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6ème débat du FIFO : Comment le numérique révolutionne la création, l'information et leur diffusion ?


Images et cinéma, le temps de la 3D est là ! Comment la création et le monde culturel local évoluent-ils face à l’explosion du numérique ? Comment les producteurs et les réalisateurs du FIFO réagissent ? On parle de « cross-média » et de « transmédia » où l’interactivité avec les citoyens s’accélère. Les terminaux de type Smartphone sont en expansion et les programmes se multiplient en conséquence. Comment les contenus et les modes de communication s’adaptent-ils à ces nouveaux supports ?

Michel Paoletti a rappelé en préambule de ce débat que depuis l’ouverture du FIFO et des rencontres numériques, la problématique du contenu est revenue de façon récurrente dans les échanges. Il faut que le numérique soit l’occasion de développer la littérature et la création artistique, et surtout un moyen de diffuser l’information.

Eric Bourgeois, directeur de l’ICA, est tout d’abord intervenu pour expliciter la problématique de son établissement, qui a procédé à la numérisation de ses archives audiovisuelles et s’est ensuite posé la question de la valorisation de ces supports. C’est donc tout naturellement que l’ICA s’oriente vers la diffusion via le numérique. Mais à son sens, la création numérique doit pouvoir bénéficier d’aides financières, à l’instar de la création audio-visuelle.

Hervé Fisher a pour sa part évoqué le cas de la création québécoise. Le numérique a largement stimulé la création selon lui, en inventant de nouveaux modes de communication mais aussi en créant de nouveaux publics, sachant que les créateurs deviennent aussi des publics, ce qui remet en cause les réseaux traditionnels. Même si le numérique peut représenter un danger pour certaines formes de créations, on pense à la musique notamment ou au téléchargement des films, c’est néanmoins un formidable vecteur de diffusion des minorités culturelles. L’internet devient une véritable tour de Babel qui permet de nouvelles formes d’art, tel que le Web art. Mais aussi des nouvelles formes d’expressions et d’échanges, comme les blogs. « C’est de la Culture liquide ».

Richard Brozat quant à lui a évoqué le cas deux grands médias locaux et leurs sites respectifs qui étaient gratuits et sont devenus récemment payants. Il a évoqué les possibilités des tablettes numériques, qui devraient rendre plus ‘lisibles’ les articles publiés sur le net. « Mais il faut être réaliste, les journalistes doivent s’adapter au numérique, même si le support papier permet de figer l’information et de la structurer.

Nathalie Montelle, responsable du site d’information en ligne gratuit, Tahiti infos, a quant à elle évoqué le fait que son site étant d’accès libre, les financements sont exclusivement liés à la vente d’espaces publicitaires. Afin de garantir aux annonceurs un retour sur investissement, il est donc nécessaire de fédérer un nombre important et qualifié de visiteurs.
Elle a rappelé que l’internaute était exigeant et volatile : c’est lui qui fait sa sélection et qui décide de la partager, c’est ce qu’elle appelle les curator. Les fournisseurs de contenus sont donc liés à une obligation de qualité, de réactivité, et de fiabilité des informations qu'ils relaient.

Il a ensuite été évoqué le cas de la 3D. Grâce à cette technologie, la fréquentation des salles est en hausse, et ce malgré le développement du web.

Cay Wesnigk, réalisateur et créateur d’un site de Filmonline, a estimé que nous vivons une révolution, nous sommes même déjà a l’étape de la contre-révolution. Pour lui, le numérique est une chance pour la création et l’expression individuelle. C’est de la responsabilité des artistes de faire réagir et de créer.

Le débat s’est ensuite ouvert notamment autour de la question de la presse payante. Les deux représentants des sites d’information en ligne ont rappelé que les internautes sont prêts a payer des articles avec une vraie plus-value, c'est-à-dire avec des analyses et des contenus pertinents. La qualité des contenus est indissociable des questions de viabilités économiques. C’est sûr cette réflexion qu’a conclut M. Marcel Desvergne : même en parlant de culture et de création on en revient toujours à la question des modèles économiques et de la viabilité financière des projets développés sur le net. Il a également souligné dans le cas des médias l’importance de la notion de ‘Ligne éditoriale’.

Le développement de la créativité par le numérique nécessite donc aussi de trouver l’équilibre économique nécessaire à la viabilité des projets. Les moyens techniques existent, il ne reste plus qu’a produire !

Intervenants :

Bernard Benhamou, Délégué aux usages de l’Internet,

Eric Bourgeois, Directeur de l’ICA,

Nathalie Montelle, Tahiti infos

Michel Paoletti,

Marcel devergue,

Richard Brozat, directeur du groupe Hersant Polynésie.


Rédigé par communiqué FIFO +Nm le Dimanche 30 Janvier 2011 à 09:37 | Lu 3054 fois
           



Commentaires

1.Posté par philippe le 28/01/2011 08:11 | Alerter
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Il est intéressant d'avoir une idée de la vue des acteurs locaux du média numérique, car les smartphones et tablets ne sont pas en "expansion..." c'est un raz marée qui arrive.
Pour s'en rendre compte, il ne faut pas simplement regarder ce qui se passe en métropole, la France ferme la marche des pays d'europe sur l'adoption de ces nouveaux outils....

Il faut regarder ailleurs, sur les pays en pointe, ceux qui font démarrer les nouvelles tendances en les adoptant avant les autres, ce sont eux qui annoncent réellement les nouvelles tendances.

Il faut aussi regarder les pays émergeants ou en développement, et la on s'aperçoit notamment qu'ils se dirigent directement sur l'Internet mobile, plus adapté et moins couteux que les solutions internet fixe.... On peut alors se poser des questions quand on nous annonce un futur réseau fibre optique en Polynésie, c'est investir une place déja abandonnée par nos clients potentiels, touristes ou business.

Fin 2010 31% des américains étaient déja passé au smartphone, au Canada c'est 30%, partout dans le monde ça évolue dans ce sens.
La Chine avec 73 millions de nouveaux abonnés (en 2010) atteint maintenant 475 Millions d'utilisateurs d'internet (nombre d'abonnés), 3 sur 5, de ces abonnés sont des internautes mobiles (310 millions)....

Si le phénomène est relativement récent, car relancé réellement par l'arrivée des iPhones d'Apple courant 2007 puis par l'iPad, les produits de "La Pomme" restent chers" et peu compatibles avec les concurrents beaucoup plus nombreux. Essayez par exemple d'envoyer un fichier (quelconque) par bluetooth entre un iPhone et un produit concurrent.... ça ne marche pas.

De même les produits Apple ne sont pas forcément compatibles avec toutes les applications Google, entreprise la plus innovante de ce début de sciècle.
Google est devenu tellement incontournable qu'on a l'impression qu'il a toujours existé, or Google est apparu en 2000 et dans le garage de son fondateur qui y a travaillé avec deux ou trois proches....
L'entreprise a maintenant un chiffre d'affaire en milliards de $ et ce malgré une politique d'investissement lourde, mais qui paye.....

Cette politique restrictive d'Apple, peut d'ailleurs amener a s...

2.Posté par amikaouette le 28/01/2011 09:25 | Alerter
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Tu as raison de le dire Philippe, Tahiti infos a une application mobile sur android et iphone, et elle est super, c'est la seule application d'informations sur le Fenua, les applications sont en train de révolutionner le monde de l'info et de la publicité, et effectivement faut pas louper le coche...s'adapter

3.Posté par philippe le 28/01/2011 12:36 | Alerter
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Non seulement c'est la seule application d'information, mais c'est aussi l'une des très rares existantes sur le Fenua, étant sur Android, en pensant y rester (Apple est trop restrictif sur trop de choses) les seules que j'ai traouvé sur le market sont l'Annuaire OPT ,qu'on aimerait plus évolué mais pratique, le guide des restaurants (tama's)mais que je trouve "pauvre" en gros il ressort des infos qu'on pourrait avoir direct sur Google map (si les intéressés avaient compris les avantages a y figurer) et Tahiti Infos (vérif refaite a l'instant).
Il existe le guide Tahiti Moorea spécifique iPhone sans pendant autres OS, c'est donc une erreur majeure de leur part car aux USA Android est en train de rattraper Apple et ce en quelques mois, par ailleurs les produits Google ne sont pas tous compatible avec l'iPhone/iPad.
Des chiffres récents (hier) annoncaient que plus de 100 appareils fonctionnent sous Android, et que plus de 200 000 sont activés chaque jour dans le monde.
Si ca reste a ce rythme, mais ca pourrait encore se précipiter, 110 Millions de terminaux Android seront activés sur les 11 prochains mois.
Vu le parc déja important en fonction, il est probable que la très grosse majorité des "clients" de la Polynésie sera équipé d'un smartphone ou tablett.
Sachant qu'un site classique, non adapté mobile donne l'envie immédiate de zapper et de passer au suivant, les entreprises polynésiennes ont du soucis a se faire, ils pensent être visibles, pour ceux qui ont un site, mais en realité plus par leurs clients potentiels.