont lieu près de six mois après la reconquête éclair du pouvoir par les talibans en Afghanistan, à la faveur du retrait précipité des troupes américaines.
"Deux journalistes en mission avec le HCR et des ressortissants afghans travaillant avec eux ont été arrêtés à Kaboul. Nous faisons de notre mieux pour résoudre la situation", a twitté l'organisation onusienne, se refusant à tout autre commentaire "vu la nature de la situation".
Le journaliste indépendant et ancien correspondant de la BBC Andrew North, qui couvre régulièrement l'Afghanistan depuis deux décennies, figure parmi les personnes détenues, selon sa femme Natalia Antelava.
"Andrew était à Kaboul pour travailler pour le HCR et essayait d'aider la population en Afghanistan. Nous sommes très inquiets pour sa sécurité et nous appelons tous ceux qui ont de l'influence à aider pour assurer sa libération", a-t-elle expliqué sur Twitter.
Ces arrestations ont eu lieu près de six mois après la reconquête éclair du pouvoir par les talibans en Afghanistan, à la faveur du retrait précipité des troupes américaines.
Le gouvernement taliban se penche actuellement sur cette affaire, selon son porte-parole, Zabihullah Mujahid.
"Nous avons reçu des informations à ce propos et nous essayons de confirmer s'ils ont été arrêtés ou non", a-t-il déclaré à l'AFP.
Visite britannique
Cette arrestation intervient alors que la communauté internationale a posé le respect des droits humains, particulièrement ceux des femmes, comme condition préalable à un éventuel retour de l'aide internationale qui représentait environ 75% du budget afghan et portait le pays à bout de bras.
Sans ces fonds, et face au gel de 9,5 milliards d'avoirs afghans détenus à l'étranger, l'Afghanistan s'enlise dans une profonde crise humanitaire. Plus de la moitié des 38 millions d'Afghans sont menacés par la famine, selon l'ONU.
L'annonce de cette arrestation intervient également au lendemain de la visite d'une délégation britannique à Kaboul. Jeudi, le chef de la mission du Royaume-Uni en Afghanistan, Hugo Shorter, actuellement basé au Qatar, a rencontré le ministre des Affaires Amir Khan Muttaqi.
Cette rencontre a été l'occasion d'évoquer la crise humanitaire et la question des droits humains avec les responsables talibans, selon M. Shorter.
Aucun pays n'a encore reconnu officiellement le gouvernement taliban.
Les fondamentalistes islamistes estiment eux avoir gagné en légitimité après avoir participé à des discussions avec plusieurs diplomaties occidentales en Norvège en janvier. Cette semaine, une délégation de talibans a également rencontré des diplomates suisses et des organisations humanitaires à Genève.
Répression
L'arrestation de ces deux journalistes étrangers constitue "le triste reflet du déclin général de la liberté de la presse et des attaques croissantes contre les journalistes sous le régime taliban", a réagi auprès de l'AFP le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Depuis leur retour au pouvoir, les fondamentalistes islamistes dispersent la plupart des manifestations d'opposition. Ils ont aussi arrêté certaines voix critiques de leur régime et ont tabassé ou arrêté plusieurs journalistes.
La presse locale est la première à faire les frais de cette répression. Depuis août, plus de 50 professionnels des médias afghans ont été interpellés ou arrêtés par la police ou les services de renseignements, selon un rapport publié par Reporters Sans Frontières début février.
Ces arrestations, qui s'accompagnent de violences, ont pu durer de quelques heures à près d'une semaine, selon RSF.
L'Afghanistan est depuis des décennies l'un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes. Plusieurs employés des médias, dont des femmes, ont notamment été tués lors d'assassinats ciblés attribués aux talibans, dans les mois qui ont précédé leur offensive éclair pour reconquérir le pays.
Depuis le début de l'année, quatre militantes féministes ont disparu à Kaboul après avoir participé à des manifestations contre le régime, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. Les talibans nient toute implication dans leur disparition et disent avoir ouvert une enquête.
Deux journalistes d'une chaîne de télévision afghane, Ariana TV, ont également été relâchés début février, après deux jours de détention dans la capitale afghane.
Ces arrestations ont lieu près de six mois après la reconquête éclair du pouvoir par les talibans en Afghanistan, à la faveur du retrait précipité des troupes américaines.
"Deux journalistes en mission avec le HCR et des ressortissants afghans travaillant avec eux ont été arrêtés à Kaboul. Nous faisons de notre mieux pour résoudre la situation", a twitté l'organisation onusienne, se refusant à tout autre commentaire "vu la nature de la situation".
Le journaliste indépendant et ancien correspondant de la BBC Andrew North, qui couvre régulièrement l'Afghanistan depuis deux décennies, figure parmi les personnes détenues, selon sa femme Natalia Antelava.
"Andrew était à Kaboul pour travailler pour le HCR et essayait d'aider la population en Afghanistan. Nous sommes très inquiets pour sa sécurité et nous appelons tous ceux qui ont de l'influence à aider pour assurer sa libération", a-t-elle expliqué sur Twitter.
Ces arrestations ont eu lieu près de six mois après la reconquête éclair du pouvoir par les talibans en Afghanistan, à la faveur du retrait précipité des troupes américaines.
Le gouvernement taliban se penche actuellement sur cette affaire, selon son porte-parole, Zabihullah Mujahid.
"Nous avons reçu des informations à ce propos et nous essayons de confirmer s'ils ont été arrêtés ou non", a-t-il déclaré à l'AFP.
Visite britannique
Cette arrestation intervient alors que la communauté internationale a posé le respect des droits humains, particulièrement ceux des femmes, comme condition préalable à un éventuel retour de l'aide internationale qui représentait environ 75% du budget afghan et portait le pays à bout de bras.
Sans ces fonds, et face au gel de 9,5 milliards d'avoirs afghans détenus à l'étranger, l'Afghanistan s'enlise dans une profonde crise humanitaire. Plus de la moitié des 38 millions d'Afghans sont menacés par la famine, selon l'ONU.
L'annonce de cette arrestation intervient également au lendemain de la visite d'une délégation britannique à Kaboul. Jeudi, le chef de la mission du Royaume-Uni en Afghanistan, Hugo Shorter, actuellement basé au Qatar, a rencontré le ministre des Affaires Amir Khan Muttaqi.
Cette rencontre a été l'occasion d'évoquer la crise humanitaire et la question des droits humains avec les responsables talibans, selon M. Shorter.
Aucun pays n'a encore reconnu officiellement le gouvernement taliban.
Les fondamentalistes islamistes estiment eux avoir gagné en légitimité après avoir participé à des discussions avec plusieurs diplomaties occidentales en Norvège en janvier. Cette semaine, une délégation de talibans a également rencontré des diplomates suisses et des organisations humanitaires à Genève.
Répression
L'arrestation de ces deux journalistes étrangers constitue "le triste reflet du déclin général de la liberté de la presse et des attaques croissantes contre les journalistes sous le régime taliban", a réagi auprès de l'AFP le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Depuis leur retour au pouvoir, les fondamentalistes islamistes dispersent la plupart des manifestations d'opposition. Ils ont aussi arrêté certaines voix critiques de leur régime et ont tabassé ou arrêté plusieurs journalistes.
La presse locale est la première à faire les frais de cette répression. Depuis août, plus de 50 professionnels des médias afghans ont été interpellés ou arrêtés par la police ou les services de renseignements, selon un rapport publié par Reporters Sans Frontières début février.
Ces arrestations, qui s'accompagnent de violences, ont pu durer de quelques heures à près d'une semaine, selon RSF.
L'Afghanistan est depuis des décennies l'un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes. Plusieurs employés des médias, dont des femmes, ont notamment été tués lors d'assassinats ciblés attribués aux talibans, dans les mois qui ont précédé leur offensive éclair pour reconquérir le pays.
Depuis le début de l'année, quatre militantes féministes ont disparu à Kaboul après avoir participé à des manifestations contre le régime, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. Les talibans nient toute implication dans leur disparition et disent avoir ouvert une enquête.
Deux journalistes d'une chaîne de télévision afghane, Ariana TV, ont également été relâchés début février, après deux jours de détention dans la capitale afghane.