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Pêche : record des recettes à l'exportation


PAPEETE, le 13 décembre 2016. En 2015, la production hauturière est en hausse, tout comme les exportations de produits de la pêche, essentiellement grâce aux ventes de poissons entiers frais vers les Etats-Unis. La part de la production (hauturière) exportée augmente de deux points à 20 %, le volume exporté ayant progressé plus vite que le volume produit. Les produits de la pêche bénéficient d’un prix unitaire élevé depuis 2011 (supérieur à 800 Fcfp le kilo), indique l'institut de la statistique de la Polynésie française dans sa publication Points forts sur le bilan de la pêche en 2015.

Lire la publication de l'ISPF


La production de produits de la pêche

"En 2015, la production de pêche de capture (hors production lagonaire qui peut seulement être estimée), progresse de 3,2 % à 9 188 tonnes, un niveau supérieur à la moyenne des dix dernières années (8 500)", indique l'institut de la statistique de la Polynésie française dans sa publication Points forts sur le bilan de la pêche en 2015. "La production hauturière augmente à 6 237 tonnes (+ 16 %), tandis que la production côtière diminue à 2 951 tonnes (- 16 %)."
La production lagonaire (destinée à l’autoconsommation) est estimée à 4 300 tonnes par an. La production aquacole progresse de 14 % en 2015, à 116 tonnes.

Pêche hauturière : une production en hausse

"La flottille hauturière est composée uniquement de thoniers palangriers, répartis en thoniers de pêche fraîche (35 actifs en 2015, une unité en moins) et en thoniers mixtes et congélateurs (26, stable). Avec 61 navires, la flottille est donc en baisse (64 unités en moyenne sur les 10 dernières années)", relève l'ISPF. "La production augmente de 16 % (6 240 tonnes) en 2015. L’effort de pêche progresse à la même vitesse (+ 17 % d’hameçons posés), et les rendements sont donc stables sur un an (38 Kg de prises pour 100 hameçons lâchés)."
Les rendements en thon germon et en thon obèse sont restés relativement stables par rapport à 2014, les rendements en thon à nageoires jaunes ont en revanche progressé de 21 %.
La quasi-totalité de la production est débarquée sous forme de produits réfrigérés (98%). La part de la production congelée diminue d’année en année.

Pêche côtière : baisse de la production

La flottille côtière est composée de 395 poti marara (en bois ou en fibre de verre, de 6 à 8 mètres) et de 45 bonitiers (en bois, de 10 à 13 mètres). En 2015, la flottille diminue de 8 unités, 8 poti marara, tandis que le nombre de bonitiers est stable. Ils sont basés à 80 % dans l’archipel de la Société (60 % aux îles du Vent et 20 % aux îles Sous-Le-Vent), 8 % aux Tuamotu-Gambier, 7 % aux Marquises, et 5 % aux Australes.
La production des bonitiers a diminué plus vite que celle des poti marara (- 19 % et – 16 %), traduisant de moins bons rendements pour les bonitiers par rapport à 2014, alors que ceux des poti marara augmentent.
La production de la flottille côtière est en baisse en 2015 après une année 2014 record (2 951 tonnes, soit - 16 %). Cette diminution est due à une baisse des captures de mahi mahi (- 44 %) et des bonites (- 14 %).
Les captures de thon à nageoires jaunes continuent de progresser (+8%) et dépassent pour la première fois celle des bonites.

Les exportations de poissons vivants

En 2015, les exportations de produits de la pêche, hors coquilles, s’élèvent à un niveau record de 1 589 millions de Fcfp, soit une hausse de 28 % sur un an. Les produits de la pêche représentent 11 % des recettes des exportations locales (+ 2 points).
Les exportations de coquilles ont rapporté 20 % de plus qu’en 2014.
La filière d’exportation de poissons vivants (individus sub-adultes sauvages) est implantée en Polynésie française depuis 1998 (une ferme), mais l’exportation issue de productions innovantes dite « aquaculture récifale » basée sur la collecte et l’élevage de post-larves de poissons n’a jamais été rentable. L’aquaculture récifale est donc actuellement en suspens après un début prometteur entre 2002 et 2004. En dehors d’éventuels « hot spots », les pièges à larves et post-larves récifales ne recueillent que 10 % d’individus ayant un intérêt économique et les frais d’élevage ne sont pas encore compensés par la valeur à l’exportation. Si bien qu’aujourd’hui, les post-larves sont capturées à petite échelle et sont destinées à des aménagements éco-touristiques.
Après une chute des cours liée à la crise économique de 2008, les exportations ont stagné depuis 2009, entre 7 000 et 10 000 pièces exportées pour une valeur de 7 à 10 millions de Fcfp. En 2015, la quantité a progressé de 5 % soit 29 400 poissons exportés pour une valeur de 25,3 millions de Fcfp (+ 6,5 %). Cette augmentation est due, d’une part, à l’apparition d’un nouvel opérateur sur le marché de l’aquariophilie lié à la filière bénitiers, d’autre part aux exportations qui ont doublé vers les États-Unis et aussi à la commercialisation d’espèces à plus forte valeur.

Les exportations de poissons du large

Avec 1,48 milliard de Fcfp de recettes, les exportations de poissons du large5 sont en hausse en 2015 (+ 30 %). Les volumes exportés progressent moins rapidement (+ 21 %), soit un prix unitaire en légère hausse à 848 Fcfp /Kg (+ 7 %).
Sur les 1 755 tonnes exportées, 85 % des produits sont réfrigérés et 15 % congelés. La hausse des volumes exportés provient principalement des ventes de poissons réfrigérés qui augmentent de 22 % (+ 275 t). Plus précisément, les poissons entiers réfrigérés se sont mieux vendus (+ 28 %) contrairement aux filets et chairs. La quasi-totalité des poissons entiers réfrigérés est vendue aux États-Unis.
La valeur des autres types de préparation et de conservation exportées est en baisse. Les exportations de poissons entiers congelés ont été particulièrement peu rentables puisque les volumes ont augmenté de 30 %, tandis que la valeur diminue de 1 % (baisse du prix unitaire de 24 %)

Le prix du rori continue à augmenter

En 2015, les exportations issues de la production lagonaire concernent les roris (invertébrés) et les bénitiers vivants (mollusques).
Le rori a rapporté 45,7 millions de Fcfp (+ 77 % sur un an), pour un volume total en hausse de 20 % à 4,7 tonnes. Le prix au kilo qui avait triplé entre 2013 et 2014, progresse encore de 47 % à 9 650 Fcfp en 2015. "Cela vient du fait qu’en 2015, 100 % des holothuries ont été séchées, critère de qualité qui prime sur la quantité", analyse l'ISPF. Depuis 2014, Hong Kong est l’unique pays destinataire de ce produit, qui représente 3 % de la valeur des poissons exportés en 2015.
Les exportations de bénitiers vivants diminuent de 41 % à 27,6 millions de Fcfp, pour un poids de 21 tonnes (- 31 %). Le prix unitaire diminue de 15 % à 1 300 Fcfp /kg. Le bénitier vivant est considéré comme un produit à fort potentiel sur le marché mondial de l’aquariophilie, et la Polynésie française dispose d’atouts non négligeables pour la production d’un produit de qualité aquarium. Sur les 10 pays importateurs, les États-Unis, la France et l’Allemagne représentent 88 % de la valeur des ventes.
La part de la production exportée gagne 2 points en 2015 à 29 %. Elle provient quasi-exclusivement de la production hauturière. Les exportations de roris et de bénitiers représentent respectivement 0,2 % (- 0,1 pt) et 1,1 % (- 0,1 pt) des exportations globales de produits de la pêche.

Rédigé par Institut de la statistique de la Polynésie française le Mardi 13 Décembre 2016 à 08:19 | Lu 1663 fois