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Vers la création d’un Réseau d’éducation prioritaire en Polynésie


Une classe au collège Henri Hiro de Faa'a (photo d'illustration).
Une classe au collège Henri Hiro de Faa'a (photo d'illustration).
PAPEETE, mercredi 5 février 2014. Le ministre de l’éducation de Polynésie française, Michel Leboucher a annoncé ce mercredi en Conseil des ministres qu’un Réseau d’éducation prioritaire (REP) allait se déployer prochainement sur le territoire en remplacement des zones d’éducation prioritaire (ZEP), suivant en cela la réforme nationale. Les ZEP (qui avaient été créées en 1981) vont subir en effet un lifting généralisé pour mettre en application les préconisations faites, mi janvier, par le ministre national de l’éducation, Vincent Peillon. La réforme des ZEP en REP imaginée par le ministre national de l’éducation vise à améliorer ce système d’appui aux établissements les plus difficiles, en encourageant de nouvelles approches pédagogiques pour les élèves et en améliorant les conditions de travail des enseignants dans des établissements réputés compliqués.

En Polynésie française, pour la prochaine rentrée scolaire d’août 2014, ce dispositif ne concernera que la commune de Faa’a (son lycée, son collège et ses écoles) qui était déjà classée ZEP depuis 1988, la seule commune du territoire à bénéficier depuis 25 ans de ces statut particulier ! A partir de 2015, ce Réseau d’éducation prioritaire (ou REP + dans les établissements les plus difficiles) en Polynésie française s’étendra et s’articulera à Tahiti et sur tous les archipels. Il concernera au moins «entre 25 à 30% des établissements» a indiqué Michel Leboucher qui n’a pas voulu lister précisément les communes ou établissements concernés (mis à part Taravao, Mahina, Rangiroa et les Australes) car, d’ici la rentrée des classes 2015 la définition des critères pour être classé REP devra être affinée.

C’est en tout cas une avancée significative, car avec une seule commune classée ZEP sur le territoire depuis un quart de siècle, la Polynésie française a toujours été le parent pauvre de ce système préférentiel qui permet d’avoir davantage de moyens humains et financiers sur les établissements classés comme prioritaires. Et ce, alors que la situation de nombreux autres établissements scolaires, particulièrement ceux situés dans les archipels éloignés, correspondait aux critères éligibles de ce dispositif. Selon Michel Leboucher, le ministre de l’éducation en Polynésie, ces Réseaux d’éducation prioritaire vont permettre aux établissements d’obtenir «20 à 30% de moyens supplémentaires ; des actions éducatives en plus et une valorisation de l’indemnité des enseignants». Par ce biais notamment, le ministre espère pouvoir obtenir des enseignants titulaires pour aller enseigner dans les îles éloignées de la Polynésie, alors que régulièrement ces postes isolés sont refusés par les enseignants titulaires, et comblés par des vacataires qui n’ont pas forcément toutes les compétences requises.



De ZEP en REP : les nouveautés de la réforme Peillon


Voici quelques exemples concrets de ce que prévoit la réforme Peillon de la transformation des ZEP en REP : en primaire, moins d’heures de présence devant les élèves mais 1h30 par semaine dégagée pour rencontrer les parents, élaborer un travail d’équipe, faire du soutien aux élèves les plus en difficulté. Les 6e découvriront tous dans leur emploi du temps, un module d’aide aux devoirs chaque jour. Chez les plus petits, les REP devraient permettre une scolarisation plus affirmée des enfants de moins de deux ans. A terme, dans ces REP a promis Vincent Peillon, il devrait y avoir selon la formule employée par le ministre, «plus de maîtres que de classes» pour que les enseignants qui n’ont pas de classes attribuées puissent venir assister les autres et faire du travail en groupes plus réduits. Côté finances pour les enseignants, la prime ZEP actuellement de 100 euros /mois va augmenter de 50%.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 5 Février 2014 à 15:33 | Lu 1946 fois