Tahiti, le 14 novembre 2022 - Le séminaire de coopération judiciaire relatif à la lutte contre le trafic de stupéfiants dans le Pacifique, prévu sur trois jours, s'est ouvert lundi matin à l'hôtel Hilton de Faa'a en présence de nombreux acteurs des services de renseignement des pays de la région. À cette occasion, le procureur général près la cour d'appel de Papeete, Thomas Pison, a affirmé qu'il était nécessaire de bâtir une “véritable solidarité” afin de développer “une coopération internationale coordonnée”.
Les acteurs des services de renseignement des pays du Pacifique-Sud, tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, se sont réunis lundi matin à Tahiti pour un séminaire de trois jours dédié à la coopération judiciaire relative à la lutte contre le trafic de stupéfiants. En partie financé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDCA), ce colloque vise à renforcer la coopération internationale en matière, notamment, d'échange d'informations.
Lors de son discours d'ouverture du séminaire, lundi matin, le procureur général près la cour d'appel de Papeete, Thomas Pison, a de nouveau rappelé que l'ice était un sujet particulièrement préoccupant sur le territoire : “Le trafic de stupéfiants impacte durablement les territoires sur lesquels ils sévissent. En Polynésie française et dans le Pacifique-Sud, comme ailleurs, la lutte contre le trafic de stupéfiants, notamment l'ice, est une priorité de politique publique partagée par tous et portée par tous les acteurs du fenua, l'État, le Pays et les autorités judiciaires.” Pour Thomas Pison, “ce fléau a des répercussions sociales, sanitaires et économiques de nature à déstabiliser une région, voire un pays.” Il est donc nécessaire de “bâtir une véritable solidarité entre les pays du Pacifique en développant de manière pragmatique une coopération internationale coordonnée et commune à leur politique de lutte contre ces trafics”.
“Attention toute particulière”
Faisant le même constat selon lequel l'ice “menace la cohésion sociale”, le haut-commissaire de la République, Éric Spitz, a lui aussi insisté lors de son intervention sur la mise en place d'un “réseau d'échanges vivants” : “Nous n'avons pas le choix et nous nous devons de le développer à l'échelle du Pacifique”. Et cet intérêt de l'État pour la problématique du trafic d'ice sur le territoire, le sous-directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG), Julien Retailleau, l'a abondamment confirmé en expliquant que “le territoire fait l'objet d'une attention particulière car ce qui marque par rapport aux autres territoires de la République, c'est la montée en puissance d'une forme de trafic, qui supplante le trafic “traditionnel” lié à la production de cannabis, et qui est le trafic d'ice qui prend la forme d'une importation assez massive de ce produit extrêmement addictif et cher.”
Derrière cet axe stratégique de volonté d'échange d'informations, Julien Retailleau précise qu'il s'agit de “faire en sorte que tous les services de l'amont qui interviennent avant l'engagement d'une procédure judiciaire, que sont la marine nationale, les douanes ainsi que tous les services qui concourent à la détection de ce phénomène, puissent donner l'information à chacun des services concernés pour faire en sorte de servir leur action. Et surtout de servir l'action judicaire pour nourrir les procédures, pour permettre d'identifier et de traduire en justice les trafiquants qui se livrent à ces actes.”
Ouvert à la presse jusqu'à 11 heures, le séminaire doit désormais se tenir à huis clos entre les différents représentants des services de renseignement présents à Tahiti jusqu'à mercredi soir.
Les acteurs des services de renseignement des pays du Pacifique-Sud, tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, se sont réunis lundi matin à Tahiti pour un séminaire de trois jours dédié à la coopération judiciaire relative à la lutte contre le trafic de stupéfiants. En partie financé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDCA), ce colloque vise à renforcer la coopération internationale en matière, notamment, d'échange d'informations.
Lors de son discours d'ouverture du séminaire, lundi matin, le procureur général près la cour d'appel de Papeete, Thomas Pison, a de nouveau rappelé que l'ice était un sujet particulièrement préoccupant sur le territoire : “Le trafic de stupéfiants impacte durablement les territoires sur lesquels ils sévissent. En Polynésie française et dans le Pacifique-Sud, comme ailleurs, la lutte contre le trafic de stupéfiants, notamment l'ice, est une priorité de politique publique partagée par tous et portée par tous les acteurs du fenua, l'État, le Pays et les autorités judiciaires.” Pour Thomas Pison, “ce fléau a des répercussions sociales, sanitaires et économiques de nature à déstabiliser une région, voire un pays.” Il est donc nécessaire de “bâtir une véritable solidarité entre les pays du Pacifique en développant de manière pragmatique une coopération internationale coordonnée et commune à leur politique de lutte contre ces trafics”.
“Attention toute particulière”
Faisant le même constat selon lequel l'ice “menace la cohésion sociale”, le haut-commissaire de la République, Éric Spitz, a lui aussi insisté lors de son intervention sur la mise en place d'un “réseau d'échanges vivants” : “Nous n'avons pas le choix et nous nous devons de le développer à l'échelle du Pacifique”. Et cet intérêt de l'État pour la problématique du trafic d'ice sur le territoire, le sous-directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG), Julien Retailleau, l'a abondamment confirmé en expliquant que “le territoire fait l'objet d'une attention particulière car ce qui marque par rapport aux autres territoires de la République, c'est la montée en puissance d'une forme de trafic, qui supplante le trafic “traditionnel” lié à la production de cannabis, et qui est le trafic d'ice qui prend la forme d'une importation assez massive de ce produit extrêmement addictif et cher.”
Derrière cet axe stratégique de volonté d'échange d'informations, Julien Retailleau précise qu'il s'agit de “faire en sorte que tous les services de l'amont qui interviennent avant l'engagement d'une procédure judiciaire, que sont la marine nationale, les douanes ainsi que tous les services qui concourent à la détection de ce phénomène, puissent donner l'information à chacun des services concernés pour faire en sorte de servir leur action. Et surtout de servir l'action judicaire pour nourrir les procédures, pour permettre d'identifier et de traduire en justice les trafiquants qui se livrent à ces actes.”
Ouvert à la presse jusqu'à 11 heures, le séminaire doit désormais se tenir à huis clos entre les différents représentants des services de renseignement présents à Tahiti jusqu'à mercredi soir.
Les chiffres du ministère de la Justice
- 3,3 tonnes de cocaïne saisies en Polynésie depuis 2016.
- 12 kilos d'ice saisis en 2019, 2,5 kilos en 2020 et 10 kilos en 2021.
- 30% des détenus le sont pour trafic d'ice.
- Depuis la crise sanitaire, le gramme d'ice a atteint 300 000 Fcfp, ce qui établit un coefficient multiplicateur de 900 par rapport au prix d'achat aux États-Unis.
- 84 personnes jugées en 2018 pour trafic d'ice, 105 en 2019, 96 en 2020 et 87 en 2021.
- Rythme de la consommation évalué à 1 gramme par mois au bas mot.
- Les infractions à la législation sur les stupéfiants sont deux fois plus élevées en Polynésie qu'en métropole. En 2021, le taux annuel moyen pour 1 000 habitants était de 5,83 faits en Polynésie contre 2,87 au niveau national.
- 10 000 personnes consomment de l'ice en Polynésie quand 50% des plus de 15 ans ont déjà consommé du cannabis.
- 100 millions de Fcfp d'avoirs criminels saisis en 2021.
- 25 000 pieds de paka saisis en Polynésie.
- En 2021, 30% du cannabis saisi sur le territoire français l'ont été en Polynésie.
- 12 kilos d'ice saisis en 2019, 2,5 kilos en 2020 et 10 kilos en 2021.
- 30% des détenus le sont pour trafic d'ice.
- Depuis la crise sanitaire, le gramme d'ice a atteint 300 000 Fcfp, ce qui établit un coefficient multiplicateur de 900 par rapport au prix d'achat aux États-Unis.
- 84 personnes jugées en 2018 pour trafic d'ice, 105 en 2019, 96 en 2020 et 87 en 2021.
- Rythme de la consommation évalué à 1 gramme par mois au bas mot.
- Les infractions à la législation sur les stupéfiants sont deux fois plus élevées en Polynésie qu'en métropole. En 2021, le taux annuel moyen pour 1 000 habitants était de 5,83 faits en Polynésie contre 2,87 au niveau national.
- 10 000 personnes consomment de l'ice en Polynésie quand 50% des plus de 15 ans ont déjà consommé du cannabis.
- 100 millions de Fcfp d'avoirs criminels saisis en 2021.
- 25 000 pieds de paka saisis en Polynésie.
- En 2021, 30% du cannabis saisi sur le territoire français l'ont été en Polynésie.