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ADT garde la gestion de Rangiroa, Raiatea et Bora Bora


Tahiti, le 1er septembre 2020 - La gestion des aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa est confiée à la société Aéroports de Tahiti (ADT) dès le 1er octobre prochain, date de prise d’effet de la convention de rétrocession de ces installations au Pays par l’État.

La gestion des aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa est confiée jusqu’au 30 septembre 2022, à l’actuel gestionnaire de la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a. Une convention de délégation de service public a été signée à titre précaire, mardi, entre Jean-Christophe Bouissou, le ministre en charge des transports interinsulaires et le directeur général de la société Aéroport de Tahiti (ADT), Jean-Michel Ratron.

L’accord prend effet dès le 1er octobre prochain. Il encadre la poursuite pendant 24 mois de la gestion de ces aérodromes par ADT, après transfert par l’État de ces installations à la Polynésie française, dès le mois prochain. Le temps pour le Pays de lancer l’appel d’offres pour la désignation du nouveau gestionnaire de ces trois plateformes pour les 30 prochaines années.

Dotations d’État

Jusqu'en octobre 2022, pendant la durée de cette convention précaire de gestion, "nous continuerons à travailler dans les mêmes conditions et avec la même volonté, pour que le service soit assuré pour l’image de ces aéroports vis-à-vis des clients, qu’ils soient polynésiens ou étrangers", assure Jean-Michel Ratron, dont la société s’occupe déjà de la gestion des trois aérodromes depuis 2011. "On ne relâchera pas nos efforts pour que cette gestion soit faite conformément aux attentes du Pays."

Pour les 24 prochains mois, en cas de déficit d’exploitation, la convention prévoit une compensation financière par le Pays. Celle-ci est "financée par l’État dans le cadre du transfert de compétences", a précisé Georges Puchon, le directeur du service de l’aviation civile. Une dotation annuelle de 900 000 euros (107,4 millions de Fcfp) est allouée à ce titre par l’État pour couvrir les frais de fonctionnement des missions régaliennes de ces trois aérodromes. Cette charge représente, selon Jean-Michel Ratron, "grosso modo les deux tiers" des coûts d’exploitation des installations rétrocédées. S’ajoute à cette enveloppe, le financement par l’État de deux opérations d’investissements, toujours dans le cadre de l’accord de rétrocession. Une dotation spécifique de 950 millions de Fcfp (8 millions d'euros) est allouée pour "le resurfaçage" des pistes de Rangiroa et Raiatea. Des travaux qui sont prévus à Raiatea dès 2021 et début 2022 à Rangiroa.
 
ADT "pas très inquiet"

Les aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa ont accueilli jusqu'en 2019 un trafic annuel total de l'ordre de 600 000 passagers. Leur gestion présente des comptes consolidés bénéficiaires, selon Jean-Christophe Bouissou. "Evidemment aujourd’hui on n’est pas à ce niveau de trafic, même si on observe une très bonne reprise à Raiatea et des chiffres conformes à nos prévisions sur Rangiroa et Bora Bora", analyse cependant le directeur général d'ADT. Mais Jean-Michel Ratron se dit optimiste : "Les aéroports des îles sont poussés par une dynamique internationale mais aussi locale, qui est assez puissante. Nous ne sommes pas très inquiets sur les hypothèses que l’on peut faire pour l’année prochaine."

Une transition sans à-coup pour les trois aérodromes rétrocédés par l'État à la Polynésie française. ADT y assure le changement dans la continuité jusqu’à fin septembre 2022. Puis, dans l’hypothèse où la société ne serait pas retenue pour poursuivre la gestion de son navire amiral, la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a, "il est assez probable que nous continuerons à assurer la gestion de ces trois aérodromes jusqu’à la fin de la convention actuelle", estime Jean-Michel Ratron. 

A propos de la gestion de Tahiti-Faa’a

Une consultation est en cours depuis novembre 2019, dans le cadre du renouvellement de la concession pour la gestion de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a. Cette procédure devrait aboutir en juin 2021, avec six mois de retard sur le calendrier initial en raison de la crise du Covid.
Les offres finales doivent être remises par les candidats en lice au plus tard au mois de novembre 2021. La prise en main de la plateforme aéroportuaire par le futur concessionnaire interviendra début 2022.
Quatre candidats sont déclarés depuis le 6 janvier dernier pour la reprise de cette concession de service public. Dans les rangs : le groupe Egis-CDC, via sa filiale ADT, un consortium public-privé représenté localement par la CCISM, la société Edeis et le géant du secteur Vinci Airports.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 1 Septembre 2020 à 14:57 | Lu 1728 fois