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700 marcheurs contre les violences


Tahiti, le 29 septembre 2024 - Environ 700 personnes ont participé samedi matin à la marche blanche organisée à l’appel du collectif contre la violence, de l’école To’atā à la place Tarahoi.
 
La seconde marche blanche contre l’ice, la violence et le harcèlement scolaire à l’appel du collectif contre la violence en Polynésie française et sa représentante Terainui Hamblin Ellacott a rassemblé près de 700 personnes, samedi matin à Papeete. De l’école To’atā jusqu’à la place Tarahoi en passant par le front de mer, cette procession a permis de rassembler beaucoup de jeunes mais également des parents, des familles entières venues apporter leur soutien à cette cause. Et quelques jours après la découverte à Orofara de la dépouille du jeune Manoa, vraisemblablement frappé à mort pour son vélo, l’appel a trouvé une certaine résonnance dans le public.
 
Place Tarahoi, de nombreuses personnes ont été invitées à venir témoigner et exprimer ces moments de vie où tout a basculé pour eux. Rappelons que le Collectif contre la violence avait été constitué par ses proches, en septembre 2015, après la violente agression qui avait coûté la vie à Sandy Ellacott, à Bora Bora.
 
Samedi, des témoignages bouleversants et criants de vérité ont permis aux personnes présentes de mieux appréhender les fléaux de l’ice, des violences, du harcèlement et du grand désarroi de ceux qui le vivent auprès de leurs proches. Heimoana Lintz notamment est revenu sur l’histoire de son fils, qui du fait de l’ice s’est perdu jusqu’à mettre un terme à sa vie. Certains n’ont pu retenir leurs larmes face au témoignage de ce papa qui malgré tous ses efforts estime avoir été impuissant face à la dégradation de la santé physique et mentale de son fils. Avec le recul, ce père endeuillé retient ce qui lui semble essentiel aujourd’hui. Un message qu’il a souhaité partager avec la foule des marcheurs : “Vous savez, a-t-il dit, donner de l’amour, cela peut sauver !” Il y a beaucoup à faire et surtout à agir. D’autres témoignages ont été plus critiques, parfois à l’égard du corps médical. Certains ont préféré saluer l’action des forces de l’ordre.
 
Pour le collectif contre les violences, la dégradation que l’on observe dans la société polynésienne appelle une réaction de la part des pouvoirs publics. Il propose des mesures qui lui semblent nécessaire pour endiguer les fléaux qui en sont responsable (voir encadré).

Ce que le Collectif suggère pour agir
Décréter comme une urgence territoriale la lutte contre l'ice, les violences et le harcèlement scolaire ;
Activer un comité de pilotage État-Pays-Communes-Justice, avant fin 2024. Mettre en place un comité de Pilotage Santé pour un plan d'actions avec des mesures urgentes et concrètes ;
Mettre en place un plan de prévention, de sensibilisation et d'information chaque année ;
Une communication accrue sur les sanctions encourues par les trafiquants d’ice, les auteurs de violences et de harcèlement ;
Freiner la promotion des sports de combats lors des manifestations pour les jeunes ;
Allouer des budgets spécifiques et dédiés pour chaque cause : lutte contre l’ice, contre les violences, le harcèlement scolaire et le suicide ;
Accroitre le soutien aux associations dévouées à ces actions de sensibilisation et d'aides aux victimes ;
Activer une communication via les réseaux sociaux avec les jeunes en animant un compte Tik Tok, Instagram et Facebook 24H/24 et sept jours sur sept ;
Organiser des “stages de citoyenneté ou de prise de conscience” à destination des harceleurs, à l'image des stages de sécurité routière ;
Accroitre la sécurité et les interventions dans les établissements scolaires ;
Mettre en place un centre d'aide pour les addictions et spécifiquement sur le traitement lié à la consommation d'ice et toutes formes de drogues. Créer des “boîtes SOS” dans chaque établissement scolaire pour aider les victimes à demander de l'aide. Le message : “Si tu ne peux pas le dire, écris-le pour toi ou pour ton ami” ;
Faire en sorte que la justice tienne réellement compte de la détresse des victimes et de leurs famille, grâce à des mesures suffisamment décourageantes pour empêcher les récidives.


Rédigé par Bertrand PREVOST le Dimanche 29 Septembre 2024 à 18:06 | Lu 997 fois