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Territoriales 2018 : le Tahoeraa dévoile son programme d'urgences


PAPEETE, 16 mars 2018 - Le Tahoera’a Huiraatira a présenté vendredi les "12 actions d’urgence 2018-2021" de son programme pour la prochaine mandature. Des mesures essentiellement orientées sur une politique d’actions sociales.

La communication du Tahoera’a Huiraatira est bien huilée : une annonce toute les semaines, à l’entrée du week-end. Le vendredi 2 mars, il s’agissait d’intégrer le départ d’un fidèle de la première heure, Thomas Moutame, le maire de Taputapuatea, démissionnaire du parti orange passé dans le camp d’Edouard Fritch. Le vendredi 9 mars, il s’agissait de mettre en scène la signature d’une convention de partenariat avec Bruno Sandras sous l’égide du Ia Hau Noa. Vendredi dernier, l’événement était la présentation du programme d’actions urgentes que le parti entend mettre en œuvre s’il accède aux responsabilités, à l’issue des prochaines Territoriales.

La grand-messe aura bien entendu lieu le samedi 24 mars prochain au Parc Expo de Mamao, avec le congrès Tahoera’a Huiraatira. La liste des candidats qui se présenteront devant les électeurs le 22 avril prochain dans le 8 sections électorales devrait être dévoilée à cette occasion-là.

En attendant, Gaston Flosse a présenté vendredi dernier un programme concerté avec le Here Ai’a et Ia Hau Noa fait de douze mesures à mettre en place avant 2021 dans le cadre de sa politique d'actions sociales.

Quelques actions phares

Le contrat d’apprenti salarié : "Les apprentis salariés seront placés en entreprises, associations ou dans les communes", précise le Tahoera’a. Les bénéficiaires devront être sans emploi depuis au moins six mois et inscrits au Service de l'emploi (SEFI).
Gaston Flosse estime que le coût de cette mesure sera annuellement de "6 à 7 milliards" de francs et qu’elle devrait bénéficier à 5000 personnes.
Les titulaires d’un C.A.S percevront un salaire mensuel brut de 125 000 Fcfp. Ils seront affiliés à la Caisse de prévoyance sociale et assujettis aux cotisations salariales. La part patronale des cotisations sera prise en charge par le Pays.
Le C.A.S remplacera toutes les mesures d’aide à l’emploi mises en œuvre par le Pays (dont les CAE) à l’exception des CVD et du chèque emploi-service.

Allocations aux familles : l’action Te Ora Utuafare cible les familles ayant au moins un enfant à charge et dont le revenu mensuel est inférieur à 152 914 Fcfp.
Gaston Flosse estime que le coût annuel de cette mesure devrait être de "8 à 10 milliards".
Les familles souhaitant bénéficier de l’allocation Te Ora Utuafare devront être inscrites à la Direction des affaires sociales.
Une allocation mensuelle 50 000 Fcfp sera versée à chaque foyer éligible qui en fait la demande. En complément, une allocation de 10 000 Fcfp sera versée pour chaque enfant scolarisé à charge de moins de 21 ans.
En contrepartie de cette action, le Tahoera’a envisage de supprimer le bénéfice de l’allocation familiale pour les foyers dont le revenu mensuel à "500 000 ou 600 000" Fcfp.

Cantine gratuite : C’est une mesure chère à Bruno Sandras. Le coût de la cantine scolaire sera totalement pris en charge par le Pays pour tous les enfants scolarisés dans le primaire public et privé.
Selon Gaston Flosse, cette action devrait coûter "entre 1,6 et 1,8 milliard" par an pour 36 000 enfants.

Logement : Cession sur le parc domanial de parcelles de 600 à 800 mètres carrés au prix de 8000 à 10000 Fcfp, selon les zones, pour libérer un lopin aux ménages souhaitant construire une première habitation principale. Les intérêts des prêts bancaires contractés dans ce cadre seront pris en charge par le Pays. Gaston Flosse estime le coût de cette mesure à 1 milliard par an.
Les ménages bénéficiaires devront être mariés ou en concubinage et disposer d’un revenu mensuel inférieur à 305 829 Fcfp.

Transports en commun : Le prix des trajets sera facturé 100 Fcfp quelle que soit la destination. Etudiants, personnes de plus de 60 ans et personnes handicapés seront transportés gratuitement.
Cette mesure sera intégrée dans la prochaine délégation de service public. Le Pays prendra en charge le complément directement avec le délégataire. Le coût de cette mesure est estimé à 1,3 milliard Fcfp par an.

Communications : avec la croissance de la téléphonie mobile, l’usage du téléphone fixe est de plus en plus faible. Le Tahoera'a prévoit de rendre gratuits les appels passés intra-Polynésie au moyen d’un téléphone fixe, tandis que le coût des abonnements restera à la charge des abonnés.
Les messages par SMS passés sur le réseau Vini seront rendus gratuits pour les abonnés.
L’abonnement internet à la filiale de l’OPT sera de 1000 Fcfp par mois.

Retraites : Le Tahoera’a, le Here Ai’a et Ia Hau Noa s’engagent dans leur programme commun, "après concertation avec les partenaires sociaux, à mettre en place une réforme globale de la Protection sociale généralisée et de la faire voter par l’Assemblée (…) avec fin 2018".
En attendant, pour les salariés l’âge de départ à la retraite est maintenu à 60 ans et le nombre minimum d’années de cotisation à 35 ans, c’est-à-dire sans aucune modification par rapport à ce qui est actuellement en vigueur.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 16 Mars 2018 à 16:15 | Lu 4188 fois