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À Moorea, les atteintes aux biens en baisse par rapport à 2022


Moorea, le 4 avril 2024 – Un an après sa création, le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Moorea-Maiao a tenu son assemblée générale jeudi à Afareaitu. Cette réunion a été l’occasion pour la commune de Moorea-Maiao, organisatrice de cette séance, et de ses différents partenaires de faire un bilan sur la sécurité sur l’île Sœur au cours de l’année écoulée et de définir les perspectives pour cette nouvelle année.
 
L’assemblée générale du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Moorea-Maiao s’est tenue jeudi à la salle omnisports de Afareaitu. Pour rappel, le CLSPD a été créé  en 2020 par la commune de Moorea-Maiao avec pour mission la réalisation d’actions, en collaboration avec ses partenaires (État, Pays, commune, gendarmerie nationale, associations de jeunesse…), autour de quatre objectifs prioritaires, à savoir la réduction des conduites addictives, l’accompagnement de la jeunesse pour changer les comportements et les mentalités, la prévention des violences intrafamiliales et l’amélioration des aides aux victimes, ainsi que la garantie de la tranquillité publique.
 
La séance, jeudi, a débuté par une présentation d’un bilan des actions réalisées par le CLSPD en 2023. Hugo Tavaitai, responsable de la prévention et de la sécurité de la municipalité, a notamment rappelé l’organisation de la journée de célébration de la famille “Te utuafare, te papa o te ora”, qui a eu lieu en mai 2023 et dont ont bénéficié 25 familles, ainsi que le festival de la jeunesse Taure’are’a, organisé le 27 juillet 2023. Il a également mentionné d’autres événements tels que des stages de sport et de santé, des séances de prévention de risque à vélo ou encore des journées de célébration pour Noël 2023.
 
Les escroqueries en hausse
 
Après ce bilan, Paul Dumont Saint-Priest, commandant de la compagnie de gendarmerie des îles du Vent, a à son tour fait une présentation de la situation de la délinquance à Moorea. Il a mentionné quelques chiffres, notamment le nombre de faits concernant les atteintes aux biens qui s’élèvent à 323 au cours de l’année écoulée (468 en 2022 et 278 en 2021). De même, on a dénombré 228 cas d’atteintes volontaires à l’intégrité physique (235 en 2022 et 175 en 2021), dont 132 violences intrafamiliales (91 en 2022 et 48 en 2021), 65 escroqueries, infractions économiques et financières (31 en 2022 et 26 en 2021), ainsi que 36 infractions à la législation sur les stupéfiants (18 en 2022). En ce qui concerne le bilan routier, 12 accidents de la circulation ont été constatés (13 en 2022), entraînant 15 blessés (comme en 2022) et quatre décès (2 en 2022).
 
C’est ensuite Philippe Fournier, directeur du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), qui a présenté un bilan de son organisme, notamment le nombre de personnes de Moorea prises en charge, qui s’élève à 137, et le nombre de mesures prises en charge, qui est de 176. En ce qui concerne la nature des infractions réalisées par ces personnes, on dénombre 80 atteintes aux biens, 180 atteintes aux personnes, 130 infractions à la législation sur les stupéfiants et 41 infractions routières. À noter que la classe d’âge qui prédomine au niveau des personnes prises en charge par le Spip est celle des 26 à 30 ans (35%) et concerne surtout des habitants de Papetoai (26%), de Afareaitu (17%) et de Haapiti (13%). Parmi les perspectives du Spip, figurent le développement des travaux d’intérêt général, le développement de la détention à domicile sous surveillance électronique et la création de stages d’écocitoyenneté.
 
Pour une meilleure prise en charge des victimes de violences
 
Autre présentation faite durant cette assemblée générale, celle du comité Violence intrafamiliale (VIF) par Cathy Chambon, responsable de l’antenne de Moorea de la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité. Pour rappel, l’objectif du comité VIF est notamment de réunir tous les acteurs intervenant dans le cadre des violences intrafamiliales (hôpital de Moorea, justice, gendarmerie, association Apaj…) et de travailler ensemble pour une meilleure prise en charge des victimes. Il a notamment été question de l’importance d’identifier le parcours de prise en charge des victimes, d’énoncer les leviers à l’accompagnement des victimes (gratuité des certificats médicaux, visualisation des accueils possibles et des différentes étapes du parcours de la plainte, mise en place d’une permanence psychologique par la DSFE…), d’élaborer un référentiel des acteurs aidants pour une mise en synthèse des compétences prenant en compte les missions respectives ainsi que la création d’outils pour les victimes.
 
Après un bilan des différentes actions, les principaux projets “à fort impact sur l’ensemble des priorités du CLSP” ont été discutés. Des séances en groupes de travail sur la réalisation des quatre objectifs prioritaires sont ainsi planifiées jusqu’au mois de février 2025. D’autres projets ont également été mentionnés, tels que la mise en place de la vidéosurveillance autour de l’île ainsi que la création d’une nouvelle brigade de gendarmerie à Haapiti.

Rédigé par Toatane Rurua le Jeudi 4 Avril 2024 à 19:55 | Lu 1870 fois