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Les îles Sous-le-Vent réclament un scanner


35 000 personnes vivent aux îles sous-le-Vent selon le dernier recensement.
35 000 personnes vivent aux îles sous-le-Vent selon le dernier recensement.
PAPEETE, le 26 avril 2016. Un collectif pour une meilleure santé aux îles Sous-le-Vent sera créé ce mercredi. Il regroupe des habitants des Raromatai et des professionnels de santé. Ceux-ci réclament un scanner à Uturoa.

"Aujourd'hui, un scanner c'est le b.a.-ba pour un diagnostic", souligne Carlos Schmitt. Ce mercredi, il va déposer les statuts d'un collectif œuvrant pour une meilleure santé aux îles Sous-le-Vent. Leur première bataille est l'obtention d'un scanner pour les Raramotai, à l'hôpital de Uturoa.
L'an dernier, un dossier a été déposé pour obtenir cet équipement lourd. La direction de la Santé, selon nos informations, a donné un avis favorable. Début avril, c'est la commission d'organisation sanitaire qui s'est réunie et qui aurait donné cette fois un avis réservé. Mais c'est le gouvernement de la Polynésie qui donnera ou pas son accord au final.

Le collectif a donc décidé de se mobiliser et d'avertir les médias. Une pétition circule dans l'archipel. Carlos Schmitt, qui devrait être nommé ce mardi soir président du collectif, a rencontré les maires de Raiatea pour les sensibiliser au problème.

Sylviane Terooatea, tavana de Uturoa, a rencontré ce mardi le ministre de la Santé. "L'entrevue s'est très bien passée", a-t-elle commenté. "Il m'a dit qu'il va suivre le dossier. Il m'a bien confirmé qu'il est pour ce scanner."

"On demande un scanner pour assurer la qualité de la prise en charge des patients",
souligne Carlos Schmitt. "Les médecins en ont besoin : les techniques ont avancé."
Le scanner est très utile notamment en cas d'accident vasculaire cérébral (AVC). L'AVC est en effet une urgence médicale et un examen d'imagerie doit être réalisé au plus vite dans cette situation. Le scanner confirme le diagnostic et permet de déterminer la réponse thérapeutique. Si le traitement adéquat n'intervient pas dans les quatre heures au maximum, il y a des risques importants de séquelles, comme une hémiplégie, explique un professionnel de santé.
Le coût d'achat d'un scanner est estimé à 95 millions de Fcfp. Cet investissement serait rentabilisé "très rapidement, en moins de trois ans", souligne un spécialiste. "Les évacuations sanitaires depuis Uturoa coûtent 100 millions par an." Le collectif met aussi en avant des réductions de dépenses au final en permettant d'éviter un certain nombre d'évacuations sanitaires, dont l'ardoise grimpe très rapidement.

Contacté, le ministre de la Santé a indiqué qu'il ne souhaitait pas s'exprimer sur la question.





Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 26 Avril 2016 à 15:28 | Lu 1982 fois