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Absentéisme des enseignants : les propos de la ministre irritent


Les collégiens et les lycéens sont les premiers à faire leur rentrée à partir de ce mardi.
Les collégiens et les lycéens sont les premiers à faire leur rentrée à partir de ce mardi.
PAPEETE, le 13 août 2018. "L'absentéisme concerne une minorité d'enseignants", réagit Maheanuu Mouthier, secrétaire territorial Snetaa-FO en réponse aux propos tenus la semaine dernière par la ministre de l'Education. "C'est à l'administration de faire son travail. Ce n'est pas en menaçant les nouveaux arrivants qu'on va faire avancer le système."

Mardi dernier, la ministre de l'Education recevait les nouveaux personnels de l'éducation. Ces professionnels ont été informés des contextes d’exercice des métiers de l’éducation en Polynésie. Mais les enseignants ont surtout retenu le discours de Christelle Lehartel, qui a dénoncé l'absentéisme des personnels de l'éducation qui selon elle "mine certains établissements scolaires". "Il n'y a pas lieu ici de mettre en cause le droit des fonctionnaires, mais nous avons été amenés à prendre des décisions de retrait de salaire suite à des comportements inadmissibles tels que des départs anticipés (pour bénéficier de meilleurs tarifs d'avions), des absences non justifiées aux surveillances des examens voire aux interrogations de baccalauréat...", a regretté la ministre. Il y a deux ans Nicole Sanquer avait déjà évoqué la "difficulté" liée à l’absentéisme des personnels.

Ces propos ont été peu appréciés dans le milieu enseignant. "L'absentéisme concerne une minorité d'enseignants", souligne Maheanuu Mouthier, secrétaire territorial Snetaa-FO. "C'est à l'administration de faire son travail. Ce n'est pas en menaçant les nouveaux arrivants qu'on va faire avancer le système. Pour nous l'absentéisme des professeurs est un faux problème pour qu'on oublie les vrais problèmes."

La ministre rappelait donc la procédure à respecter en cas de maladie. "Ces situations m'amènent à rappeler l'exigence de fournir non seulement des certificats d'arrêt maladie dans les 48h, mais aussi du travail scolaire en cas d'absence", indiquait Christelle Lehartel avant d'ajouter : "Le non-respect de ces exigences nous conduira à faire une demande de retrait sur salaire pour services non faits auprès du vice-recteur et à m'interroger sur le renouvellement de deux ans de certains personnels." L'idée de revoir la durée de séjour des enseignants fait aussi grincer des dents : "Aujourd'hui, on s'en prend à ceux qui viennent de métropole pour deux fois deux ans", indique Maheanuu Mouthier qui craint que "la mise à disposition pour trois ans des fonctionnaires ayant leur centre des intérêts matériels et moraux (CIMM) au fenua" soit remise en question par la suite.
Au total, 226 enseignants de collège et de lycée, 14 professeurs des écoles spécialisés, 11 conseillers principaux d’éducation, 9 personnels d’encadrement, 5 personnels administratifs, 10 personnels de santé et psychologues de l’Éducation nationale étaient invités à cette réunion d'accueil.

Le secrétaire général du Snetaa-FO est attendu la semaine prochaine au fenua. Il rencontrera les personnels de l'éducation. Les propos de la ministre devraient une nouvelle fois être évoqués. Les dossiers de la fermeture du Cetad de Taha'a, des conditions de travail et de la situation des contractuels seront aussi au cœur des discussions.


Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 13 Août 2018 à 17:05 | Lu 7886 fois