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Les élus Tahoeraa sont au travail


Marcel Tuihani Jr porte-parole du Tahoeraa.
Marcel Tuihani Jr porte-parole du Tahoeraa.
ARUE, vendredi 10 mai 2013. Réunis jeudi et ce vendredi dans la propriété d’Erima (à Arue) de la famille Flosse, les 38 nouveaux représentants du Tahoeraa Huiraatira de l’assemblée de Polynésie ont travaillé sur leur rôle d’élus, le statut du Pays, la préparation d’un budget. Ce samedi, place aux futurs ministres du gouvernement d’être en séance de travail. Objectif : être en ordre de marche pour le lundi 20 mai.

Pas de temps de pause, pas de vacances, pas de jours fériés non plus
. Les 38 élus du Tahoeraa sont au travail sous la direction de leur président Gaston Flosse et le font savoir. Deux jours de séminaire jeudi et vendredi réservés aux représentants : ils étaient 37 réunis (Frédéric Riveta étant retenu à Rurutu) sous un fare potee de la demeure familiale à écouter leur président Gaston Flosse, mais aussi Marc Debène professeur de droit public à l’Université de Polynésie française, ou encore Alain Moyrand spécialiste du droit institutionnel ou encore Jeanne Santini, secrétaire générale de l’assemblée de Polynésie française et Bernard Geoffroy, ancien conseiller des finances publiques. Au menu : une formation accélérée du rôle de l’élu au sein de l’assemblée de la place Tarahoi, le statut d’autonomie de 2004 par le menu pour comprendre le fonctionnement du Pays, sa place au sein de la République, les compétences partagées entre l’Etat, le Pays et les communes, mais également comment se construit un budget d’une collectivité telle que la Polynésie, la différence par exemple entre les autorisations de programme et les crédits de paiement qui se traduisent ensuite dans les investissements réalisés par le Pays. Bref, le b.a.-ba pour un élu local que tous ces nouveaux élus n’ont pas forcément en tête pour n’avoir jamais exercé ce rôle : c’est le cas pour 26 des 38 élus Tahoeraa qui feront leur entrée en session plénière dès jeudi prochain.


L’objectif affiché par la machine orange : «être opérationnel le plus rapidement possible et créer la cohésion de travail de la majorité» détaille Marcel Tuihani Junior qui endosse son manteau de porte-parole du Tahoeraa pour faire un point à la presse locale alors que les représentants en séminaire sous la houlette de Gaston Flosse qui s’exprime dans un micro ne peuvent être approchés. Après deux ans de campagne, pas question de se reposer sur les lauriers d’une victoire franche dans les urnes. Le temps est au travail. D’ailleurs il se poursuivra après ce séminaire par des réunions de travail tout au long de la semaine prochaine sur le thème des déclinaisons du programme Tahiti Nui 2025, pour arriver jeudi prochain dans l’hémicycle territorial en ordre de bataille. Mais dans ce bel ordonnancement orange la parole officielle délivrée par Marcel Tuihani junior est prudente, retenue même, quand il s’agit d’entrer dans le détail des premières mesures qui seront prises par le futur gouvernement qui devrait se mettre au travail dès le lundi 20 mai, jour férié.

Si l’on comprend qu’un collectif budgétaire viendra apporter «assez rapidement» les correctifs jugés nécessaires immédiatement par la nouvelle majorité, tout dépendra de ce que le nouvel exécutif trouvera en arrivant, comprenez quelle est véritablement la situation de la trésorerie du Pays : même si le porte parole avance le chiffre de 8 à 9 milliards de Fcfp d’impayés accumulés, il n’en dira pas plus. «D’abord nous regarderons les efforts que nous pourrons faire avant de transmettre une feuille de route au gouvernement central» lance Marcel Tuihani Junior. Il y aurait la possibilité d’un audit financier lancé avant d’amorcer quoi que ce soit. «L’idée n’est pas d’aller trop vite, mais d’aller vite et bien et de présenter des dossiers sérieux au gouvernement central». Bref rien de concret n’est vraiment annoncé via la communication officielle de ce séminaire de travail. Si ce n’est le début d’une nouvelle prudence amorcée. «Rappelez-vous ce que le sénateur a dit pendant la campagne : la relance économique ne sera pas pour le lendemain de l’élection. Il faudra attendre un an et demi à deux ans avant que la relance reparte». Pas sûr que ce «discours réaliste» soit apte à rassurer les Polynésiens.

«Ce n’est pas vraiment une allocation chômage»

Dans une interview en tahitien sur la chaîne locale TNTV, Gaston Flosse a annoncé jeudi la création d'une aide à destination des chômeurs. «Les jeunes sans emploi de 18 à 30 ans auront une aide de 80.000 francs par mois, et pour celles et ceux qui ont 30 ans et plus, l'aide s'élèvera à 100.000 francs par mois», a-t-il déclaré sur TNTV en tahitien. Mais pour Marcel Tuihani Junior cette annonce a été mal comprise «il ne s’agit pas vraiment d’une allocation chômage. Ces personnes auront un travail ou au moins seront en formation. La priorité c’est vraiment la relance de l’emploi et il s’agit d’un dispositif de contrat d’accès à l’emploi». Dispositif qui sera mis en œuvre «en fonction des moyens que nous trouverons». Car pas question de créer une nouvelle taxe ou d’augmenter la TVA pour financer cette mesure précise le porte-parole du Tahoeraa «c’est le budget du Pays qui permettra de financer cette aide à l’emploi (…) Il ne s’agit et cela a été annoncé dans la campagne que de réaménagé la CST pour une meilleure contribution à la solidarité, afin que les plus hauts revenus participent à l’effort vers les plus démunis».

Le calendrier express

La semaine prochaine sera décisive pour la majorité orange. Premier acte, jeudi 16 mai à partir de 9 heures avec la première session plénière des 57 nouveaux représentants de l’assemblée de Polynésie française. Il s’agira d’élire le président de l’assemblée : ce rôle semble dévolu à Edouard Fritch avec comme premier vice-président Jean-Christophe Bouissou. Deuxième acte, le vendredi 17 mai avec à l’assemblée de Polynésie l’élection du président du Pays. Sitôt le président désigné, il faut attendre que l’acte soit publié au Journal Officiel pour que le président élu puisse nommer son gouvernement. Cela pourra être fait au plus tôt vendredi 17 mai après-midi, au plus tard samedi 18 mai au matin. En tout état de cause, le nouveau gouvernement sera prêt à se mettre au travail dès le lundi 20 mai, même s’il s’agit d’un jour férié.

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 10 Mai 2013 à 16:51 | Lu 4479 fois