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Tourisme : Un plan d’action pour soutenir les pensions de famille


Un site Internet dédié pour cette campagne en direction des pensions de famille.
Un site Internet dédié pour cette campagne en direction des pensions de famille.
PAPEETE, le 28 avril 2014. Le gouvernement polynésien a lancé hier le plan de promotion du tourisme en pensions de famille, développé en partenariat avec l’association des hôtels de famille de Tahiti et ses îles (AHFTI), le GIE Tahiti Tourisme et la compagnie ATN. Objectif 2014 : faire venir 1 000 touristes en plus dans ces petites structures hôtelières. Parce que la Polynésie ne se résume pas au seul paradis rêvé de Bora Bora et que l’accueil polynésien présente un vrai atout d’authenticité à valoriser, le ministre du tourisme Geffry Salmon a souhaité faire un geste appuyé en direction de la petite hôtellerie locale. Un geste, «en complément des grands projets et des grands complexes hôteliers» poursuit le ministre et qui se traduit notamment par un programme d’aide de trois années en faveur de l’association des hôtels de famille de Tahiti et ses îles (AHFTI) à raison d’une enveloppe de 15 millions de Fcfp par an.

Il s’agira pour l’association qui a démarré il y a quatre ans un travail de labellisation de ces structures touristiques (105 sur 260 sont désormais classées), de poursuivre la labellisation, d’éditer un guide des pensions de famille et d’achever la construction d’une plateforme Internet de réservations dans les pensions de famille polynésiennes, vaste projet lancé depuis déjà plusieurs années. Pour Mélinda Bodin, la présidente de l’AHFTI c’est la démonstration qu’il fallait pour «redonner confiance à ce secteur de l’hôtellerie familiale» qui depuis vingt ans fait vivre de nombreuses familles, particulièrement dans les îles.


Le plan de promotion du tourisme en pensions de famille se traduit tout d’abord concrètement par un prix du billet d’avion raboté de 200 euros chez Air Tahiti Nui entre le mois de mai 2014 et le mois de mars 2015, «sans interruption sur la haute saison» pour un voyage entre Paris et Papeete, pour peu que le séjour soit d’une durée de 10 jours minimum dans une ou plusieurs pensions de famille labellisées, précise Michel Monvoisin, le P-dg d’ATN. Un site Internet dédié «Voyage au cœur des traditions polynésiennes» hébergé par celui de la compagnie au tiare sera ouvert le 6 mai prochain ; lancement qui sera accompagné en mai et en juin d’une campagne de communication auprès de sites internet spécialisés dans les voyages en France métropolitaine.

Pour cette première étape, seul le marché français est visé au travers d’une dizaine de tours opérateurs métropolitains et de trois agences locales. Selon le P-dg d’ATN et président du GIE Tahiti Tourisme, les premières offres des tours opérateurs se situeraient à 3 000 euros/personne pour 10 jours en Polynésie française. L’effort de cette campagne est donc porté en priorité par la compagnie aérienne, par le gouvernement qui soutient financièrement l’association AHFTI et par les pensions de famille labellisées qui doivent maintenir une qualité de leur accueil. En revanche, «Air Tahiti n’a pas souhaité participer à ce programme, car il souhaite d’abord revoir le dispositif qui est le sien» précisait le ministre du tourisme Geffry Salmon et ce, même si le site Séjour dans les îles.pf est exclusivement réservé au tourisme des résidents.

Enfin, l’objectif à atteindre en 2014 d’un millier de touristes en plus dans les pensions de famille labellisées (soit 10 000 nuitées supplémentaires) est considéré par Michel Monvoisin, revêtant sa casquette de président du GIE Tahiti tourisme, comme «ambitieux. C’est une première quand même». Pourtant, l’association des hôtels de famille de Tahiti et ses îles n’est pas en mesure de fournir des données chiffrées ni sur la fréquentation, l’origine et la durée de séjour de ses clients, pas plus que le chiffre d’affaires de ses 150 adhérents. La comparaison de cet objectif ambitieux avec la réalité fait donc défaut.



ILS ONT DIT

Michel Monvoisin
Michel Monvoisin
Michel Monvoisin, P-dg d’Air Tahiti Nui

«Un séjour en hôtel de famille est une expérience authentique qui amène les voyageurs au cœur des traditions polynésiennes. Ces établissements offrent des capacités d’accueil importantes pour notre destination, notamment sur la haute saison en alternative à l’offre hôtelière classée. Mais c’est également un produit d’hébergement plus abordable qui offre en basse et moyenne saison, la possibilité de visiter nos îles à des tarifs très intéressants. Air Tahiti Nui a souhaité pour cette campagne faire un effort plus particulier afin de soutenir le développement de ce nouveau label de qualité».

Geffry Salmon, ministre du tourisme.
Geffry Salmon, ministre du tourisme.
Geffry Salmon, ministre du tourisme

«L’hébergement de charme est un atout pour notre destination car il offre une alternative de séjour indispensable au bon développement de notre tourisme. Les grands projets touristiques ont été beaucoup mis en avant ces derniers mois. Pour autant, ces projets importants, ne doivent pas éclipser les autres efforts déployés par le Pays. Cette campagne et les autres actions qui suivront s’inscrivent en effet dans l’effort global de relance de notre tourisme et de notre économie élaboré par le gouvernement».

Mélinda Bodin, présidente de de l’AHFTI.
Mélinda Bodin, présidente de de l’AHFTI.

Mélinda Bodin, présidente de l’AHFTI


«Le GIE Tahiti tourisme nous accompagne depuis quatre ans sur le label, sur la création du guide Ia Ora qui va sortir d’ici 15 jours ou trois semaines et la réalisation d’une nouvelle plateforme web dans laquelle on trouvera toutes les pensions labellisées, ce qui permettra d’avoir une visibilité, de voir quelles sont les disponibilités de nos chambres dans 25 îles».

Une pionnière aux Gambier

Bianca Teariki-Urarii, de la pension Bianca et Benoît aux Gambier s’est lancée dans le tourisme familial en 1997, «au tout début». A côté de sa grande maison à Mangareva, Bianca a ajouté des bungalows. «Je me suis lancée dans l’aventure et j’ai appris sur le tas. L’accueil était quelque chose de naturel chez moi, il a fallu se former sur les tarifs». Avec quatre bungalows et 7 chambres, la pension Bianca et Benoît fournit du travail à toute la famille mais également à deux salariés (une aide en cuisine et une femme de ménage). En 17 ans, Bianca qui exploite également une ferme perlière, a vu l’évolution de ce tourisme de proximité : «avant il n’y avait qu’un seul vol par mois, aujourd’hui il y a en 6 à 8, le tourisme s’est développé». Selon Bianca, il pourrait même être encore plus fourni aux Gambier «si les prix des billets d’avion étaient moins chers». Sa pension a accueilli environ 270 personnes en 2013, dont un quart seulement de touristes internationaux, soit plus de 2 000 nuitées, les séjours en moyenne dans sa pension étant de quatre jours.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 28 Avril 2014 à 16:46 | Lu 2253 fois