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Virus: reconfinement en Angleterre, la deuxième vague plombe l'économie de la zone euro


Londres, Royaume-Uni | AFP | jeudi 05/11/2020 - Reconfinements jeudi en Angleterre et samedi en Grèce, couvre-feux en Italie et à Chypre: les gouvernements européens n'en finissent plus de durcir les restrictions face à la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, qui plombe l'économie de la zone euro et fait exploser sa dette publique.

L'Europe est l'épicentre de l'épidémie ces dernières semaines - la région du monde où le nouveau coronavirus se propage le plus vite, et celle qui, depuis jeudi, recense le plus de contaminations, passant devant l'Amérique latine et les Caraïbes, selon un comptage de l'AFP : plus de 11,6 millions de cas, dont la moitié répartis entre la Russie, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni, et près de 294.000 morts.

A l'échelle mondiale, la pandémie a contaminé plus de 48 millions de personnes et fait plus de 1,2 million de morts, les Etats-Unis en recensant le plus (233.734). Le pays a aussi enregistré mercredi un record quotidien de 99.660 cas.

Cette seconde vague de la pandémie "anéantit nos espoirs d'un rebond rapide" de l'économie de la zone euro, dont le PIB devrait chuter de 7,8% en 2020, a déclaré jeudi Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne.

Parmi les 19 pays de la zone euro, l'Espagne (-12,4%), l'Italie (-9,9%) et la France (-9,4%) afficheront les pires performances cette année, selon les dernières prévisions économiques de l'exécutif européen.

La Commission prévient que l'économie "reviendra à peine au niveau pré-pandémique en 2022" et que le "degré élevé d'incertitude" fait courir "des risques de détérioration" à ces perspectives.

Ces difficultés ont conduit les Etats à dépenser sans compter pour relancer leurs économies, faisant s'envoler leur dette publique, qui va dépasser 100% du PIB dans l'ensemble de la zone euro.

Reconfinements en série

Après l'Irlande et la France, l'heure du reconfinement sonne jeudi pour l'Angleterre et ses 56 millions d'habitants, au moins jusqu'au 2 décembre.

Au désespoir des pubs, épicentre de la vie sociale: "On va payer ça pendant des années. Cette fermeture nous coûtera des milliers (de livres sterling) supplémentaires", déplore Joe Curran, propriétaire de The Queen's Head, dans le quartier londonien de Soho.

Les commerces non essentiels devront fermer, les restaurants, pubs et cafés ne pourront proposer que livraisons ou vente à emporter, mais les écoles resteront ouvertes.

"Personnellement je pense que ça aurait dû avoir lieu plus tôt", juge Estella Cicek, copropriétaire d'un salon de coiffure à Londres. "Maintenant nous devons fermer nos portes pour au moins un mois", en pleine période des fêtes, cruciales pour les commerces.

Le Royaume-Uni est le pays le plus endeuillé d'Europe par le virus (près de 48.000 morts).

Confrontée à un risque de saturation de ses hôpitaux, la Grèce se reconfine également, à partir de samedi. "Une décision difficile", mais "les mesures doivent être prises pour trois semaines pour vaincre la deuxième vague" du coronavirus, a déclaré jeudi le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Seuls les commerces essentiels resteront ouverts. Pour sortir, les Grecs devront indiquer le motif et l'horaire par SMS et obtenir le feu vert des autorités. Les écoles maternelles et primaires resteront ouvertes, le reste passant en enseignement à distance.

En Italie, un couvre-feu entrera en vigueur vendredi dans tout le pays. Il sera interdit de circuler entre 22H00 (21H00 GMT) et 05H00 du matin jusqu'au 3 décembre.

Les lycées seront fermés, et les centres commerciaux clos le week-end. Des mesures plus ou moins restrictives seront appliquées selon la gravité locale de l'épidémie.

A Chypre, un couvre-feu nocturne est instauré dès jeudi jusqu'au 30 novembre. "La hausse quotidienne des cas peut atteindre des proportions incontrôlables, menaçant le système de santé, les emplois et le bien-être de tous", selon le président Nicos Anastasiades.

Les Pays-Bas ont fermé mercredi pour au moins deux semaines musées, cinémas, théâtres, zoos et maisons closes, renforçant un confinement partiel en vigueur depuis mi-octobre.

Pheline Wald, une étudiante de 21 ans, ne cache pas son dépit: "On ne peut quasiment rien faire, on ne peut pas sortir, alors que c'est ça être étudiante, sortir voir ses amis, aller au cinéma, au musée..."

"Restez à la maison"

En France, l'un des pays les plus touchés d'Europe (plus de 38.000 morts), la flambée ne ralentit pas malgré un reconfinement instauré la semaine dernière: 40.558 cas supplémentaires entre mardi et mercredi. Des responsables sanitaires appellent à un durcissement des restrictions. 

La maire de Paris, Anne Hidalgo, jugeant la situation "très préoccupante", a annoncé jeudi la fermeture des débits de boissons, épiceries et restaurants faisant des plats à emporter à compter de 22H00 dans la capitale et sa proche banlieue.

La Norvège, où la situation sanitaire est pourtant beaucoup plus favorable que dans le reste du continent, a annoncé jeudi un nouveau tour de vis: restriction des rassemblements dans l'espace public, fermeture des bars à minuit... "Restez le plus possible à la maison, ayez aussi peu de contacts sociaux avec les autres que possible", a déclaré la Première ministre Erna Solberg.

La Russie a pour sa part enregistré mercredi 19.768 nouveaux cas de nouveau coronavirus et 389 décès, battant des records établis il y a quelques jours. Mais les autorités assurent toujours ne pas prévoir de mesures de confinement majeures dans le pays.

Le Danemark a annoncé qu'il allait abattre la totalité de la quinzaine de millions de visons élevés sur son territoire à cause d'une mutation du Covid-19 déjà transmise à 12 personnes, qui menace l'efficacité d'un futur vaccin pour l'être humain.

le Jeudi 5 Novembre 2020 à 04:40 | Lu 182 fois