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Bodyboard – Niko Richard : Bodyboard extrême sur les ‘slabs’ de la côte est

A l’approche de la compétition de bodyboard internationale, le Sparkgreen Challenge prévu à Teahupo’o le 18 avril, le bodyboard local est en effervescence. C’est l’occasion de s’intéresser à ces passionnés qui osent se lancer sur ces vagues aussi belles que radicales appelées aussi ‘slabs’ pour mieux connaître ce sport très apprécié de la jeunesse polynésienne.


Nicolas Richard dans le secret spot de la côte est © JBS Pictures
Nicolas Richard dans le secret spot de la côte est © JBS Pictures
TAHITI, le 23 mars 2016. Le monde du bodyboard tahitien est actuellement en effervescence. Nous avions évoqué le parcours de 5 Tahitiens participant à Hawai’i à la première étape du championnat du monde : Angelo Faraire, Julien Miremont, Tahurai Henry, Fred Temorere et David Tuarau.
 
En ligne de mire désormais, la deuxième étape de ce championnat du monde, le Sparkgreen Tahiti Challenge 2016, une étape prévue à Teahupo’o à laquelle participeront à travers des trials de nombreux bodyboardeurs locaux, comme nous l’évoquions dans un précédent article. Cela faisait 13 ans qu’il n’y avait pas eu de compétition de bodyboard au récif.
 
La fédération tahitienne de surf propose chaque année des compétitions de bodyboard sur des spots comme l’embouchure de la Papenoo ou de la Taharu’u mais certains athlètes confirmés, et ils sont assez nombreux, aiment pratiquer leur discipline dans les grosses vagues du récif appelées aussi ‘slabs’.
 
Cette pratique, il faut le dire, fait clairement partie des sports extrêmes. Elle consiste à surfer des vagues extrêmement creuses. Le bodyboard en général est sous-médiatisé car le surf monopolise l’attention des médias. La communauté des bodybardeurs existe pourtant bel et bien, à Tahiti, en Australie, à Hawai’i, aux Etas Unis…

Oui, ce monstre était bien surfable...Hitoti Henry en action © JBS Pictures
Oui, ce monstre était bien surfable...Hitoti Henry en action © JBS Pictures
Les jeunes polynésiens affectionnent tout particulièrement cette discipline car elle est accessible. La ‘board’ se transporte plus facilement qu’une planche de surf en scooter, elle est moins chère. L’apprentissage initial est moins contraignant, moins long, même s’il faut des années pour arriver au niveau des champions actuels.
 
Il y a les compétitions et il y a aussi les sessions libres qui se font en toute discrétion dans les vagues aussi belles que radicales que la Polynésie sait offrir. Teahupo’o, Sapinus mais aussi une multitude de ‘secrets spots’ qui font le bonheur des pratiquants de cette discipline.
 
Le bodyboard contribue également à l’économie du pays. Plusieurs magasins de surf en vendent mais deux personnalités ont fait le choix de se spécialiser : Michel Pescheux avec son magasin de bodyboard 662 Tahiti ou encore Nicolas Richard avec Plug Bodyboard Pro Shop. SB

Un grand merci à Julien de JBS Pictures pour les photos

Nicolas Richard, ici avec Mihimana Braye, lors de sa victoire au Taapuna Master 2015
Nicolas Richard, ici avec Mihimana Braye, lors de sa victoire au Taapuna Master 2015
Nicolas Richard, champion de Bodyboard et gérant de Plug  :
 
Il y a la compétition mais aussi le free surf ?
 
« Il y a deux façons, effectivement. Il y a le bodyboard que l’on pratique dans les vagues de plage comme Orofara ou autre et il y a les vagues de récif, les ‘slabs’. Le bodyboard, par rapport au surf, permet d’attaquer des vagues plus creuses, plus grosses comme les ‘slabs’. D’ailleurs Mike Stewart a été un des premiers à surfer Teahupo’o en bodyboard. »
 
« En compétition, il y a très peu de vagues de ce genre là, pour les passionnés cela se passe donc en ‘free surf’. On se retrouve en fonction des conditions, de la houle, du vent dans les spots les plus creux. Il y a un bon groupe de bodyboardeurs de haut niveau à Tahiti, on est un peu plus d’une cinquantaine. Il y a des vagues très creuses où les surfeurs ne vont pas beaucoup, une dizaine autour de l’île. »
 
Quelques mots sur cette fameuse session de la côte est ?
 
« Je ne suis pas un local de là bas. Au passage, je les salue avec beaucoup de respect. La veille, j’étais au travail, il y a avait eu une session magique, ils étaient 15 à l’eau. Le lendemain matin, la plupart de ces champions locaux étant scolarisés, on a fait un petit ‘hold up’ avec Julien le photographe puisqu’on était seuls sur le spot. (…) La houle arrive et elle n’a pas le temps de gonfler sur le récif. Toute l’eau se retire et toute l’épaisseur de la vague est dans la lèvre. C’est une vague très creuse et très puissante, idéale pour la pratique du boadyboard. »
 
Comment envisagez vous la prochaine compétition à Teahupo’o ?
 
« Il y en a un paquet qui sont contents qu’enfin des caméras soient braquées sur notre sport et sur des vagues adaptées à notre sport. Angelo Faraire est certainement le mieux placé pour faire quelque chose car il a l’expérience de la compétition et un bon bagage technique, il sera directement dans le Main Event. Il y a aussi Fred Temorere, Maronui Richmond, Tahurai Henry, David Tuarau, Tinihau Jackson, Alvino Tupuai, Juilen Miremont et pourquoi pas moi (rires) ! »
 
Deux mots sur les deux magasins de bodyboard de Tahiti ?
 
« On est pas les seuls à Tahiti à faire du bodyboard. Personnellement, je fais du bodyboard depuis 25 ans, j’ai été sponsorisé par les premiers surf shops. Maintenant, avec mon magasin ou celui de Michel, il y a un véritable choix, un véritable conseil, c’est plus facile que d’aller dans un magasin avec quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle. Merci à toi et à Tahiti Infos de suivre le bodyboard qui souffre parfois de sous-médiatisation et rendez-vous à Teahupo’o le 18 avril. »

Julien est là pour immortaliser les exploit de ses amis mais est également lui même bodyboardeur
Julien est là pour immortaliser les exploit de ses amis mais est également lui même bodyboardeur


Rédigé par SB le Vendredi 25 Mars 2016 à 13:41 | Lu 3178 fois