Tahiti le 22 septembre 2023. L'affaire couvait depuis quelques semaines déjà et la ministre de tutelle, Vanina Crollas, avait déjà fourbi ses armes. Selon nos informations, un préavis de grève a été déposé au sein du groupe OPT par les syndicats CSTP-FO, CSIP, O Oe To Oe Rima, Otahi et la SAPOT.
En jeu, les accords d'entreprise que la ministre de la Fonction publique souhaite remettre à plat pour y trouver des économies substantielles. Jeudi, interrogée par nos confrères de Radio 1, Vannina Crolas évoquait la convention collective qui devait être discutée lors d'un conseil d'administration le 18, mais qui ne s'est finalement pas tenu.
En discussion, le plan de redressement des finances du groupe que le président-directeur général, Jean-François Martin, peaufine depuis l'arrivée de la ministre dans ses fonctions au mois de mai. Vannina Crolas expliquait jeudi que seuls 147 millions de francs de baisse des avantages était pour l'heure négociés. Pas assez selon elle par rapport aux 2 milliards de francs d'avantages divers que verse l'OPT chaque année à ses salariés.
Tahiti Infos avait publié la lettre de cadrage de la ministre au mois de mai qui donnait le ton de ce que serait les discussions de la nouvelle convention collective. Dans cette missive au ton sec, la ministre de la Fonction publique demandait “à suspendre tous recrutements de cadres et actions visant à augmenter la masse salariale et à remobiliser et optimiser les ressources humaines déjà en poste”. Elle voulait alors connaître “les mesures que vous comptez mettre en œuvre pour réduire vos charges d'exploitation mais aussi pour augmenter vos recettes”.
Vaninna Crolas expliquait alors que « Les difficultés sociales actuelles de nombreuses de nos familles nous appellent à la solidarité, à accepter les sacrifices que le bien commun impose, à renoncer, non pas à nos droits, mais à nos avantages pour rétablir les droits fondamentaux de ceux qui en sont réduits à faire l'aumône de ce qui leur revient de droit et de ce qu'il ne devrait pas avoir à quémander : un toit, un repas, un travail”.
Au téléphone, Cyril Legayic ne décolerait pas de ces déclarations et de celles de jeudi. « Depuis qu'elle est nommée, elle a le personnel de l'OPT en grippe. Pour elle, ce ne sont que des nantis, des privilégiés. Mais à aucun moment, elle ne parle de la mauvaise gestion de groupe. De l'explosion en plusieurs entités qui a créé cette situation, des logiciels achetés à prix d'or et qui ne fonctionnent pas. »
Si aucun accord n’est trouvé, la grève sera effective jeudi 28 septembre à 00h00.
Tahiti le 9 juillet 2023. Dans un communiqué envoyé ce dimanche 9 juillet, Air Tahiti Nui informe ses clients qu’en raison du mouvement de grève touchant une partie de son personnel navigant commercial, elle ne sera pas en mesure d’opérer plusieurs vols prévus au départ ces prochaines heures.
Le vol TN101 du lundi 10 juillet prévu au départ de Tahiti-Faa’a à 08h25 et à destination d’Auckland-NZ est annulé. En conséquence, le vol retour TN102 du mardi 11 juillet prévu au départ d’AucklandNZ à 15H30 est également
Les passagers de ces vols sont invités à ne pas se présenter à l’aéroport pour le départ. Les touristes impactés par ces annulations seront relogés au frais de la compagnie et rapatriés vers leur destination finale par d’autres moyens.
La compagnie n’ayant pas de visibilité sur la possibilité ou non d’opérer ses vols sur les prochaines 48h propose à ses clients désireux d’annuler leur départ d’être remboursés de leurs billets sans frais.
Des solutions d’affrètement sont actuellement recherchées afin de permettre aux voyageurs résidents bloqués à l’étranger de pouvoir rentrer en Polynésie et aux visiteurs étrangers de pouvoir rejoindre leur destination finale.
La Direction Générale et le personnel au sol et en vol actuellement mobilisés pour les clients adressent leurs plus sincères excuses pour les désagréments causés par ce mouvement de grève.
Pour toute information sur ses vols, Air Tahiti Nui invite ses clients à contacter son centre d’appel au 40 476 787.
Tahiti, le 11 décembre 2020 - Fêlures inquiétantes et parois qui se désolidarisent : l'immeuble Toa Arai, dit GIP, menace de s'effondrer sur les quelques 100 personnes qu'il abrite. Livrés à leur sort, des locataires se sont mobilisés pour alerter les autorités. Sur les lieux ce matin, la mairie de Papeete a dressé un constat pour retrouver le propriétaire.
Au départ c'était des petites fissures. « Elles sont apparues il y a trois mois » rapporte Cheyenne, locatrice d'un appartement au 5e étage de l'immeuble Toa Arai. Plus connue comme le « bâtiment GIP » dans le quartier de la Mission, la structure d'environ 30 appartements qui abrite une centaine de personnes trahi désormais un niveau de dégradation avancée. Depuis quelques jours, les locataires entendant même des craquements suspects la nuit.
Dans la chambre des enfants, chez Miriama, les 3 centimètres d'écart entre le sol et les parois laissent entrevoir le salon du dessous. Une vision qui donne le tournis. Dans ce F3 en duplex, la présence des étais çà et là donnent une idée du niveau d'affaissement général. « Quand on ouvre les vannes, il y a une cascade » plaisante Marise, sa belle-sœur, colocatrice du trois pièces. « Je suis rentrée des Marquises le 29 novembre et quand j'ai vu ça, j'ai refusé de passer une nuit de plus ici, je veux pas mourir hein ! » Si elle trouve refuge provisoirement chez sa tante, la jeune fille ne cache pas son inquiétude pour sa belle-sœur, qui n'a pas de plan B pour mettre ses enfants à l'abri.