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Le Tech4Islands Summit met la "communauté" à l'honneur


Tahiti, le 3 octobre 2022 – La quatrième édition du Tech4Islands Summit, organisé par la French Tech Polynésie, se déroulera du 13 au 15 octobre à l'hôtel InterContinental et à la Polynesian Factory. Une édition qui se veut davantage axée sur la valorisation et les modes de financement de la "communauté" des startups polynésiennes aujourd'hui "arrivée à maturité", selon la French Tech.
 
Trois ans après sa dernière édition, le Tech4Islands Summit revient en 2022. L'événement de la French Tech Polynésie, qui s'est fixé pour objectif de "promouvoir les solutions et innovations durables et résilientes qui répondent aux contraintes des territoires insulaires", n'avait pas pu se tenir en raison de la crise Covid. Il quittera cette année le chapiteau de la présidence à Papeete pour être organisé les 13, 14 et 15 octobre à l'hôtel InterContinental Tahiti et dans les locaux de la Polynesian Factory à Pirae. Trois jours "d'échanges et de réflexions entre les startups et entreprises innovantes de Polynésie française, du bassin Pacifique, ainsi que les meilleures solutions internationales à impact environnemental et social", détaillent ses organisateurs.
 
Axé "communauté"
 
Lundi matin, la French Tech Polynésie, le ministère en charge du Numérique, le haut-commissariat et la CCISM ont annoncé le programme du sommet dans les locaux de la chambre de commerce. Là où s'était tenu le premier "Digital Festival Tahiti", ancêtre du Tech4Islands Summit, en 2017. L'occasion pour la présidente de la French Tech Polynésie, Heiura Itae-Tetaa, d'annoncer les "trois axes d'avenir" retenus pour l'événement et "repérés par le gouvernement", puisque s'insérant dans les stratégies du Plan de relance, de la Stratégie de l'innovation 2030 et du projet Nāhiti de l'université : La transition énergétique ; le tourisme durable ; et la souveraineté alimentaire.
 
Mais surtout, l'événement sera davantage orienté cette année en direction de la "communauté" tech polynésienne et de ses "financeurs", explique Heiura Itae-Tetaa. La présidente de la French Tech se défend de se détourner de la vocation internationale du Summit, mais elle affirme que "l'arrivée à maturité" des startups et des porteurs de projet polynésiens oriente naturellement cette édition vers la recherche de financements. "Si on a envie de créer de la valeur et de créer de l'emploi, on est obligé de sortir à un moment donné. Pour sortir, il faut de l'argent. Pour avoir de l'argent, il faut attirer des fonds d'investissement. Et on a réussi à les attirer pour ce summit", déroule la présidente de la French Tech Polynésie.
 
L'événement sera décliné en deux temps : le premier à l'InterContinental les 13 et 14 octobre pour des keynotes et tables rondes, avec la mise en place d'un village où des startups polynésiennes, calédoniennes et métropolitaines pour quelques-unes d'entre elles seront représentées. Le second temps se déroulera à la Polynesian Factory pour des whorkshop animés par les invités internationaux. Des invités au premier rang desquels on retrouve les fonds d'investissement Liberset ou encore Seed I. Ce dernier étant associé à l'organisation Makesense, co-fondée par le Polynésien Christian Vanizette, futur responsable de l'Accélérateur de startup de la CCISM, qui sera également présent au sommet. L'événement accueillera également le site de formation français OpenClassrooms, un intervenant du programme de startups de Google, le président d'Outre-mer Network, Daniel Hierso, ou encore les désormais habitués CNES, KiwiTech, Technopole NC, Brigad.CC et Loliware.
 
Libre et gratuit, mais sur inscription
 
Enfin, les lauréats du concours Tech4Islands Awards 2021 seront également présents : Lyspackaging, Sargasse Project, Pacific BeachComber pour le projet Swac et Nīnamu Solutions. Le prochain concours Tech4Islands Awards devrait, quant à lui, être annoncé en 2023, a indiqué la présidente de la French Tech Polynésie. Avant cela, il y a le "Summit". Et si l'entrée de l'événement est toujours libre et gratuite, l'inscription est obligatoire et dans la limite des places disponibles sur l'application dédiée. "Premier arrivés, premiers servis", a rappelé Heiura Itae-Tetaa.
 

​Heiura Itae-Tetaa, présidente de la French Tech Polynésie : "C'est important de valoriser et de dire qu'on a de l'innovation"

Vous replacez la communauté tech polynésienne au centre l'événement avec cette édition ?
 
"Très clairement. Pour moi à la French Tech Polynésie, et je le vois avec mes homologues des autres French Tech capitales, c'est très important de valoriser et de dire qu'on a de l'innovation. De démontrer quelles sont les innovations et de faire en sorte de créer de la valeur et de l'emploi. De participer à l'économie."
 
Il y a cette année un volet financement sur lequel vous insistez énormément ?
 
"Oui, parce que le financement, ça reste le nerf de la guerre. Ça reste surtout important lorsqu'on veut sortir de son pays. On ne peut pas se "contenter" du seul marché polynésien. Si on a envie de créer de la valeur et de créer de l'emploi, on est obligé de sortir à un moment donné. Pour sortir, il faut de l'argent. Pour avoir de l'argent, il faut attirer des fonds d'investissement. Et on a réussi à les attirer pour ce Summit."
 
Vous disiez ce matin qu'il y a encore des freins à l'investissement pour les startups polynésiennes ?
 
"Je sais que d'autres organismes, comme Open ou le Medef, participent à faire bouger les lignes au niveau de la fiscalité. Nous, ce qu'il est important de dire, c'est que clairement on n'a pas la même monnaie que d'autres Français. Ce franc pacifique peut nous bloquer et ne nous permet pas d'aller chercher plus de fonds. La question, c'est donc comment on fait pour créer de nouvelles poches financières pour notre communauté et nos porteurs de projets."
 
Vous parlez beaucoup de "maturité" des startups polynésiennes, mais concrètement, où en sont-elles ?
 
"Si je prends mon exemple, j'ai été incubée il y a trois ans et je suis à un stade de maturité où je peux sortir du pays. J'ai créé assez de valeur, j'ai validé mon "proof of concept" qui peut intéresser d'autres pays, d'autres marchés. On n'est pas tous au même stade de maturité. Certains vont prendre un peu plus de temps. Certains vont décoller d'un seul coup. Mais ce qui est certain, c'est que lorsqu'on regarde les appels à projet, que ce soit pour Prism ou d'autres appels à projet d'entreprises, il y a des gens qui innovent. Il y a des personnes qui ont des projets. Et il faut pouvoir créer les conditions de l'accompagnement. C'est ça qu'on veut arriver à prouver dans ce Summit."
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 3 Octobre 2022 à 18:30 | Lu 1212 fois