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Carnet de voyage - Huahine : Avea, la “plage forêt”


HUAHINE, le 28 novembre 2016. Une fois n’est pas coutume, c’est d’une plage dont nous allons vous parler, mais en la regardant depuis la mer. La baie d’Avea, à Huahine, n’a en effet pas été ravagée par la plantation forcenée de cocotiers. Sa flore indigène est intacte. Une vraie balade botanique…

Rien de plus agréable que de se promener sur une plage de plusieurs kilomètres de long. Quand cette plage est presque dans l’état où elle se trouvait il y a deux ou trois cents ans, sur le plan de la flore, c’est un enchantement.
À Huahine, Avea a été épargnée par les plantations systématiques de cocotiers et rien qu’en s’y baladant, nous avons recensé treize espèces typiquement locales, certaines même indigènes et menacées. Un trésor sur le plan botanique que Tahiti Infos a voulu partager. Exit le cocotier, bonjour aux vrais arbres de bord de mer du Fenua !

Une vue partielle de la plage de Avea, un trésor botanique ; ici, les arbres indigènes ou plantés par les anciens n’ont pas été remplacés par des cocotiers comme un peu partout ailleurs.
Une vue partielle de la plage de Avea, un trésor botanique ; ici, les arbres indigènes ou plantés par les anciens n’ont pas été remplacés par des cocotiers comme un peu partout ailleurs.

Autera’a maohi, badamier (Terminalia glabrata)

A tout seigneur tout honneur, ce géant couvre la partie centrale de la plage devant l’hôtel Relais Mahana. C’était un ancien lieu de réunion, qui abrite deux autres arbres dans ses contreforts et son tronc, un palmier et un ficus. Un arbre plus que centenaire qui ne doit pas être confondu avec le badamier introduit par les Européens.


Tianina (Hernandia nymphaeifolia)

C’est l’un des arbres indigènes les plus typiques de nos côtes, en voie de disparition malheureusement. On le reconnaît notamment à ses fruits, des drupes noires protégées par une enveloppe verte à rouge, une cupule de chair percée à son sommet (fruit non comestible).


Toroire (Schleinitzia insularum)

Ce petit acacia blanc ne doit pas être confondu avec la peste végétale qui couvre tant de surface, notamment aux Marquises. Cet acacia est reconnaissable à ses fruits, des gousses recroquevillées (celle de l’acacia “Leucaena leucocephala” sont droites).

Carnet de voyage - Huahine : Avea, la “plage forêt”

Tamanu, ati (Calophyllum inophyllum)

On ne présente plus le tamanu, avec les fruits duquel on obtient une huile aux riches propriétés, cicatrisantes entre autres. Les spécimens le long de la plage de Avea sont particulièrement beaux et productifs.


Tahinu (Heliotropium foertherianum)

Arbuste typique du bord de mer, le tahinu atteint de superbes proportions devant le Relais Mahana, avec un spécimen au tronc imposant. Il vit les pieds dans l’eau salée et on s’en servait notamment pour soigner la gratte.

Carnet de voyage - Huahine : Avea, la “plage forêt”

Tou (Cordia subcordata)

Cet arbre a toujours été très prisé des Polynésiens pour son bois de grande qualité : il est très recherché par les sculpteurs et les ébénistes et fait partie des essences les plus nobles.


Miro, bois de rose d’Océanie (Thespesia populnea)

C’est l’autre bois favori des sculpteurs, avec sa belle couleur brune et chaude. C’était un arbre sacré dans les temps anciens, plantés autour de certains marae.


Hotu (Barringtonia asiatica)

Cet arbre est un habitué des bords de mer, où il s’installe grâce à la flottabilité de ses fruits, grosses drupes anguleuses, contenant une amande blanche ; celle-ci, râpée, a la propriété d’endormir poissons et chevrettes dans les cours d’eau.


Kahaia, tafano (Guettarda speciosa)

On trouve surtout cet arbre aux Tuamotu où son bois clair a mille usages, notamment dans les constructions touristiques (restaurants, bungalows…). Sa fleur, qui s’épanouit la nuit, est délicieusement parfumée.


Purau (Hibiscus tiliaceus)

Il peut vivre aussi bien les pieds dans l’eau que dans les zones humides de montagne, jusqu’à 1 000 m environ ; le purau avait de multiples usages. Son écorce interne, le liber, permet la fabrication des “more”, les costumes de danse.


Ora, banian (Ficus prolixa)

Ils sont rares sur la plage, mais plus nombreux en retrait, contre la falaise. L’un de ces arbres a pris racine dans le grand badamier de la plage du Relais Mahana. Le banian était un arbre sacré dans les temps anciens. Avec son écorce, on faisait des “tapa”.


Atae, arbre à baleines (Erythrina variegata)

Cet arbre produit de très belles grappes de fleurs orange, en plein hiver austral, au moment où arrivent dans les eaux polynésiennes les grandes baleines à bosse, d’où son appellation.



Une plage unique et menacée

Par sa richesse botanique et son authenticité, la plage de Avea est unique en Polynésie française et mérite d’être entretenue et soignée. Malheureusement, des constructions en rochers (trois petites digues) à l’entrée sud de cette plage, en détournent le sable depuis plusieurs années. Le phénomène devient inquiétant, car faute de ce sable, les berges de la baie sont dangereusement attaquées et des arbres sont tombés ou menacent de tomber. Ces digues privées empiétant sur le lagon devraient être enlevées si la Polynésie veut conserver l’un de ses trésors naturels les plus admirables.
Des tamanu centenaires ont déjà fait les frais de ce problème de digues.
Des tamanu centenaires ont déjà fait les frais de ce problème de digues.

Huahine pratique

Pour y aller
Air Tahiti bien sûr, en choisissant, si vous le pouvez, des jours et des horaires plus creux, donc plus “soft” sur le plan tarifaire. Il faut à peine 40 minutes pour relier Papeete à Huahine.

Pour y résider

- Tahiti Infos a craqué pour le Relais Mahana, sur l’île de Huahine Iti, au beau milieu de la baie de Avea, dont la plage de trois kilomètres est la plus belle de l’île. On se sent, là-bas, au bout du monde !
Le contact. Tel : 40 66 28 87. Fax : 40 68 85 08. Email: [email protected]

- Quelques bonnes adresses “Séjours dans les îles” (www.sejoursdanslesiles.pf)
Fare Ara : Séjour Vol + 1 nuit à partir de 24 219 Fcfp/pers
Chalet Tipanier : Séjour Vol + 2 nuits à partir de 37 719 Fcfp /pers
Motel Vanille : Séjour Vol + 1 nuit à partir de 24 819 Fcfp /pers avec petit-déjeuner
Pension Meherio : Séjour Vol + 1 nuit à partir de 26 019 Fcfp /pers
Pension Ariitere : Séjour Vol + 2 nuits à partir de 27 759 Fcfp /pers
Pension Fare Maeva : Séjour Vol + 1 nuit à partir de 25 819 Fcfp /pers
Hotel Maitai Lapita Village Huahine : Séjour Vol + 1 nuit à partir de 35 579 Fcfp /pers



Rédigé par Daniel PARDON le Lundi 28 Novembre 2016 à 14:10 | Lu 4066 fois