Tahiti Infos

​Les guides sanitaires préparent la réouverture des frontières


Édouard Fritch, mercredi matin lors de son allocution d’ouverture du séminaire des guides sanitaires.
Édouard Fritch, mercredi matin lors de son allocution d’ouverture du séminaire des guides sanitaires.
Tahiti, le 14 avril 2021 - Les 250 guides sanitaires des communes de Tahiti et Moorea ont suivi une formation destinée à forger leur message de proximité, dans la perspective d’une réouverture prochaine des frontières. L’enjeu : promouvoir la campagne vaccinale et l’importance de la reprise de l’activité touristique.
 
La réouverture des frontières se fera avec vous” a martelé le président Édouard Fritch, mercredi matin en ouverture du séminaire de formation organisé sous le chapiteau de la présidence pour les 250 guides sanitaires des communes de Tahiti et Moorea.
Depuis juin 2020, des brigades sont constituées dans les communes sous convention d’aide à l’emploi (CAE). Mais si jusqu’à présent la mission de ces guides sanitaires était de mener des actions de prévention et de sensibilisation aux gestes barrières auprès de la population et des visiteurs, ces messagers de proximité entament depuis mercredi une nouvelle phase de leur action. Une mission exclusivement orientée sur le projet de réouverture des frontières polynésiennes. Sur les 468 guides sanitaires que compte aujourd’hui la collectivité, 224 sont dans les communes de Tahiti et 26 à Moorea. “Ils sont nombreux. Ils sont jeunes. Ils ont été sélectionnés par leur commune parce que nous avons demandé un profil particulier, souligne la ministre du Tourisme, Nicole Bouteau. La plupart ont le niveau bac. Ils comprennent le reo tahiti pour aller parler dans les familles.”
 
Objectif “immunité”
 
Pour eux, la promotion des gestes barrières n’est pas abandonnée, mais leur mission dorénavant, sous la direction de leur maire respectif, s’intéressera aussi à la promotion de la campagne vaccinale : aller au plus proche de la population ; convaincre ceux qui ne le sont pas encore de se faire vacciner. En somme, œuvrer au chantier de l’immunité collective. Le séminaire de formation leur a donné une méthode d’action et des éléments de langage pour plaider cette cause sanitaire.

La campagne de vaccination s’est intensifiée depuis le week-end dernier avec l’ouverture d’un vaccinodrome éphémère à la présidence, complétée dans l’immédiat par ceux en projet à Mataiea le 17 avril et à Mahina le 24, en plus des centres de la direction de la Santé. A quinze jours de la date souhaitée de la reprise de l’activité touristique, l’enjeu est d’atteindre dès que possible le seuil des 50% de la population adulte immunisé, synonyme de l’immunité collective “suffisante” requise par Paris avant l’ouverture des frontières.

A ce jour, la couverture vaccinale des plus de 18 ans est de 15% en Polynésie française. En complément des 25% de la population adulte déjà infectée par le coronavirus et donc en principe immunisée, selon l’enquête de séroprévalence menée aux îles du Vent en février dernier, il faut encore vacciner autour de 15% de la population adulte pour atteindre le seuil d’immunité collective souhaité.

Protocole en attente de validation

L’autre volet de l’action des guides sanitaires, en prévision de la réouverture des frontières, sera de plaider au plus proche de la population la nécessité d’une reprise de l’activité touristique dans un contexte “sanitairement contrôlé”, pour citer Édouard Fritch.
La campagne vaccinale reste une priorité pour ces brigades sanitaires. Mais nous souhaitons introduire le volet tourisme, en les sensibilisant sur l’importance de ce secteur de l’économie, commente Karine Villa, la responsable de HSF en charge de la formation pour ce séminaire. Les ateliers collaboratifs vont faire le point sur ce qui a bien fonctionné, sur ce qui peut être amélioré et sur cette nouvelle phase qui sera orientée sanitaire et tourisme : des échanges de bonnes pratiques, un partage de solutions tout au long de la journée. Des interventions de différents acteurs sont également au programme avec Tahiti Tourisme et la direction de la Santé bien sûr.”

Nicole Bouteau a confirmé mercredi que, dans la perspective d’une réouverture des frontières le 1er mai, un protocole sanitaire est actuellement en attente de validation à Paris. Il pourrait être annoncé dans les “prochains jours”. En attendant, avec les brigades de guides sanitaires le Pays s’organise pour porter la bonne parole et convaincre, au plus près de la population.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 14 Avril 2021 à 16:22 | Lu 1317 fois