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10 mois ferme pour des pulsions de vol


La salle des comparutions immédiates, ce lundi 18 mars 2024.  Crédit : Tom Larcher
La salle des comparutions immédiates, ce lundi 18 mars 2024. Crédit : Tom Larcher
Tahiti, le 18 mars 2024 - Un homme a été condamné ce lundi à 10 mois ferme de détention lors d’une audience au tribunal correctionnel de Papeete, suite à deux affaires de vol dans la même maison à Paea. Le butin des larcins : 10 000 francs, puis 500 francs et deux téléphones portables. Visiblement libre de toute addiction, le multirécidiviste a justifié ses actes par des “pulsions”, des envies soudaines de commettre une effraction.
 
Le rôle des audiences du jour au tribunal correctionnel de Papeete affichait deux affaires de vol, ce lundi. Dans la première, un jeune désœuvré, visiblement en manque de stupéfiants, a été condamné à six mois de prison suite à deux faits de vols commis dans des hôtels à Moorea en début d’année. À ses côtés, le prévenu de la deuxième audience du jour : un homme de 49 ans, d’un calme étonnant qui contraste avec les mimiques du premier, séquelles de l’“ice” consommée trop jeune.
 
L’homme plus âgé semble, lui, être détaché de ces problématiques d’addiction. Quand la présidente le questionne, il répond avoir “arrêté l’alcool” et tous autres genres de stupéfiants suite à sa précédente incarcération qui s’est terminée en mars 2023. “Sauf la cigarette”, a glissé l’homme suivi d’un léger rictus.
 
Ce lundi, il se tenait face au tribunal pour répondre de deux faits de vols commis dans la même maison, à Paea. Des faits qu’il a reconnus, en avouant avoir dérobé 10 000 francs lors du premier vol le soir du Nouvel an 2024, puis 500 francs et deux téléphones le 16 mars dernier. L’avocate commise d’office a d’ailleurs ajouté que son client a jeté les téléphones à la mer après s’être rendu compte qu’ils étaient protégés par un mot de passe, et a utilisé les 500 francs pour s’acheter à manger.
 
Si le mode opératoire laisse dubitatif, l’homme est pourtant déjà connu des services de police, comme en témoigne son casier judiciaire fourni. “Dix condamnations depuis 2005, neuf pour des faits de vol”, a énuméré la présidente. Le prévenu vivait pourtant chez son oncle, qui subvenait aux besoins familiaux grâce à sa retraite militaire. Il était libre depuis mars 2023, suite à un aménagement d’une ancienne peine en échange de rendez-vous récurrents auprès d’un contrôleur judiciaire pour prouver sa bonne réinsertion. Mais il n’est allé qu’une seule fois à ce rendez-vous, déclarant “que ça [lui] sort toujours de la tête”. Autre hic, il a récidivé avec ces deux nouveaux faits de vols commis en début d’année. Mais alors pourquoi, alors qu’il semblait manger à sa faim et qu’il ne souffrait manifestement d’aucune dépendance, a-t-il continué ces chapardages ?
 
La raison, il l’avouera aux enquêteurs pendant sa garde à vue. Ce sont des “pulsions”. “La journée tout va bien, et le soir, quand il se balade, ça le prend”, a révélé son avocate au tribunal, qui a insisté sur le fait que “malgré le nombre de condamnations, ça n'a pas l’air d’être un grand délinquant”, au vu des nombreuses années qui s’écoulent entre ses différentes condamnations. Mais à la question “pourquoi récidiver ?”, le prévenu est resté silencieux.
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à de la prison ferme avec mandat de dépôt. “Vous partez en prison pour dix mois à la fin de l’audience”, l’a averti la présidente. C’est 8 mois de moins que les 18 mois de détention requis par le procureur de la République, avant la suspension de séance.

Rédigé par Tom Larcher le Lundi 18 Mars 2024 à 17:55 | Lu 1015 fois