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Le Ministre Geffry SALMON à l’ouverture de la conférence « Prévention du suicide et Santé mentale dans la région du Pacifique occidental »


Le Ministre Geffry SALMON à l’ouverture de la conférence « Prévention du suicide et Santé mentale dans la région du Pacifique occidental »
Papeete, le 25 Juil 2013 (Communiqué) A 8h30 ce matin s’ouvrait la conférence intitulée « Prévention du suicide et Santé mental dans la région du Pacifique occidental » qui se tient dans l’enceinte de l’hôtel Méridien à Punaauia les 25 et 26 Juillet. Le Ministre Geffry SALMON représentait le Président et le gouvernement.

Le suicide et la santé mentale sont des problèmes majeurs de santé publique dans les pays de la région Asie/Pacifique qui subissent depuis quelques années une augmentation sensible de la morbidité et de la mortalité qui y sont directement liés. La Polynésie française n’est hélas pas une exception, et l’un des objectifs de cette conférence sur deux jours est de mettre en œuvre et de coordonner les initiatives régionales et nationales dans ces domaines, afin d’une part de favoriser les partenariats, mais surtout d’optimiser les actions.

Le Ministre Geffry SALMON a pu, lors de l’ouverture de la conférence ce matin, prononcer un discours au nom du gouvernement de la Polynésie française afin de rappeler le soutien que le Pays continuera à apporter aux actions de prévention du suicide, engagées notamment par l’association SOS Suicide, mais également dans le cadre des programmes élaborés par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Le suicide reste la première cause de mortalité chez les adolescents et les jeunes adultes en Polynésie française avec 93 décès sur la période 2008-2010. Cette conférence, qui réunit des experts internationaux de la région (l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine, les Philippines, Tonga, Guam, la Nouvelle Calédonie ou encore la Corée du Sud sont représentés) sera l’occasion de faire un état des lieux de cette problématique et de partager les expériences et les approches. C’est aussi l’occasion de réfléchir avec tous les partenaires, aux moyens à mettre en œuvre pour prendre en soin ces personnes qui souffrent et leur venir en aide de la façon la plus adaptée au contexte socio-culturel des Pays du Pacifique, et évidemment la plus efficace qui soit.


DISCOURS de Monsieur Geffry SALMON,

Introduction à l’atelier de l’OMS « Surveillance et prévention du suicide dans la région du Pacifique occidental »des 25 et 26 juillet 2013 à Tahiti

Mesdames et messieurs,

Je voudrais, en premier lieu, vous adresser les salutations appuyées de monsieur Gaston FLOSSE, Président de la Polynésie française, en déplacement à Paris, et, au nom de l’ensemble des membres de son gouvernement, souhaiter à chacune et chacun des participants à cette conférence régionale, la bienvenue à Tahiti.
A l’analyse des chiffres sur le suicide, le constat n’est pas que préoccupant, il est aussi alarmant.
Notre Pays, à l’image de l’ensemble de la région Asie-Pacifique, a enregistré ces dernières années une augmentation sensible, et du nombre des tentatives de suicide, et du nombre des suicides.
Et nos jeunes, nos propres enfants, forment le principal contingent de la population la plus exposée, la plus fragilisée, la plus meurtrie.
C’est pourquoi, je pense que nous ne pouvons pas uniquement nous retrancher derrière un bien réel problème de santé publique.
Je pense que nous devons aujourd’hui dépasser notre propre horizon de connaissance et d’analyse pour explorer, tous ensemble, d’autres voies à même d’identifier et d’attaquer les racines de ce mal-être et de son ressenti.
Un jeune qui meurt sera toujours une mort de trop, un Etre qui se suicide sera toujours une inattention de trop.
Dans notre Pays, le suicide est la première cause de mortalité, devant les accidents de la route.
Entre 30 et 50 personnes perdent la vie chaque année, et quelques 200 tentatives de suicide, parmi les seules connues, sont recensées par an.
Qui ne connaît pas ou n’a pas croisé le chemin d’une personne en dés errance ?
Au sein de notre famille, n’avons-nous jamais eu à nous interroger sur l’attitude ou le comportement de l’un de ses membres ?
Nous-mêmes, n’avons-nous jamais douté sur le sens pris ou à donner à notre existence ?
Chaque aventure humaine est unique, chaque expérience de la vie suppose d’être supportée, chaque destin individuel, accepté.
Nous ne sommes pas tous également armés pour affronter les difficultés de la vie ; alors nous devons trouver les attitudes, les gestes et les mots d’attention pour que quiconque ne s’isole et ne s’enferme en lui-même, au risque que, seul, il s’y perde à jamais.
Le Gouvernement et les autorités sanitaires de la Polynésie française, ont pleinement conscience de la gravité du problème du suicide.
Ils savent qu’une partie de la réponse à y apporter réside dans l’amélioration des conditions de vie pour une frange importante de la population, et dans des perspectives d’avenir à offrir à notre jeunesse, et ils s’y emploient.
Parallèlement à ces devoirs pour lesquels il est mobilisé, le Gouvernement poursuivra aussi son accompagnement et son soutien financier aux actions de prévention du suicide, engagées par l’association SOS Suicide dans le cadre des programmes élaborés par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Comme vous le savez, le Pays a contribué au financement des programmes SUPRE (SUicide PREvention) et START (Suicide Trends in At Risk Territories) de l’OMS, au travers d’actions de formation et de sensibilisation sur tout le territoire de la Polynésie française, et de programmes d’identification des facteurs de risque du suicide.
Le contrat de projet Etat-Pays a, de son côté, également réservé des moyens pour la formation de professionnels et de bénévoles sur l’identification et la prise en charge des personnes présentant des risques suicidaires.
Enfin, la contribution du Pays à travers le CUCS, a permis l’ouverture, en septembre 2012, du Centre de Prévention du Suicide de Polynésie française.
Les années 2008 à 2010 auront été marquées par une première embellie et une diminution du nombre des suicides. Ces résultats positifs, même s’ils restent fragiles, nous encouragent à poursuivre sans relâche notre action, et à redoubler d’effort.

La conférence régionale qui se tient à partir d’aujourd’hui, ici à Tahiti, réunit plusieurs des plus grands spécialistes du suicide de l’OMS. Je veux leur dire, ainsi qu’à vous tous, organisateurs et participants, que nous comptons fortement sur vous pour nous guider dans la définition et la mise en œuvre des programmes de prévention que nous devons lancer au plus tôt.
Je mesure l’étendue de votre engagement et de votre implication.
Je sais que les résultats obtenus peuvent parfois nous apparaître comme décevants.
Mais je connais aussi votre force et votre détermination, et je ne doute pas des succès que vous obtiendrez.
Votre combat, qui est aussi le nôtre, est essentiel car une vie sauvée, c’est avant tout une renaissance et une vie qui redémarre.
Bienvenue encore à vous toutes et tous en Polynésie française et bons travaux.
Je vous remercie de votre attention.

Rédigé par () le Jeudi 25 Juillet 2013 à 16:54 | Lu 845 fois