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La Polynésie française vue par l’ONU


La Présidence de la Polynésie française à Papeete.
La Présidence de la Polynésie française à Papeete.
NEW YORK, le 22 mai 2014. Le Comité spécial de la décolonisation de l’ONU, tient depuis mercredi, un séminaire régional dans le Pacifique -à Fidji- qui se clôture ce vendredi soir. La situation des 17 territoires non autonomes, dont la Polynésie française, y sera évoquée. Pour avancer sur ces travaux l’ONU a publié un rapport de 14 pages sur la Polynésie. La présentation de la Polynésie française dans les documents de la 4e commission de l’ONU (celle chargée des questions de décolonisation) a été mise en circulation tout récemment. Sa distribution au sein des différents services de l’ONU date de la fin du mois de mars 2014. Un rapport succinct de 14 pages, «un document de travail» établi à partir d’«informations provenant de sources publiques et extraites de sources publiées sur Internet». Les sources citées sont notamment l’ISPF, l’IEOM, le CESC, le portail de l’Etat français au service des collectivités, le Ministère des outre-mer, le document de programmation du FED, le dernier rapport de la Cour des comptes sur le tourisme en outremer, l’AFD (agence française de développement). De ces sources officielles et publiques, le secrétariat du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, tire un rapport de situation du territoire. Il est d’abord question de l’organisation politique et juridique du Pays, de ses compétences partagées avec l’Etat.

Il est à noter que le passage vers une autonomie administrative du territoire, en 1984, n’apparait pas dans cette présentation, comme si entre 1958 date du référendum d’acceptation de la constitution du général De Gaulle, en Polynésie, et le début du XXIe siècle, rien ne s’était passé. L’autonomie dont jouit le Pays n’est évoquée qu’à partir des modifications de la loi organique de 2004. «Le statut particulier de la Polynésie a été fixé par la loi n° 2004-192 du 27 février 2004 qui a défini une organisation différente de celle du droit commun et proche d’un parlementarisme d’assemblée».

De même, la longue histoire nucléaire de la Polynésie, devenue dans les années 60 (et pendant 30 ans) le site des expérimentations nucléaires militaires de la France est à peine effleurée du seul point de vue économique, pour signaler que l’arrivée du CEP «a définitivement bouleversé les équilibres économiques et l’organisation sociale hérités de l’époque coloniale et de la société traditionnelle». Le chapitre économique évoque la perle, «devenue un secteur phare de l’économie polynésienne, représentant les trois quarts de la valeur des exportations du pays dans les années 2000» et le tourisme qui emploie plus de 9 800 personnes. Il est question également dans le rapport de l’éducation et de la santé, essentiellement pour lister les équipements ouverts à la population dans ces deux secteurs majeurs.

Rappelons que les conclusions et recommandations issues lors de ce séminaire régional sur la décolonisation qui se déroule en ce moment à Fidji seront examinées par le Comité spécial à sa session de juin prochain à New York, puis seront transmises à l’Assemblée générale de l'Onu. L’objectif fixé par les Nations Unies d’ici 2020 est d’accélérer le processus d’élimination du colonialisme, dans les 17 territoires non autonomes listés par l’organisation mondiale.


Pour lire le rapport complet diffusé par l'ONU sur la Polynésie française, CLIQUER ICI

La population polynésienne par ethnies

Dans ce rapport de l’ONU sur la Polynésie, une fiche présente le territoire en bref avec quelques chiffres clés : superficie terrestre, nombre d’îles et d’archipels, taille de la ZEE etc. En ce qui concerne la population, l’ONU a bien repris le dernier chiffre du recensement et fait donc état de 268 207 habitants selon les derniers chiffres de l’ISPF (Institut de la statistique de la Polynésie française). En revanche, cette présentation ajoute une mention sur la composition ethnique qui mentionne : «communauté maohi (65 %); la communauté des demis (16 %); la communauté chinoise (5 %); la communauté popâa (12 %, dont 98 % est française)». Or, l’ISPF ne fait plus cette distinction ethnique dans son recensement depuis déjà plusieurs années.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 22 Mai 2014 à 12:02 | Lu 1624 fois