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Les oubliés du Pacifique : un navigateur trouve une communauté affamée

TARAWA, 12 mai 2010 (Flash d'Océanie) – Alex Bond, navigateur britannique, affirme avoir, au cours de son récent voyage à travers le Pacifique, une communauté de vingt cinq personnes sur la minuscule île de Canton (îles Phoenix, Kiribati) en situation de grande précarité alimentaire.


Les oubliés du Pacifique : un navigateur trouve une communauté affamée
Selon lui, lors de son passage sur cette île, le week-end dernier, il s’est rapidement rendu compte que ces Océaniens ne se nourrissaient plus que de poisson et de noix de coco.
En cause : la livraison de nourriture, d’ordinaire assurée par le gouvernement, n’a as eu lieu depuis plus d’un mois et demi.
Ce Britannique de 46 ans, originaire de la Cornouailles, une fois parvenu à sa destination finale et rempli son contrat de livraison d’un yacht de dix mètres d’Hawaii à Brisbane, s’est mis en contact avec les Garde-côtes américains afin de leur demander de mobiliser une cargaison humanitaire alimentaire, à partir de leur base la plus proche, à Hawaii, ou encore celle, encore plus proche, des Samoa américaines.
Mais jusqu’ici, la réponse a été négative : les autorités américaines ne peuvent agir que sur la demande expresse d’un État souverain, en l’occurrence l’État de Kiribati.
Or, jusqu’ici, cette demande n’a pas été formulée.
Selon M. Bond, les insulaires n’en sont pas encore à mourir de faim, mais commencent à montrer des signes évidents de malnutrition et de carences en calcium et de symptômes pouvant s’apparenter au scorbut, surtout les enfants, a-t-il témoigné au cours d’une interview accordée au programme Pacific Beat de Radio Australie.
L’eau potable se ferait aussi rare.
Le skipper, avant de reprendre sa route, a déclaré avoir partagé tout ce dont il disposait en nourriture avec les insulaires.
Cette petite île de Canton fut, entre les deux guerres mondiales du vingtième siècle, un enjeu stratégique majeur et l’objet de convoitises de la part des États-Unis et du Royaume-Uni, car elle constituait l’une des seules escales techniques possible pour les hydravions qui, à l’époque, assuraient la liaison entre les îles du Pacifique.
Au cours de la seconde guerre mondiale et de son volet océanien, cette île, dont les États-Unis avaient entre-temps pris le contrôle, servit aussi de base (à l’époque peuplée de douze cent Gis environ) pour contenir l’avancée des troupes impériales nippones vers le Sud.
Cette île a depuis été incluse dans une liste annoncée en 2008 par le Président américain George W Bush et qui désigne ces sites comme des parcs naturels marins.

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Rédigé par Pad le Mercredi 12 Mai 2010 à 05:45 | Lu 846 fois