Tahiti Infos

​Manuel Valls place le respect comme cadre de sa visite


Tahiti le 15 juillet 2025. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, est arrivé ce mardi soir à Tahiti pour une visite d’une semaine en Polynésie française qui le conduira à Hiva Oa, Rangiroa, Rurutu et Moorea. Un déplacement assez long qui le conduira à évoquer de nombreux dossiers, du trafic de drogue à la biodiversité, en passant par les discussions institutionnelles. Premiers mots à sa descente d’avion.
 
 
 
Comment envisagez-vous cette visite en Polynésie française. Une visite assez longue pour un ministre d’Etat.
"Tout d’abord je suis très heureux d’être en Polynésie française. J’avais hâte de venir sur ce territoire qui a des défis, et des problèmes, comme chaque territoire. Il a aussi des atouts incontestables. Depuis plusieurs mois, j’ai fait face à des urgences. A Mayotte, à la Réunion qui ont fait face à des cyclones. Il y a eu aussi le cyclone humain et social qui a balayé il y a un an la Nouvelle-Calédonie. Il y a aussi des sujets sérieux autour du narcotrafic. Ce n’est pas pour autant un déplacement tranquille mais j’ai voulu prendre le temps. Quand on est Premier ministre ou ministre de l’Intérieur, on va vite. Là, une semaine, ce n’est bien sûr pas suffisant pour aller partout, mais nous allons prendre le temps d’aller au contact d’un maximum de sujets, sur l’ensemble du territoire, à la rencontre de tous les acteurs économiques, sociaux, les élus, les maires et les Polynésiens d’abord. Il faut prendre le temps, il faut écouter pour faire avancer les dossiers."
 
L’actualité qui s’impose à vous à votre arrivée c’est cette grosse saisie de drogue aux Marquises. Sur cette question-là, l’Etat va devoir se positionner.
"Oui, mais on aura, tout au long du séjour, sur tous les sujets, qu’ils soient économiques, sociaux, la pêche, la culture, les attentes des élus, leurs projets, l’occasion d’en parler, et évidemment la question de la sécurité, et de lutte contre les drogues. Nous allons en parler avec le représentant de l’Etat, les parlementaires, le président de la Polynésie. C’est un sujet qui préoccupe, et c’est normal. L’Etat agit et il continuera à agir sur terre, en mer, avec les surveillances aériennes qui s’imposent. (Il se tourne vers Moetai Brotherson) Il y a aussi tout le travail de prévention qu’il faut mener mais la lutte contre la drogue, avec une forte coopération internationale, doit se poursuivre. Il y a beaucoup de sujets qui seront abordés et nous aurons l’occasion de se rencontrer. Je veux faire passer un message de très grand respect, de très grande considération, d’amour qu’un représentant de l’Etat peut tout simplement passer à mes compatriotes polynésiens. Ils sont loin, certes, mais ils sont près de nous. Nous l’avons vu à l’occasion des Jeux Olympiques il y a un an. Il y a une culture incroyable. Il y a tellement à apprendre de la Polynésie."
 
Une grève pourrait débuter jeudi. Est-ce que vous envisagez de modifier votre programme si les vols devaient être annulés ?
"Je vais laisser les hommes de l’art de la négociation, difficile j’en conviens, essayer de traiter ce dossier. Mon cabinet est là aussi pour recevoir qui le demande. On s’adaptera toujours mais si on commence à dire que l’on va s’adapter, le Haut-commissaire va souffrir. On a de très beaux déplacements à venir et je les attends avec impatience. Grand respect à l’égard des forces sociales et syndicales en espérant que le dialogue soit respectueux et fasse avancer les dossiers."

Moetai Brotherson
Des dossiers dans un contexte budgétaire national « contraint »
 
"Nous avons de nombreux dossiers à voir ensemble, mais nous allons faire quelques îles avec des inaugurations à faire. Notre objectif est de lui montrer toutes les orientations politiques du gouvernement qui se mettent en place en partenariat avec l’Etat. Tout ça, dans un contexte où le budget de la nation est de plus en plus contraint. Il faut pouvoir justifier du bien fondé des demandes que l’on formule. Sur le nucléaire, nous allons d’abord discuter des conclusions du rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le sujet Mereana Reid-Arbelot a d’ailleurs mis un exemplaire de son rapport au ministre des Outre-mer avant qu’il prenne l’avion. On va discuter aussi Pu Mahara, ce centre de mémoire et d’interprétation de la période des essais nucléaires. C’est un dossier qui avance. Il y a aussi le dossier des archives de l’Etat qui sont en France. Il faut aussi que l’on discute des suites à donner à l’UNOC (Conférence des Nations Unies sur l’océan, ndr.), des moyens à mettre en œuvre pour pouvoir contrôler ce qui est aujourd’hui déclaré comme des aires marines protégées de classe 1 et 2 et de classe 6. Les sujets ne manquent pas."

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 15 Juillet 2025 à 23:26 | Lu 2836 fois