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Le schéma d'organisation sanitaire sera présenté en fin d'année


En Polynésie française, il y a cinq hôpitaux : le CHPF du Taaone travaille indépendamment de la direction de la santé du Pays, laquelle gère en direct les quatre hôpitaux périphériques.
En Polynésie française, il y a cinq hôpitaux : le CHPF du Taaone travaille indépendamment de la direction de la santé du Pays, laquelle gère en direct les quatre hôpitaux périphériques.
PAPEETE, le 14 avril 2015. Le dernier SOS (schéma d'organisation sanitaire) datait de 2008, le prochain devrait être débattu à l'assemblée de Polynésie en septembre prochain. Son élaboration a été confiée à un cabinet métropolitain. L'organisation des soins en Polynésie française a besoin d'être revue. Différentes expertises ont pointé du doigt, au cours des dernières années (rapport Bolliet en 2010, rapport de l'Igas, l'an dernier) les incohérences du système sanitaire local. L'une d'elle, est la survivance de deux organisations hospitalières séparées. D'une part, le CHPF en solo avec des soignants sous le statut de praticien hospitalier ; de l'autre les quatre hôpitaux périphériques rattachés, eux, à la direction de la santé. Le conflit social en cours à l'hôpital de Taravao avec le ras-le-bol des urgentistes, poursuivis au pénal pour de fausses déclarations d'astreinte, est issu de ce mélange des genres.

Le directeur de la santé, François Laudon n'ignore pas ces critiques. "C'est l'un de nos défauts. On vit de notre héritage. Mais aujourd'hui nous savons que la direction de la santé ne peut pas être tout à la fois un organe de contrôle, de planification et de prestations". Depuis novembre dernier, Calia un cabinet de conseil de métropole a entrepris de travailler à l'élaboration du futur SOS (schéma d'organisation sanitaire) : une mission à 35 millions de Fcfp. Un premier tour d'horizon des structures de santé, y compris dans les îles en février dernier, sera complété dans le courant du mois de mai par des ateliers de travail et de réflexion sur les pistes envisageables pour structurer un schéma sanitaire plus cohérent. Moins onéreux probablement aussi : une problématique que Calia Conseil connaît bien puisque le slogan de ce cabinet proclame, en devise, "optimiser l'efficience des politiques publiques".

Quelle sera, à terme, la place des quatre hôpitaux périphériques ? Difficile à dire pour l'instant. Aucun de ces quatre établissements à Nuku Hiva, Moorea, Raiatea ou Taravao ne se ressemble. Aucun des quatre n'effectue actuellement les mêmes missions. A Taravao, il n'y a plus de maternité : le service des urgences, sur place, n'existe que depuis quelques années, mais n'a pas été complété par un Smur. Le seul service médical d'urgence, à Tahiti, est celui qui est rattaché au Centre hospitalier du Taaone. A Taravao, selon François Laudon, une grosse partie des 14 000 passages annuels aux urgences tiendraient plus de la "bobologie" que d'une véritable urgence médicale.
Le futur SOS polynésien devra intégrer toutes ces données, l'éloignement des îles, la montée en puissance du traitement des cancers –de plus en plus nombreux-, la dérive financière du système local de remboursement des soins, le déploiement des dispensaires, de la médecine privée et l'implantation d'une grande clinique à Punaauia. Le schéma devrait être présenté en septembre, au plus tard, à l'Assemblée de Polynésie. Un sujet qui prévoit de belles passes d'arme.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 14 Avril 2015 à 17:13 | Lu 1833 fois