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5000 évasans aériennes d'urgence entre 2010 et 2018


Les évasans aériennes d'urgence sont indispensables pour pallier les inégalités entre Tahiti où l'essentiel de la population réside et où l'offre sanitaire est concentrée, et les autres îles. Crédit photo : ISPF.
Les évasans aériennes d'urgence sont indispensables pour pallier les inégalités entre Tahiti où l'essentiel de la population réside et où l'offre sanitaire est concentrée, et les autres îles. Crédit photo : ISPF.
Tahiti, le 4 décembre 2023 - L'Institut de la statistique vient de dresser un bilan des évasans aériennes d'urgence réalisées en Polynésie française entre 2010 et 2018 et qui “exercent un rôle majeur sur les conditions de vie de la population”. De 2010 à 2018, plus de 5 000 transferts ont été réalisés, soit 555 chaque année, dans cinq services du CHPF. 
 
Les évacuations sanitaires (évasans) aériennes d'urgence sont indispensables pour pallier les inégalités entre l'île de Tahiti où l'essentiel de la population réside et où l'offre sanitaire est concentrée, et le reste de la Polynésie.
Certaines îles sont d'ailleurs particulièrement dépendantes des évasans aériennes d'urgence qui constituent alors souvent le seul recours aux soins lors de situations graves, note ainsi l'ISPF dans sa dernière publication qui s'intéresse au rôle que jouent ces évasans dans les conditions de vie de la population polynésienne.
 
98% des évasans au CHPF
 
Et c'est vers le Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF), qui accueille le plus important plateau technique, que sont transférées plus de 98% des urgences aériennes réalisées entre 2010 et 2018. Les 2% restants sont dirigées vers Uturoa (à Raiatea aux îles Sous-le-vent) et Nuku Hiva aux Marquises. Sur la période prise en compte, 5012 transferts ont été réalisés, soit en moyenne 555 chaque année. En neuf ans, ces évasans sont passées de 450 en 2010, à 613 en 2018 confirmant ainsi la tendance haussière observée depuis les années 1980.
 
Près de deux tiers des patients dans cinq services du CHPF
 
Près de 65% des patients évasanés hospitalisés sont accueillis dans cinq services du CHPF. Le service de réanimation est en tête avec 1 130 cas sur la période. Vient ensuite la gynécologie-obstétrique avec 582 cas, suivi de près par le service de pédiatrie néonatalogie (549 cas), la neurologie (515 cas) et la cardiologie avec ses 476 cas. 27 % des autres patients évasanés en urgence ont en grande partie été victimes d’événements sanitaires ayant nécessité des opérations de chirurgie orthopédique ou du système gastro-intestinal.
 
Inégalités hommes/femmes selon les îles
 
L'ISPF note également des inégalités de recours aux urgences du CHPF, selon que l'on est un homme ou une femme, la réanimation représentant l'exemple le plus parlant. Ce service est en effet le plus important en termes de volume, comme on l'a vu plus haut, et il s'avère que la moitié des patients qui y ont été accueillis sur cette période sont âgés de 32 à 64 ans. Dans cette tranche d'âge, on observe plus d'hommes (368) que de femmes (223).
Ces résultats de la base du CHPF établis sur neuf années d'évasans aériennes d'urgence, avant la crise Covid ne l'oublions pas, illustrent la relative stabilité du volume d'évasanés selon les archipels, note enfin l'ISPF, et une corrélation entre les volumes de la population des îles et ceux du recours aux urgences.
 

Rédigé par La rédaction le Lundi 4 Décembre 2023 à 14:46 | Lu 1314 fois