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​Il tente un braquage à main armée pour un paquet de tabac


Tahiti, le 2 juillet 2020  - Un homme de 31 ans a été condamné à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis jeudi en comparution immédiate pour des faits de vol à main armée. Le 25 mai dernier, il avait menacé la caissière d’une station-service de Faa’a à l’aide d’un couteau car il n’avait pas assez d’argent pour s’acheter un paquet de tabac.

Un passage à l’acte pour un “motif futile” qui aurait, tel qu’a affirmé le procureur de la République lors de l’audience de comparutions immédiates jeudi, pu se “finir devant la cour d’assises”. Un homme de 31 ans, déjà condamné à une reprise pour avoir conduit sous l’empire d’un état alcoolique, comparaissait en effet pour une tentative de vol à main armée commise dans une station-service le 25 mai dernier à Faa’a.

Ce jour-là, et alors qu’il avait passé la matinée à boire, à fumer du paka et à consommer de l’ice, l’individu s’était rendu dans la station-service en début d’après-midi. Il était revenu quelques heures plus tard pour acheter un paquet de tabac valant 800 Fcfp. Constatant qu’il n’avait que la moitié de cette somme, le prévenu avait demandé à la caissière de lui avancer l’argent. Face à son refus, le trentenaire avait brandi un couteau en menaçant la caissière qui avait courageusement saisi l’arme avant d’appeler les pompistes de la station à la rescousse. L’homme était reparti pour ressurgir au même endroit et finir par acheter son paquet de tabac. Il avait finalement été interpellé par les gendarmes de Faa’a dans la soirée.

Braquage “consternant”

Présenté devant le tribunal correctionnel jeudi pour répondre de ces faits de nature criminelle qui avaient été requalifiés afin d’être jugés en comparution immédiate, le prévenu a nié avoir menacé la caissière avec son couteau en expliquant qu’il l’avait seulement posé sur le comptoir de la caisse. L'homme a cependant confirmé les déclarations qu’il avait faites à un psychiatre selon lesquelles la victime, une “belle” femme, ne l’ “aimait pas”. Lors de l’audience, le tribunal a évoqué son parcours de vie, son enfance marquée par la violence et sa consommation d’ice et d’alcool.

Pour le procureur de la République, qui a requis deux ans de prison dont un avec sursis, il s’agissait de juger le “braquage le plus consternant” que l’on ait eu à voir récemment. Un braquage d’apparence peut-être “risible” qu’il fallait cependant “envisager avec beaucoup de sérieux” en raison du “contexte du passage à l’acte” et du fait que “l’amateurisme n’enlève rien à la dangerosité”.

Afin de tenter d’expliquer ce passage à l’acte, l’avocate du prévenu, Me Isabelle Nougaro, s’est ouvertement interrogée sur la gravité des accusations portées quant au fait que le trentenaire soit revenu dans la station trente minutes après l’agression et qu’il ait pu tranquillement acheter son tabac. L’avocate a également affirmé qu’il était “évident” que son client avait agi “sous l’effet de certaines substances”.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l’intéressé à deux ans de prison dont 18 mois de sursis probatoire. Il devra se faire soigner et aura l’interdiction de retourner à la station-service.
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 2 Juillet 2020 à 17:35 | Lu 2583 fois