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Goélette contre pétrolier dans le dernier scénario du « ORSEC Maritime 2017 »


La collision fictive a eu lieu près de Bora Bora.
La collision fictive a eu lieu près de Bora Bora.
PAPEETE, le 30 novembre 2017-
Un dispositif ORSEC Maritime s’est déroulé jeudi dans les locaux du commandement des forces armées en Polynésie française basée à Arue. Un scénario complexe à gérer pour les différentes équipes impliquées dans la gestion de cette crise puisqu’une goélette est entrée en collision avec un pétrolier pas loin de Bora bora. Immersion au cœur de la crise.

Le scénario catastrophe en mer était bien ficelé. « Une goélette, le Taporo 7 est entré en collision avec le pétrolier James Cook, créant à la fois une situation d‘aide aux personnes, puisqu’on déplore des victimes et des blessés, mais aussi d’aide au navire, car le James Cook n’est plus libre de sa manœuvre avec un risque de pollution dû au pétrole déversé par une fissure de sa coque. Ce type de scénario nous permet vraiment de balayer l’ensemble des actions à mener dans le cadre d’une action de grande ampleur », explique le Contre-amiral Denis Bertrand, Commandant supérieur des forces armées en Polynésie française aux différents acteurs présents pour cet exercice « ORSEC Maritime 2017 ».
Placé sous l’autorité du Haut-Commissaire de la République et assisté par l’Amiral Denis Bertrand, le dispositif ORSEC Maritime a pour finalité d’entraîner les équipes impliquées (Forces armées, communes, Pays, etc.) dans la gestion d’un événement de mer de grande ampleur nécessitant la mise en œuvre du dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) Maritime de Polynésie française.

Si le scénario était fictif, l’exercice, même s’il ne déployait pas de moyens en mer, était plus que réel et impliquait tous les partenaires concernés par la mise en œuvre du dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) Maritime de Polynésie française.
La première urgence est de porter secours aux victimes avec les moyens de la Marine nationale puis vient très rapidement la question du pétrolier car il ne peut plus naviguer en étant piloté. La fissure de sa coque ayant entraîné une perte de matière pétrolière à hauteur de 200m m3 et qui se propage sur 400 m3 de produit émulsionné.

C’EST UN EXERCICE HORS DU COMMUN

« La question qui se pose alors, est comment répondre en partenariat avec tous les acteurs, à cette menace de pollution. Le bateau Bougainville est équipé de moyen d’aspiration, mais sans doute insuffisant pour la quantité déversée dans le scénario, on peut également installer des barrages filtrants ou non qui permettent de stopper la pollution. La problématique très difficile pour nous est de prioriser ce que l’on souhaite protégée, la faune et la flore, mais également, les populations et la contamination du milieu terrestre. Il a fallu faire des choix stratégiques, arrêter une décision et mettre à exécution le dispositif retenu », souligne Frédéric Poisot, qui représente le Haut-Commissariat.
L’heure était donc grave jeudi, et la complexité du scénario se produisant se mer, mais ayant des conséquences terrestres était d’autant plus intéressante comme exercice d’entrainement.
« C’est un exercice passionnant, car hors du commun, cela nous oblige à utiliser les géographies maritime et terrestre, à mettre en place des moyens que l’on n’a pas forcément l’habitude dans des scénarios de crise. Cet exercice nous bouscule un peu ! », conclut Frédéric Poisot.

Les moyens de l’Etat mobilisables pour agir en mer

Les moyens de l’Etat mobilisables pour la gestion des événements de mer d’ampleur reposent pour l’essentiel sur les navires et les aéronefs des Forces armées en Polynésie française, et plus particulièrement ceux de la Marine nationale.
Moyens Maritimes
- 1 frégate de surveillance, Prairial, et son hélicoptère embarqué Alouette III
- 1 patrouilleur de haute mer, Arago
- 1 bâtiment multi-missions (B2M), Bougainville
- 2 remorqueurs portuaires et côtiers, Manini et Maroa
- 1 patrouilleur de la Gendarmerie maritime, Jasmin

Moyens aériens
- 3 avions de surveillance maritime type Gardian (flottille 25F)
- 2 hélicoptères interministériels Dauphin N3+ (flottille 35F)
- 2 avions de transport Casa de l’armée de l’air (ET 82)

Imagerie satellite : outil de surveillance satellitaire TRIMARAN

Il faut y ajouter les spécialistes de la lutte contre les pollutions maritimes de la Base Navale de Papeete ainsi que les équipes d’évaluation et d’intervention (EEI) de la Base Navale également, renforcées le cas échéant par des spécialistes (ex : officier de port, pilote portuaire, pompier etc…). A ses moyens de l’Etat s’ajoutent bien évidement ceux du Pays (Equipement, service de santé, etc…) et des communes (sapeurs-pompiers). Par ailleurs, si la situation l’exige, le Haut-Commissaire de la République peut réquisitionner des moyens humains et matériels privés.

le Jeudi 30 Novembre 2017 à 18:15 | Lu 1188 fois