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200 000 francs pour un gramme d’ice au détail


PAPEETE, le 18 octobre 2018 - Un individu âgé de 30 ans était présenté hier en comparution immédiate pour avoir détenu de l’ice. L’homme était également jugé pour avoir été retrouvé en possession de 837 000 francs en liquide alors qu’il se trouvait chez un individu particulièrement bien connu de la justice, pour faire du trafic de méthamphétamines. Le prévenu a été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis.

Le prévenu, peu connu de la justice, avait été arrêté dans sa voiture en janvier dernier, avec trois sachets contenant 1,01 gramme d’ice. Entendu, il avait reconnu être un consommateur d’ice depuis plus de dix ans. Laissé libre dans l’attente d’une convocation par officier de police judiciaire, il avait été de nouveau interpellé le 27 août dernier. Cette fois, il se trouvait chez un individu bien connu dans le milieu du trafic d’ice en qualité d’intermédiaire. Le prévenu se trouvait en possession de 837 000 francs destinés, selon ses dires, à acheter 8 à 9 grammes pour sa consommation personnelle.

Lors de sa comparution ce jeudi, il justifie l’achat de plusieurs grammes par sa volonté de ne pas « devoir aller dans des endroits dangereux» où il se serait fait « avoir par des dealers. » L’homme reconnaît l’intégralité des faits et explique au tribunal que le gramme au détail se revend désormais 200 000 francs et ce, en raison des récentes saisies qui auraient asséché le trafic.


"Noyé dans son addiction"

Pour le procureur de la République, qui requiert trois ans de prison dont un avec sursis, le prévenu est plus qu’un simple consommateur : « cet homme a été interpellé chez un individu parfaitement identifié dans le milieu des trafiquants d’ice comme un intermédiaire. Il dit que l’argent était destiné à sa consommation personnelle, mais les fonctionnaires de police et moi-même ne croyons pas un instant à cette déclaration. Il est clair qu’il achète pour partager, redistribuer et offrir à titre onéreux. Le tribunal ne se laissera pas abuser encore une fois. Nous nous félicitions des actions de la justice mais l’ice reste un fléau. »

Réquisitions qui laissent l’avocat du prévenu dans un état de «sidération » et pour lequel il faut ramener le dossier à sa « juste mesure » : « il n’y a aucune preuve attestant du fait qu’il ait vendu de l’ice. Mon client est juste noyé dans une addiction qu’il ne contrôle pas (…) L’ice est plus un problème de santé publique que de politique pénale. Vous avez l’obligation de le forcer à se soigner. »

L’homme a finalement été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans.


Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 18 Octobre 2018 à 16:11 | Lu 8290 fois