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Les débuts politiques difficiles de Tau Hoturau


Près de 200 personnes ont participé au premier congrès de Tau Hoturau, samedi après-midi dans les jardins de la mairie de Papeete.
Près de 200 personnes ont participé au premier congrès de Tau Hoturau, samedi après-midi dans les jardins de la mairie de Papeete.
PAPEETE, 22 octobre 2016 - Difficile de mobiliser le week-end, lorsqu’il fait soleil et que l’on vient d’apparaître sur la scène politique. Pas évident de déplacer les foules pour aborder des questions politiques, un samedi après-midi. Pour son premier congrès, le parti Tau Hoturau de Tauhiti Nena en a fait l’expérience ce week-end à la mairie de Papeete.

A mieux 200 personnes ont assisté au premier congrès de ce jeune parti, officiellement constitué en juin dernier. "On sait que beaucoup de gens nous soutiennent", relativise Moeava Grand. "Mais ils ne préfèrent pas s’afficher par crainte des représailles". Le congrès étaient également visible en direct sur Facebook. Il a intéressé deux spectateurs. "Nous voulons aller à l’essentiel avec les moyens du groupe", a assuré samedi Tauhiti Nena, en marge de cet événement organisé avec le secours du bénévolat et pour lequel le parti aura dépensé 200 000 Fcfp, de l'aveu des organisateurs.

Le parti promet d’entrer en campagne dès les prochains jours. Il participera aux législatives de juin 2017. Les trois candidats de Tau Hoturau seront désignés fin novembre.

L’enjeu de ce congrès de samedi était de présenter aux sympathisants les membres du bureau nouvellement constitué à la tête du parti et d’évoquer les grandes lignes du programme qui sera défendu lors des prochains rendez-vous électoraux.

Tau Hoturau envisage de porter un message de probité, de moralisation de la vie publique et de renouvellement de la classe politique pour les législatives de juin 2017 et aux territoriales de mai 2018. Le parti défend aussi l'organisation d’un référendum d’autodétermination dans 15 ans.


Tauhiti Nena, président du parti Tau Hoturau.
Tauhiti Nena, président du parti Tau Hoturau.
N’êtes-vous pas déçu par la faible mobilisation à ce premier congrès ?

Tauhiti Nena : Non, pas du tout. Si nous avons décidé de diffuser en direct sur Facebook, c’est pour que nos sympathisants des îles, de la Presqu’île et de Moorea puissent suivre ce congrès sur Facebook. (…) Nous voulons aller à l’essentiel avec les moyens du groupe. Et l’essentiel, c’est se préparer pour les prochaines élections électorales : les législatives et les territoriales ; prendre des décisions au niveau de l’élection présidentielle du mois d’avril prochain.

Vous avez laissé entendre, lors de votre intervention, que Tau Hoturau pourrait soutenir la candidature Bruno Le Maire pour la primaire de la droite.

Tauhiti Nena : J’ai eu l’occasion de me déplacer en France, de rencontrer des personnes issues de la gauche et de la droite. Je pense qu’il est logique que pour avancer, il faut le faire sur ses deux jambes. On ne peut pas avoir qu’une jambe gauche ou qu’une jambe droite. Au niveau de Tau Hoturau, nous avons des membres issus de droite comme de gauche. Mais je pense qu’au niveau de la Polynésie cela ne veut rien dire. Je pense que ce qui importe pour nous c’est d’avoir des partenaires en France qui soutiennent le développement économique de notre Pays. (…) Aujourd’hui nous devons prendre une décision pour définir le meilleur partenaire pour Tau Hoturau. D’ici une semaine ou deux, il va falloir que l’on se positionne. L'important pour nous, par rapport à notre programme, est qu’il y ait un référendum d’autodétermination en Polynésie d’ici 10 ou 15 ans. Nous sommes convaincus qu’en 10 ans nous pouvons relever ce pays.

Où en êtes-vous de la sélection de vos candidats pour les élections législatives ?

Tauhiti Nena : Nous avons sélectionné trois candidats au sein de Tau Horurau, Moeava Grand, Taputu Faana et moi-même. Maintenant nous avons le soutien du parti travailliste de Mahinui Temarii, et du Here Ai’a, peut-être souhaitent-ils également présenter des candidats. Il faut que nous soyons dans une logique d’ouverture. Le conseil politique du parti et nos partenaires décideront officiellement à la fin du mois de novembre quels seront les candidats à même de gagner et de représenter le Pays au niveau de l’Assemblée nationale.

Quels sont vos principaux objectifs à Tau Hoturau ?

Tauhiti Nena : Nous avons créé le parti le 18 juin de cette année. Il s’agit de notre premier congrès. Nous souhaitons informer la Polynésie que Tau Hoturau navigue à partir d’aujourd’hui. Et on aura l’occasion de rencontrer la population dans les communes et dans les îles. Nous entrons en campagne dès la semaine prochaine, pour expliquer les objectifs de Tau Hoturau pour l’avenir de notre pays.

Où souhaitez-vous positionner votre action sur l’échiquier politique ?

Tauhiti Nena : Nous sommes dans la logique du renouveau. Je pense que le discours sur l’indépendance ou l’autonomie tient de l’hypocrisie totale. Nous devons aujourd’hui travailler tous ensemble au développement de ce pays ; mais nous souhaitons qu’il y ait un référendum dans 15 ans afin de consulter la population pour savoir si elle est favorable à l’indépendance ou si elle souhaite être autonome. Pour ma part j’ai foi en ce pays et en ses richesses. Je suis convaincu que l’on peut devenir indépendant. Notre premier objectif est de rendre ce pays indépendant économiquement. Nous sommes persuadés qu’avec les ressources que nous avons, le peuple que nous avons, travailleur et beau, nous sommes capables de développer ce pays. Encore faut-il prendre les bonnes décisions.

Faites-vous concurrence à l’UPLD ?

Tauhiti Nena : Non, il n’y a aucune concurrence. Nous sommes convaincus que nous pourrons faire mieux que le gouvernement actuel, sans faire de clientélisme, sans être partisan, en prenant les bonnes décisions dans le seul intérêt du développement du Pays. On ne peut pas développer notre pays sans soutenir les Marquises, les Tuamotu-Gambier, les îles Sous-le-vent… Pour développer la Polynésie, il faut développer les archipels. Ensuite, au niveau de l’éducation, avec ces milliers de jeunes qui n’ont pas de travail, il faut rapidement identifier les besoins et ensuite anticiper dans une démarche prospective pour être sûr qu’ils aient un travail. Les jeunes qui vont à l’école aujourd’hui ne savent pas s’ils auront un travail dans deux-trois ans. C’est important. Et c’est au gouvernement de fixer tous ces objectifs.

Le bureau de Tau Hoturau

Président : Tauhiti Nena

Vice-présidents : Michel Tekurio ; Faana Taputu ; Lowna Teururai ; Théodore Tetuaetara ; Blandine Omeran ; Heifara Nahei ; Patricia Para ; Benjamin Colombani ; Mihihana Porlier ; Llewellyn Tematahotoa ; Laurent Tarahu ; Diego Tetihia ; Leilah Hambin ; Ralph Apuarii ; Hiro Lemaire.

Secrétaire générale : Moeava Grand
Secrétaire générale adjointe : Karine Taea

Trésorier : Alfred Martin
Trésorier adjoint : Tamatea Martin.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Samedi 22 Octobre 2016 à 18:27 | Lu 3522 fois