Tahiti le 22 novembre 2024. L’association Taatiraa Huma Here no Raromatai, association de loi 1901 qui a pour objet “d’améliorer, de protéger et de défendre les intérêts des personnes handicapées des îles Sous-le-Vent et de leurs familles”, se trouve dans une situation bien peu confortable où la présidente de l’association aurait perçu des indemnités en 2023 à plusieurs reprises.
La présidente de l’association Taatiraa Huma Here no Raromatai, qui s’occupe de personnes handicapées à Raiatea, aurait perçu des indemnités à plusieurs reprises en 2023. Des versements souvent conséquents comme Tahiti Infos a pu le consulter dans le bilan d’expertise comptable 2023 de l’association, en perte de 5,6 millions de francs à la fin de son exercice, après le versement d’une subvention de 66 millions de francs, mais des dépenses en charges de l’ordre de 73,6 millions de francs.
Le bilan comptable 2023 de l’association, qui gère un centre d’accueil pour personnes atteintes d’un handicap de 6 ans à 45 ans, laisse apparaître de nombreuses indemnités versées à sa présidente. 140 000 francs le 24 janvier, 100 000 francs le 8 février, 60 000 francs le 14 mars, 40 000 et 80 000 francs le 5 avril, 100 000 francs le 12 avril, 65 000 et deux fois 100 000 francs le 2 mai, 55 000 francs le 3 mai, etc. Le tout pour la seule année 2023 pour un montant de 2,43 millions de francs versés alternativement par les comptes de l’association à la Socredo et à la Banque de Tahiti, sachant que le compte Socredo est celui de l’association et le compte Banque de Tahiti est celui destiné à percevoir les subventions.
En soit, les 750 000 francs versés depuis le compte de l’association pourraient ne pas poser de problème, mais les 1,680 million de francs versés depuis le compte BT, alimenté par les subventions du Pays, des fonds publics ou encore le conseil d’administration de la CPS interrogent.
Selon nos sources, la présidente aurait assuré que ces versements étaient autorisés par la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE), alors que les membres d’association sont, par nature et dans ses statuts, non rémunérés, pour justifier le remplacement de la directrice du centre, salariée elle, en arrêt maladie longue durée. L’article 3 des statuts de l’association explique en cela qu’“aucun membre de l’association ne peut recevoir de rétribution à l’occasion de fonctions qui lui sont confiées, qui sont entièrement bénévoles. Seuls des remboursements de frais sont possibles sur production de pièces justificatives.”
Des “salaires” aléatoires de 140 000 francs en janvier 2023, 60 000 francs en mars et octobre, mais jusqu’à 575 000 francs en mai, sans périodicité fixe et sans montants fixes.
Contactée, la présidente a nié ces informations, parlant d’indemnités autorisées par le Conseil d’administration, dont elle est la présidente, ce qui facilite considérablement les opérations, et est en attente d’une seconde expertise comptable.
Une prétendue experte comptable, qui n’a pas daigné se présenter ni même donner son nom et la société pour laquelle elle travaille, a par la suite contacté Tahiti Infos afin de valider à son tour les dires de la présidente.
Selon nos informations enfin, les opérations litigieuses ont été transmises au parquet général du tribunal de Papeete qui devrait ouvrir prochainement une enquête afin de démêler ce nœud comptable.
Une affaire qui fait grincer des dents, jusqu’à la vice-présidence de Chantal Galenon, ministre également de la Solidarité, qui doit se rendre le 2 décembre prochain à Raiatea pour visiter le nouveau centre d’accueil dont la construction a été lancée en 2020 et discuter avec les membres de l’association.
La DFSE a en effet accompagné cette association dans la création d’une structure beaucoup plus adaptée à ses besoins, tel qu’un établissement d’une capacité de 60 places à proximité de la ville. Le bâtiment d’environ 560 m2 (hors coursives extérieurs de 200 m2) mettra à disposition huit salles polyvalentes (classe ou pour les ateliers), une infirmerie, une salle de réunion ou médiation, un réfectoire de 60 places, ainsi que plusieurs bureaux administratifs.
Le coût des travaux du centre était estimé à 99 320 510 de francs hors études (5 millions de francs) et frais de maîtrise d’œuvre (23 millions de francs), soit un montant total de 140 millions de francs.
La présidente de l’association Taatiraa Huma Here no Raromatai, qui s’occupe de personnes handicapées à Raiatea, aurait perçu des indemnités à plusieurs reprises en 2023. Des versements souvent conséquents comme Tahiti Infos a pu le consulter dans le bilan d’expertise comptable 2023 de l’association, en perte de 5,6 millions de francs à la fin de son exercice, après le versement d’une subvention de 66 millions de francs, mais des dépenses en charges de l’ordre de 73,6 millions de francs.
Le bilan comptable 2023 de l’association, qui gère un centre d’accueil pour personnes atteintes d’un handicap de 6 ans à 45 ans, laisse apparaître de nombreuses indemnités versées à sa présidente. 140 000 francs le 24 janvier, 100 000 francs le 8 février, 60 000 francs le 14 mars, 40 000 et 80 000 francs le 5 avril, 100 000 francs le 12 avril, 65 000 et deux fois 100 000 francs le 2 mai, 55 000 francs le 3 mai, etc. Le tout pour la seule année 2023 pour un montant de 2,43 millions de francs versés alternativement par les comptes de l’association à la Socredo et à la Banque de Tahiti, sachant que le compte Socredo est celui de l’association et le compte Banque de Tahiti est celui destiné à percevoir les subventions.
En soit, les 750 000 francs versés depuis le compte de l’association pourraient ne pas poser de problème, mais les 1,680 million de francs versés depuis le compte BT, alimenté par les subventions du Pays, des fonds publics ou encore le conseil d’administration de la CPS interrogent.
Selon nos sources, la présidente aurait assuré que ces versements étaient autorisés par la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE), alors que les membres d’association sont, par nature et dans ses statuts, non rémunérés, pour justifier le remplacement de la directrice du centre, salariée elle, en arrêt maladie longue durée. L’article 3 des statuts de l’association explique en cela qu’“aucun membre de l’association ne peut recevoir de rétribution à l’occasion de fonctions qui lui sont confiées, qui sont entièrement bénévoles. Seuls des remboursements de frais sont possibles sur production de pièces justificatives.”
Des “salaires” aléatoires de 140 000 francs en janvier 2023, 60 000 francs en mars et octobre, mais jusqu’à 575 000 francs en mai, sans périodicité fixe et sans montants fixes.
Contactée, la présidente a nié ces informations, parlant d’indemnités autorisées par le Conseil d’administration, dont elle est la présidente, ce qui facilite considérablement les opérations, et est en attente d’une seconde expertise comptable.
Une prétendue experte comptable, qui n’a pas daigné se présenter ni même donner son nom et la société pour laquelle elle travaille, a par la suite contacté Tahiti Infos afin de valider à son tour les dires de la présidente.
Selon nos informations enfin, les opérations litigieuses ont été transmises au parquet général du tribunal de Papeete qui devrait ouvrir prochainement une enquête afin de démêler ce nœud comptable.
Une affaire qui fait grincer des dents, jusqu’à la vice-présidence de Chantal Galenon, ministre également de la Solidarité, qui doit se rendre le 2 décembre prochain à Raiatea pour visiter le nouveau centre d’accueil dont la construction a été lancée en 2020 et discuter avec les membres de l’association.
La DFSE a en effet accompagné cette association dans la création d’une structure beaucoup plus adaptée à ses besoins, tel qu’un établissement d’une capacité de 60 places à proximité de la ville. Le bâtiment d’environ 560 m2 (hors coursives extérieurs de 200 m2) mettra à disposition huit salles polyvalentes (classe ou pour les ateliers), une infirmerie, une salle de réunion ou médiation, un réfectoire de 60 places, ainsi que plusieurs bureaux administratifs.
Le coût des travaux du centre était estimé à 99 320 510 de francs hors études (5 millions de francs) et frais de maîtrise d’œuvre (23 millions de francs), soit un montant total de 140 millions de francs.