Strasbourg, France | AFP | lundi 07/12/2020 - Ce devait être l'un des projets emblématiques de la géothermie en France mais la centrale bâtie au nord de Strasbourg ne verra pas le jour, condamnée lundi par un arrêté préfectoral après une série de séismes qui ont semé l'émoi dans la métropole alsacienne.
"Ce projet, implanté dans une zone urbanisée, n'offre plus les garanties de sécurité indispensables et doit donc être stoppé", a annoncé la préfecture dans un communiqué, précisant qu'un arrêté a été pris en ce sens lundi.
Cette décision vise à "éviter au maximum tout nouveau mouvement sismique", alors que plusieurs tremblements de terre "induits", c'est à dire lié à l'activité humaine, ont été enregistrés depuis fin octobre dans le périmètre de la centrale géothermique développée par la société Fonroche sur les communes de Reichstett et Vendenheim, au nord de l'agglomération.
"Ma préoccupation première est la protection des populations, ça l'emporte bien évidemment sur tout le reste", a déclaré à l'AFP la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier. "D'après mes services, ce qui s'est passé vendredi est d'une intensité absolument extraordinaire et anormale", a-t-elle souligné.
"On ne peut que se réjouir de la décision de l'Etat", a réagi Georges Schuler, le maire de Reichstett. "La géothermie peut être une source d'énergie intéressante, mais il faudrait que dans la métropole, où la densité de population est très forte, on évite ce genre de projets".
Les élus s'interrogent cependant sur le devenir du site, où une centrale de production d'électricité a été construite et où deux forages ont été réalisés jusqu'à cinq kilomètres de profondeur.
100 millions d'investissement
Le projet, présenté comme une première française pour la géothermie de haute température, devait, à terme, alimenter de 15.000 à 20.000 logements en électricité, et 26.000 en chaleur directe.
Au nord de Strasbourg, les recherches avaient commencé en 2013, puis, après l'identification d'un gisement, une autorisation de travaux avait été accordée par la préfecture en avril 2016.
Mais les opérations avaient été retardées par un premier séisme, de magnitude 3,1, enregistré le 12 novembre 2019 à 5 kilomètres du site. L'activité avait alors été suspendue plusieurs mois avant que des tests ne soient autorisés à l'automne, pour déterminer les causes de ce tremblement de terre.
Malgré ces péripéties, Fonroche, qui a investi près de 100 millions d'euros dans ce projet, annonçait encore courant novembre son souhait de pouvoir mettre en route la centrale dès 2021.
Vendredi matin trois séismes avaient réveillé les habitants de l'agglomération strasbourgeoise. Deux avaient été enregistrés à 06H59, de magnitude 3,5 et 2,6, et un autre était survenu à 11H10, de magnitude 2,8.
S'ils ont causé quelques dégâts matériels à proximité de l'épicentre, ils ont surtout engendré des réactions très vive de la population et des élus, échaudés par plusieurs séismes moins intenses mais significatifs survenus au cours des treize derniers mois.
Les maires des communes concernées, les groupes d'opposition à Strasbourg et même la présidente de la métropole, Pia Imbs, sans étiquette mais réputée proche des écologistes, ont réclamé un "arrêt définitif" du projet.
La géothermie devait pourtant constituer un atout majeur de la métropole strasbourgeoise, grâce aux propriétés spécifiques de son sous-sol. Son plan "100% énergies renouvelables", qui vise à atteindre la "neutralité carbone" d'ici 2050, reposait en partie sur cette technologie.
Mauvais signal
L'abandon du projet de Vendenheim est un mauvais signal envoyé aux industriels de la géothermie, alors que d'autres projets similaires sont en cours d'étude: deux portés par Fonroche à Eckbolsheim et Hurtigheim, et un autre à Illkirch, porté par Electricité de Strasbourg (ES, filiale d'EDF).
Pour autant, ce n'est pas la première fois que des séismes enregistrés dans le bassin Rhénan mettent à mal des projets de géothermie. En 2006 à Bâle, à 135 kilomètres au sud de Strasbourg, les travaux de construction de la première centrale géothermique suisse avaient été suspendus après un séisme de magnitude 3,4.
"Ce projet, implanté dans une zone urbanisée, n'offre plus les garanties de sécurité indispensables et doit donc être stoppé", a annoncé la préfecture dans un communiqué, précisant qu'un arrêté a été pris en ce sens lundi.
Cette décision vise à "éviter au maximum tout nouveau mouvement sismique", alors que plusieurs tremblements de terre "induits", c'est à dire lié à l'activité humaine, ont été enregistrés depuis fin octobre dans le périmètre de la centrale géothermique développée par la société Fonroche sur les communes de Reichstett et Vendenheim, au nord de l'agglomération.
"Ma préoccupation première est la protection des populations, ça l'emporte bien évidemment sur tout le reste", a déclaré à l'AFP la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier. "D'après mes services, ce qui s'est passé vendredi est d'une intensité absolument extraordinaire et anormale", a-t-elle souligné.
"On ne peut que se réjouir de la décision de l'Etat", a réagi Georges Schuler, le maire de Reichstett. "La géothermie peut être une source d'énergie intéressante, mais il faudrait que dans la métropole, où la densité de population est très forte, on évite ce genre de projets".
Les élus s'interrogent cependant sur le devenir du site, où une centrale de production d'électricité a été construite et où deux forages ont été réalisés jusqu'à cinq kilomètres de profondeur.
100 millions d'investissement
Le projet, présenté comme une première française pour la géothermie de haute température, devait, à terme, alimenter de 15.000 à 20.000 logements en électricité, et 26.000 en chaleur directe.
Au nord de Strasbourg, les recherches avaient commencé en 2013, puis, après l'identification d'un gisement, une autorisation de travaux avait été accordée par la préfecture en avril 2016.
Mais les opérations avaient été retardées par un premier séisme, de magnitude 3,1, enregistré le 12 novembre 2019 à 5 kilomètres du site. L'activité avait alors été suspendue plusieurs mois avant que des tests ne soient autorisés à l'automne, pour déterminer les causes de ce tremblement de terre.
Malgré ces péripéties, Fonroche, qui a investi près de 100 millions d'euros dans ce projet, annonçait encore courant novembre son souhait de pouvoir mettre en route la centrale dès 2021.
Vendredi matin trois séismes avaient réveillé les habitants de l'agglomération strasbourgeoise. Deux avaient été enregistrés à 06H59, de magnitude 3,5 et 2,6, et un autre était survenu à 11H10, de magnitude 2,8.
S'ils ont causé quelques dégâts matériels à proximité de l'épicentre, ils ont surtout engendré des réactions très vive de la population et des élus, échaudés par plusieurs séismes moins intenses mais significatifs survenus au cours des treize derniers mois.
Les maires des communes concernées, les groupes d'opposition à Strasbourg et même la présidente de la métropole, Pia Imbs, sans étiquette mais réputée proche des écologistes, ont réclamé un "arrêt définitif" du projet.
La géothermie devait pourtant constituer un atout majeur de la métropole strasbourgeoise, grâce aux propriétés spécifiques de son sous-sol. Son plan "100% énergies renouvelables", qui vise à atteindre la "neutralité carbone" d'ici 2050, reposait en partie sur cette technologie.
Mauvais signal
L'abandon du projet de Vendenheim est un mauvais signal envoyé aux industriels de la géothermie, alors que d'autres projets similaires sont en cours d'étude: deux portés par Fonroche à Eckbolsheim et Hurtigheim, et un autre à Illkirch, porté par Electricité de Strasbourg (ES, filiale d'EDF).
Pour autant, ce n'est pas la première fois que des séismes enregistrés dans le bassin Rhénan mettent à mal des projets de géothermie. En 2006 à Bâle, à 135 kilomètres au sud de Strasbourg, les travaux de construction de la première centrale géothermique suisse avaient été suspendus après un séisme de magnitude 3,4.