Tahiti, le 30 septembre 2024 – Un an après sa création, la commission sur la décolonisation s'est réunie pour la huitième fois ce lundi matin pendant près de quatre heures à Tarahoi. Objectif : peaufiner les “éléments de langage” à transmettre au président du Pays afin d'harmoniser les interventions des pétitionnaires devant le comité des 24, la semaine prochaine à New York. Dix-sept élus du Tavini feront le voyage, à leurs frais, selon Antony Géros.
C'est LE rendez-vous annuel auquel ne manque jamais de se rendre le Tavini en octobre. La 4e commission de l'ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation se réunit la semaine prochaine à New York. Les élus du Tavini à l'assemblée se mettent donc en ordre de bataille pour préparer au mieux cette réunion afin d'éviter les dissonances entre l'exécutif et le législatif.
On se souvient en effet que l'an dernier, le président du Pays Moetai Brotherson s'était dit “satisfait” de la présence de l'ambassadeur de la France à la table des discussions après avoir longtemps pratiqué la politique de la chaise vide. Le président du parti Oscar Temaru avait quant à lui fustigé “l'arrogance” du représentant de l'État. “Le dialogue est établi”, se félicitait toutefois Moetai Brotherson, concédant qu'il ne fallait pas non plus “espérer un revirement à 180 degrés”.
Et pour cause, la France est restée sur sa ligne en estimant que la Polynésie française n'avait rien à faire sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser sur laquelle elle est inscrite depuis 2013. L'ambassadeur français n'était d'ailleurs pas resté assister aux interventions des 41 pétitionnaires polynésiens qui avaient fait le déplacement.
“On n'est pas dans une cohabitation”
Depuis un an, les choses ont encore évolué puisque le président de l'assemblée, Antony Géros, a décidé depuis de créer une commission ad hoc spécialement dédiée à la question de la décolonisation. Ce lundi matin, cette commission s'est réunie une dernière fois avant que les élus ne s'envolent pour New York “cette semaine”, l'idée étant d'accorder les violons de la majorité afin qu'elle parle d'une seule et même voix à l'ONU la semaine prochaine.
“La commission prend des recommandations que nous transmettons au président du Pays pour qu'il puisse harmoniser ses éléments de langage avec les nôtres lorsque nous interviendrons devant la 4e commission”, nous a ainsi confirmé Antony Géros qui précise : “On n'est pas dans une cohabitation. Le langage que va utiliser le président du Pays sera le langage que je vais utiliser en tant que président de l'assemblée et qui sera relayé par les pétitionnaires du Pays qui siègent dans le comité de majorité.” À bon entendeur...
Ouvrir le "dialogue sur la décolonisation"
Antony Géros ajoute que “l'ouverture du dialogue sur la décolonisation” n'est pas qu'une question d'idéologie mais va plus loin : “Par exemple, la monnaie : Demain, lorsque le pays sera souverain, il est utopique de penser que l'on pourra naviguer avec une monnaie comme celle qui est utilisée aujourd'hui. Ensuite il y a les relations extérieures : la Défense, les compétences régaliennes exercées par l'État... On veut avoir un positionnement de l'État par rapport à Mā’ohi Nui souverain. Ce sont tous ces éléments de langage qui constituent ce qu'on appelle, le dialogue sur la décolonisation qu'on veut avoir, et que l'État n'a pour l'instant pas encore ouvert.”
Reste à savoir si l'État sera ouvert à ce dialogue. Difficile à croire puisqu'en juin dernier, la représentante permanente adjointe de la France, Nathalie Broadhurst, martelait encore devant le comité des 24 qu'“aucun processus entre l'État français et le territoire polynésien ne prévoit un rôle pour les Nations Unies”. Fermez le ban.
Pour l'instant, on ne connaît pas encore le nombre de pétitionnaires qui se rendront à New York (ils étaient 41 l'an dernier avec les confessions religieuses, les associations, etc.). Mais au niveau de l'assemblée, “nous serons 17” nous a confié Antony Géros qui a assuré que les frais de déplacement ne seraient pas pris en charge par l'assemblée mais par chacun des élus. Le président du Pays, Moetai Brotherson, actuellement à Paris, se rendra directement à New York nous a confirmé la présidence.
C'est LE rendez-vous annuel auquel ne manque jamais de se rendre le Tavini en octobre. La 4e commission de l'ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation se réunit la semaine prochaine à New York. Les élus du Tavini à l'assemblée se mettent donc en ordre de bataille pour préparer au mieux cette réunion afin d'éviter les dissonances entre l'exécutif et le législatif.
On se souvient en effet que l'an dernier, le président du Pays Moetai Brotherson s'était dit “satisfait” de la présence de l'ambassadeur de la France à la table des discussions après avoir longtemps pratiqué la politique de la chaise vide. Le président du parti Oscar Temaru avait quant à lui fustigé “l'arrogance” du représentant de l'État. “Le dialogue est établi”, se félicitait toutefois Moetai Brotherson, concédant qu'il ne fallait pas non plus “espérer un revirement à 180 degrés”.
Et pour cause, la France est restée sur sa ligne en estimant que la Polynésie française n'avait rien à faire sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser sur laquelle elle est inscrite depuis 2013. L'ambassadeur français n'était d'ailleurs pas resté assister aux interventions des 41 pétitionnaires polynésiens qui avaient fait le déplacement.
“On n'est pas dans une cohabitation”
Depuis un an, les choses ont encore évolué puisque le président de l'assemblée, Antony Géros, a décidé depuis de créer une commission ad hoc spécialement dédiée à la question de la décolonisation. Ce lundi matin, cette commission s'est réunie une dernière fois avant que les élus ne s'envolent pour New York “cette semaine”, l'idée étant d'accorder les violons de la majorité afin qu'elle parle d'une seule et même voix à l'ONU la semaine prochaine.
“La commission prend des recommandations que nous transmettons au président du Pays pour qu'il puisse harmoniser ses éléments de langage avec les nôtres lorsque nous interviendrons devant la 4e commission”, nous a ainsi confirmé Antony Géros qui précise : “On n'est pas dans une cohabitation. Le langage que va utiliser le président du Pays sera le langage que je vais utiliser en tant que président de l'assemblée et qui sera relayé par les pétitionnaires du Pays qui siègent dans le comité de majorité.” À bon entendeur...
Ouvrir le "dialogue sur la décolonisation"
Antony Géros ajoute que “l'ouverture du dialogue sur la décolonisation” n'est pas qu'une question d'idéologie mais va plus loin : “Par exemple, la monnaie : Demain, lorsque le pays sera souverain, il est utopique de penser que l'on pourra naviguer avec une monnaie comme celle qui est utilisée aujourd'hui. Ensuite il y a les relations extérieures : la Défense, les compétences régaliennes exercées par l'État... On veut avoir un positionnement de l'État par rapport à Mā’ohi Nui souverain. Ce sont tous ces éléments de langage qui constituent ce qu'on appelle, le dialogue sur la décolonisation qu'on veut avoir, et que l'État n'a pour l'instant pas encore ouvert.”
Reste à savoir si l'État sera ouvert à ce dialogue. Difficile à croire puisqu'en juin dernier, la représentante permanente adjointe de la France, Nathalie Broadhurst, martelait encore devant le comité des 24 qu'“aucun processus entre l'État français et le territoire polynésien ne prévoit un rôle pour les Nations Unies”. Fermez le ban.
Pour l'instant, on ne connaît pas encore le nombre de pétitionnaires qui se rendront à New York (ils étaient 41 l'an dernier avec les confessions religieuses, les associations, etc.). Mais au niveau de l'assemblée, “nous serons 17” nous a confié Antony Géros qui a assuré que les frais de déplacement ne seraient pas pris en charge par l'assemblée mais par chacun des élus. Le président du Pays, Moetai Brotherson, actuellement à Paris, se rendra directement à New York nous a confirmé la présidence.