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​Un hommage numérique aux héros de Taiarapu-Est


Une vue du fort de Taravao, au début du XXe siècle.
Une vue du fort de Taravao, au début du XXe siècle.
Tahiti, le 9 décembre 2022 - Après l’opération Bobcat à Bora Bora, l’association Mémoire polynésienne Porinetia Ha’amanao ! poursuit dans l’exploitation du support virtuel pour commémorer de façon inédite le souvenir des enfants natifs de Taiarapu-Est engagés dans les deux guerres mondiales.
 
L’idée est de fournir du contenu historique en hommage ou pour offrir une perspective enrichie sur un lieu. La démarche part du principe qu’aujourd’hui pratiquement tout le monde est équipé d’un smartphone. C’est dans ce contexte, qu’après avoir réhabilité et doté de signalétique, à Bora Bora, les divers sites occupés par les militaires de l’armée américaine durant l’opération Bobcat de 1942 à 1946, l’association Mémoire polynésienne Porinetia Ha’amanao ! a pris l’initiative d’y adjoindre des QR codes permettant au visiteur d’accéder à du contenu en ligne, au moyen de son smartphone.
 
L’association dirigée par Jean-Christophe Shigetomi vient de récidiver à Taiarapu-Est. La stèle érigée par la municipalité de la Presqu’île en souvenir des natifs de la commune engagés dans les deux guerres mondiales dispose désormais d’un Qr Code qui permet au visiteur de repartir dans le temps pour découvrir sur un fond musical solennel et martial, le fort de Taravao tel qu’il était jadis, mais surtout les noms et pour certains les visages colorisés de tous ces héros.
 
Ce chantier collaboratif entre la commune de Taiarapu-Est et l’association Mémoire polynésienne s’est construit sur leurs ressources historiques respectives complétées de celles de l’Onac-Vg et des départements de l’état-civil. Sur cette stèle sont donc désormais gravés les noms de valeureux Poilus de la Grande Guerre et des Tamari’i volontaires de la Seconde Guerres mondiale.
 
Ces enfants de la commune y figurent désormais pour la postérité en dignes héritiers des guerriers d’antan de la Presqu’île. Des guerriers qui, avaient combattu sous la bannière du grand chef Pe’eueue à Taravao puis à Mahaena et à Ha’apape avant de se rallier. Les descendants de ces Braves combattront ensuite vaillamment dans les rangs du Bataillon mixte du Pacifique lors de l’assaut sur le village de Vesles-et-Caumont, – la der des ders – en novembre 1918 . Ils en tireront citations mais le prix du sang sera aussi très lourd. Leurs fils les imiteront lors de l’appel du général de Gaulle pour être versés dans les rangs du bataillon du Pacifique mais aussi dans des unités d’élite comme les parachutistes SAS de la France libre. Ils payeront à leur tour le prix du sang lors de leur engagement dans la bataille de Bir Hakeim.
 
Ce premier chantier de mémoire désormais réalisé, l’association Mémoire polynésienne exprime maintenant un autre vœu : celui de voir réhabilité le fort de Taravao. L’association caresse l’espoir de voir un jour ce témoin privilégié de l’histoire militaire de Taravao devenir enfin un espace muséal dédié aux deux Bataillons du Pacifique des 1ère et 2nde guerre mondiale.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Dimanche 11 Décembre 2022 à 15:51 | Lu 913 fois