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Le Retex Club : s'unir pour mieux répondre aux urgences


Cette première réunion du Retex Club était consacrée à l'exercice CyberFenua du 20 janvier dernier (en photo), qui a simulé une grosse attaque informatique contre la Polynésie. Le succès de cet exercice a abouti à la création du Retex Club par certain des professionnels qui avaient participé.
Cette première réunion du Retex Club était consacrée à l'exercice CyberFenua du 20 janvier dernier (en photo), qui a simulé une grosse attaque informatique contre la Polynésie. Le succès de cet exercice a abouti à la création du Retex Club par certain des professionnels qui avaient participé.
PAPEETE, le 26 avril 2017 - Les professionnels de la gestion de crise dans le privé, le public et même l'armée ont inauguré le Retex Club ce mercredi matin. Leur objectif est de mieux collaborer et de se coordonner en cas de crise majeure, que ce soit une attaque informatique, une calamité naturelle ou toute catastrophe impactant plusieurs secteurs de notre société.

L'un des intervenants de la première matinale du Retex Club, qui a eu lieu ce mercredi 26 avril dans les locaux des services informatiques du Pays, nous explique que les 40 personnes présentes sont "des professionnels et des cadres de la gestion de crise, de tous les secteurs. Ce sont des gens qui peuvent intervenir en cas de crise, qu'elle soit d'origine informatique, sanitaire, climatique… Je vois une partie de ceux qui étaient à CyberFenua, il y a le transport maritime et aérien, les banques et assurances, là c'est la sécurité civile et publique, la direction de l’Équipement, les services d'assistance aux personnes, les médias, l'industrie télécoms, les infrastructures, la santé, le secteur hospitalier… On a vraiment tout les référents clés pour répondre à une crise."

Cette belle salle des habitués aux QG de crise s'est réunie pour la fondation de ce club informel baptisé Retex Club. Dès le départ on y explique que le but est de créer un réseau de référents qui puisse intervenir de façon efficace en temps de crise, et partager leurs expérience en temps normal pour se préparer. "Le jour où il se passera quelque chose, on se connaîtra et on connaîtra les possibilités d'intervention des uns et des autres." Tout un programme.

Tous les acteurs-clés étaient présents

Les 40 professionnels présents ont fait connaissance et ont échangé leurs coordonnées pour savoir qui contacter en cas de crise
Les 40 professionnels présents ont fait connaissance et ont échangé leurs coordonnées pour savoir qui contacter en cas de crise
Le plan pour l'instant est de réunir ces référents tous les trois mois, sur des sujets différents. Ce matin les participants ont fait le bilan de l'exercice CyberFenua où tous les professionnels se sont exercés à répondre à une attaque informatique de grande ampleur. La prochaine réunion se consacrera aux inondations de 2017, avec les retours d'expérience du terrain et ce qu'ils ont appris de cette crise. Ensuite ce sera une réunion sur le "Facteur humain", puis sur la "Communication de crise" et enfin sur les "Télécommunications".

Ces réunions informelles visent surtout à mettre les professionnels en contact, entretenir le réseau Retex et à apprendre des retours d'expérience des autres acteurs. Si tous les acteurs clés étaient représentés, l'objectif est maintenant d'étendre ce réseau et de monter à 80 référents à la prochaine matinée.

Plus de communication entre les secteurs

Ce mercredi matin était donc consacré à l'exercice CyberFenua, qui avait, en janvier dernier réuni pour la première fois les acteurs publics et privé de la gestion de crise du Fenua, ce qui avait enclenché toute cette dynamique. Une des retombées très pratique de cette expérience rassemblant des professionnels jusqu'ici isolés a été l'apparition de polices d'assurance dédiées au risque informatique, une problématique que les assureurs connaissaient mal jusqu'alors.

Tous ces experts ont aussi décidé de mettre en place une petite infrastructure virtuelle pour communiquer entre eux, en particulier via les plate-formes Slack (qui a déjà remplacé l'e-mail dans la Silicon Valley) et GitHub (qui servait à la base au développement de logiciels mais est désormais appliqué à la gestion de projet).

Cette infrastructure mettra quelque mois à être pleinement opérationnelle, mais elle permettra aux référents de discuter librement et surtout "d'ouvrir des tickets" pour signaler les problèmes, qui seront remontés automatiquement aux autres référents concernés jusqu'aux services du Pays et de l'Etat. Par exemple un opérateur télécoms dont une infrastructure est tombée ouvrira un ticket sur GitHub, qui sera vu par tous les acteurs concernés et remontera jusqu'à la Sécurité Civile qui pourra juger de l'impact du problème sur les usagers ou les services publics. Ces derniers peuvent répondre au ticket avec plus d'informations ou des solutions. Ces tickets seront tout de même sectorisés et un acteur de la santé par exemple pourra voir ce qu'il se passe dans le secteur télécoms mais pas y poster ses problèmes.

Karl Tefaatau, l'organisateur de cette première réunion du Retex Club, explique l'urgence de cette initiative : "on pouvait continuer à se regarder dans le blanc des yeux, mais là l'idée c'était juste d'agir. Il n'y a pas de formalisme particulier, c'est juste un lieu de rencontre entre professionnels et managers de la crise."


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 26 Avril 2017 à 14:15 | Lu 2094 fois