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Le Crefom, nouvelle voix unifiée et "lobby" pour les outre-mer


PARIS, 31 janvier 2014 (AFP) - Le Conseil représentatif des Français d'outre-mer (Crefom) entend être "la voix qui manquait" pour donner plus de visibilité aux outre-mer dans l'Hexagone, voire même devenir leur "lobby", a déclaré vendredi son président Patrick Karam.

Les Français d'outre-mer sont 3,7 millions, dont un million habite l'Hexagone.

Ancien délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre-mer sous Nicolas Sarkozy, UMP mais proche du ministre PS Victorin Lurel, M. Karam a même "assumé" le terme de "lobby des outre-mer", lors du lancement officiel de cette association au ministère.

Pour autant, le Crefom se veut "indépendant" des pouvoirs publics et n'est "pas un fan-club du ministre", mais il entend aussi bien "accompagner des forces qui vont dans le bon sens et dénoncer de forces qui veulent faire régresser les outre-mer", a souligné M. Karam, citant par la suite "les pétroliers" engagés dans un bras de fer avec le gouvernement.

Le Crefom ne s'entend pas comme un Cran (Conseil représentatif des associations noires), ni un Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et se revendique "non communautariste, ouvert à tous nos compatriotes sans exclusive attachés aux valeurs de la République", a souligné M. Karam.

"Nous avons souffert ces derniers mois du sentiment de délaissement, d'un +deux poids deux mesures+ dans les dénonciations", a-t-il ajouté en référence aux réactions aux insultes à l'encontre de Christiane Taubira, ministre guyanaise de la Justice, et de la levée de boucliers contre les propos antisémites de Dieudonné.

"Nous serons cette voix unique qui manquait, pour dire que l'on acceptera plus les dérives et les dérapages, nous serons de tous les combats", a assuré le nouveau président.

Le projet datait déjà de plus d'une décennie, tentée notamment par M. Lurel, Guadeloupéen lui aussi, mais n'avait jamais abouti: la multitude d'associations ultramarines à l'identité forte ont toujours rendu la tache difficile.

"Le Crefom devra conquérir sa légitimité et ne pas être un énième communautarisme qui se structure", a déclaré Victorin Lurel, entouré de deux anciens locataires -- de droite -- de la rue Oudinot, Brigitte Girardin (2002-2005) et Dominique Perben (1993-95).

L'un des défis du Crefom, outre de s'implanter dans tous les départements métropolitains et dans les outre-mer, sera d'être représentatif de tous les territoires et d'éviter le tropisme antillais, qui s'exprime fortement dans le milieu associatif francilien. Ainsi que de donner une visibilité aux femmes et aux jeunes.

Le sénateur Georges Patient (PS, Guyane), l'ingénieur guadeloupéen et acteur associatif José Pentoscrope et le comédien guadeloupéen Jean-Michel Martial en seront les vice-présidents.

Le Crefom comporte un collège d'associations -- 120 sont déjà adhérentes -- , un collège d'élus (qui compte déjà 28 parlementaires et 26 élus locaux) et un collège de personnalités où se côtoient déjà le boxeur Jean-Marc Mormeck, les acteurs Pascal Légitimus et Jacques Martial, les journalistes et membres du CSA Memona Hintermann et Christine Kelly, les musiciens Jacob Desvarieux et Philippe Lavil, la cuisinière Babette de Rosières ainsi que des acteurs économiques comme Eric de Lucy (Union des producteurs de bananes) ou Jean-Pierre Philibert (Fedom, patronat d'outre-mer).

Rédigé par () le Samedi 1 Février 2014 à 05:26 | Lu 1225 fois