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4 cas de larva migrans


4 cas de larva migrans
Tahiti le 8 mars 2024. Quatre cas de cette maladie ont été recensés la semaine dernière.

En Polynésie française, trois cas de larva migrans ont été rapportés ces 15 derniers jours à Tahiti (Tautira, Pueu) et 1 cas à Moorea. Aucun patient n’avait fréquenté de plage récemment. Cependant, tous ont indiqué réaliser des activités de jardinage sans gants. Dans ce contexte, les professionnels de santé sont fortement invités à signaler tout cas suspect au BVSO. En effet, ces signalements permettraient d’avoir une idée de la répartition de ce syndrome sur le territoire, d’effectuer d’éventuelles investigations épidémiologiques et environnementales et de proposer des actions préventives adéquates.
 
Le syndrome de larva migrans cutanée, également appelé larbish, ou dermite ankylostomienne, fut décrit pour la première fois en 1874. Il s’agit d’une dermite rampante, causée par l'infestation accidentelle et la migration d'une larve de nématode en impasse parasitaire chez l'homme, dont la pénétration larvaire se fait par voie transcutanée.
 
L'émergence de cette maladie dans des pays qui auparavant en étaient exempts est probablement due au changement climatique. Cette dermatite, est causée par Ancylostoma spp., et principalement par Ancylostoma braziliense. Les œufs de l’ankylostome sont présents dans les selles des chiens et des chats, et évoluent en larves lorsqu’ils séjournent dans un milieu humide et chaud (terre ou sable). Une fois matures, les larves peuvent pénétrer dans la peau lorsqu’une personne marche pieds nus ou bronze sur un sol ou du sable contaminé. La surface cutanée serait plus importante chez les nourrissons en âge de reptation ou ayant un retard de marche, vue leur exposition plus fréquente, et plus prolongée au sol.
 
L’éruption cutanée démange intensément. De petites papules et cloques peuvent également apparaître. Souvent, le fait de gratter les papules ou les cloques entraîne une infection bactérienne de la peau. Dans certaines formes plus graves, les patients peuvent développer des folliculites, impétigo, des lésions vésiculo-bulleuses, ou même un syndrome de Loëffler avec une infiltration pulmonaire.
 
Bien que l'infection disparaisse habituellement spontanément après quelques semaines, l'inconfort et le risque d'infection bactérienne secondaire justifient le traitement. Le traitement de choix étant l'ivermectine, par voie orale.
 
Afin de réduire le risque d'infestation par larva migrans cutanée, la principale mesure préventive est d’éviter le contact avec les sols susceptibles d’être contaminés. Ainsi, le port de chaussures, de sandales et de gants est préconisé. D'autres moyens de prévention, peuvent également être mis en place, notamment l'interdiction des chiens et des chats au niveau des plages et aires de jeux ou encore leur traitement par vermifuge pour les animaux domestiques.
 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Vendredi 8 Mars 2024 à 14:26 | Lu 10439 fois