Pointe-à-Pitre, France | AFP | vendredi 19/11/2021 - Routes et accès au CHU bloqués, mais aussi immeubles et véhicules incendiés, et écoles fermées: la mobilisation anti-pass sanitaire et vaccin contre le Covid-19 dégénère en Guadeloupe, et le gouvernement hausse le ton en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes.
Ces renforts seront sur place "dans les prochains jours", ont annoncé les ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu et de l'Intérieur Gérald Darmanin, en condamnant "avec la plus grande fermeté les violences qui se sont déroulées ces dernières heures en Guadeloupe".
La préfecture a activé une cellule de crise depuis 08H00 (13H00 à Paris) vendredi.
La mobilisation lancée il y a cinq jours par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 se double désormais de violences commises par des émeutiers.
Après une nuit particulièrement violente, les écoles restent fermées vendredi et, en raison de très nombreux barrages routiers, l’activité tourne au ralenti. Devant le CHU, les seuls véhicules autorisés à entrer restent les ambulances.
Quatre immeubles à Pointe-à-Pitre, qui compte de nombreuses habitations en bois, sont partis en fumée dans la nuit, ont indiqué les pompiers à l'AFP, et des bijouteries ont été "pillées et brûlées" selon une source policière.
Les pompiers évoquent "un contexte de guérilla urbaine ayant fortement entravé l'acheminement des secours".
Les gendarmeries du Lamentin et de Morne-à-L'Eau notamment ont été "assiégées" par des personnes parfois "encagoulées", des gendarmes blessés "par jets de pierres" et des véhicules incendiés, selon des sources policières.
Sur les routes, "des braquages sur des barrages" ont eu lieu et des "feux de toutes sortes" allumés, selon la police.
"Désormais il y a un mélange des personnes sur les barricades. Beaucoup de jeunes, en colère par rapport à la situation de la Guadeloupe. L'obligation vaccinale c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", estime Maïté M'Toumo, secrétaire générale de l'UGTG, en demandant "l'ouverture de négociations avec le gouvernement".
"Actes de vandalisme"
Au CHU, "les barrages routiers pénalisent énormément le personnel qui vient de tous horizons. On est obligé d’attendre que tout le monde soit présent pour démarrer et d’attendre que la relève soit présente pour continuer", explique à l'AFP Anne-Gaëlle Pascale, cadre de santé au bloc opératoire du CHU.
"Il y a du filtrage à l'entrée, notamment pour les internes dont certains sont empêchés de passer. L'un d'entre-eux a même été agressé par une personne cagoulée", affirme à l'AFP Cédric Zolezzi, directeur adjoint du centre hospitalier, en déplorant l'absence "de dialogue".
La situation est d'autant plus complexe que depuis début novembre, "on est en personnel restreint" avec l'instauration de l'obligation vaccinale des soignants, rappelle Anne-Gaëlle Pascale. Ainsi, en chirurgie, 50% des effectifs habituellement au planning sont absents, même si "ça commence à revenir tout doucement".
Selon la direction du CHU, un peu plus de 87% des agents du centre hospitalier possèdent un pass sanitaire, mais certains personnels sont suspendus pour pass non valide, ce à quoi s'ajoute "une vague d’arrêts maladie", "sur consigne syndicale", accuse Cédric Zolezzi.
"Le coupable, c’est celui qui a mis l’obligation vaccinale", dénonce de son côté Sandro Sormain, secrétaire adjoint de l’UTS-UGTG. "Le personnel suspendu à 50%, ça veut dire que (ceux qui restent) font le travail de deux personnes. Donc à un moment on va avoir une rupture par rapport à la charge de travail".
Les équipes du CHU s'adaptent comme elles peuvent. "Chacun donne du sien: un médecin anesthésiste remplace une infirmière anesthésiste, un aide-soignant remplace un brancardier", raconte Mme Pascale.
"Grosse perte d'activité"
Côté éducation, la rectrice de région académique, Christine Goff-Ziegler, a condamné jeudi "l'ensemble des actes de vandalisme et les entraves à la circulation" ou "à l’accès des établissements", dont les élèves "sont les premières victimes".
Sur les autres axes routiers, y compris dans les petites routes des Grands Fonds, dans la campagne guadeloupéenne, plusieurs barrages persistaient.
Mais nombre d'entre eux ont été démontés "par des riverains ou des automobilistes", témoigne Steve Salim, entrepreneur spécialisé dans les circuits courts agricoles, qui accuse "une grosse perte" d'activité.
L'Union des Entreprises-Medef a condamné "fermement les entraves à la liberté de circuler". "Après des mois de mesures restrictives pour notre population et pour l'économie du pays, il est inacceptable de laisser prospérer cette spirale de l'autodestruction", a dénoncé l'organisation patronale.
Ces renforts seront sur place "dans les prochains jours", ont annoncé les ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu et de l'Intérieur Gérald Darmanin, en condamnant "avec la plus grande fermeté les violences qui se sont déroulées ces dernières heures en Guadeloupe".
La préfecture a activé une cellule de crise depuis 08H00 (13H00 à Paris) vendredi.
La mobilisation lancée il y a cinq jours par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 se double désormais de violences commises par des émeutiers.
Après une nuit particulièrement violente, les écoles restent fermées vendredi et, en raison de très nombreux barrages routiers, l’activité tourne au ralenti. Devant le CHU, les seuls véhicules autorisés à entrer restent les ambulances.
Quatre immeubles à Pointe-à-Pitre, qui compte de nombreuses habitations en bois, sont partis en fumée dans la nuit, ont indiqué les pompiers à l'AFP, et des bijouteries ont été "pillées et brûlées" selon une source policière.
Les pompiers évoquent "un contexte de guérilla urbaine ayant fortement entravé l'acheminement des secours".
Les gendarmeries du Lamentin et de Morne-à-L'Eau notamment ont été "assiégées" par des personnes parfois "encagoulées", des gendarmes blessés "par jets de pierres" et des véhicules incendiés, selon des sources policières.
Sur les routes, "des braquages sur des barrages" ont eu lieu et des "feux de toutes sortes" allumés, selon la police.
"Désormais il y a un mélange des personnes sur les barricades. Beaucoup de jeunes, en colère par rapport à la situation de la Guadeloupe. L'obligation vaccinale c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", estime Maïté M'Toumo, secrétaire générale de l'UGTG, en demandant "l'ouverture de négociations avec le gouvernement".
"Actes de vandalisme"
Au CHU, "les barrages routiers pénalisent énormément le personnel qui vient de tous horizons. On est obligé d’attendre que tout le monde soit présent pour démarrer et d’attendre que la relève soit présente pour continuer", explique à l'AFP Anne-Gaëlle Pascale, cadre de santé au bloc opératoire du CHU.
"Il y a du filtrage à l'entrée, notamment pour les internes dont certains sont empêchés de passer. L'un d'entre-eux a même été agressé par une personne cagoulée", affirme à l'AFP Cédric Zolezzi, directeur adjoint du centre hospitalier, en déplorant l'absence "de dialogue".
La situation est d'autant plus complexe que depuis début novembre, "on est en personnel restreint" avec l'instauration de l'obligation vaccinale des soignants, rappelle Anne-Gaëlle Pascale. Ainsi, en chirurgie, 50% des effectifs habituellement au planning sont absents, même si "ça commence à revenir tout doucement".
Selon la direction du CHU, un peu plus de 87% des agents du centre hospitalier possèdent un pass sanitaire, mais certains personnels sont suspendus pour pass non valide, ce à quoi s'ajoute "une vague d’arrêts maladie", "sur consigne syndicale", accuse Cédric Zolezzi.
"Le coupable, c’est celui qui a mis l’obligation vaccinale", dénonce de son côté Sandro Sormain, secrétaire adjoint de l’UTS-UGTG. "Le personnel suspendu à 50%, ça veut dire que (ceux qui restent) font le travail de deux personnes. Donc à un moment on va avoir une rupture par rapport à la charge de travail".
Les équipes du CHU s'adaptent comme elles peuvent. "Chacun donne du sien: un médecin anesthésiste remplace une infirmière anesthésiste, un aide-soignant remplace un brancardier", raconte Mme Pascale.
"Grosse perte d'activité"
Côté éducation, la rectrice de région académique, Christine Goff-Ziegler, a condamné jeudi "l'ensemble des actes de vandalisme et les entraves à la circulation" ou "à l’accès des établissements", dont les élèves "sont les premières victimes".
Sur les autres axes routiers, y compris dans les petites routes des Grands Fonds, dans la campagne guadeloupéenne, plusieurs barrages persistaient.
Mais nombre d'entre eux ont été démontés "par des riverains ou des automobilistes", témoigne Steve Salim, entrepreneur spécialisé dans les circuits courts agricoles, qui accuse "une grosse perte" d'activité.
L'Union des Entreprises-Medef a condamné "fermement les entraves à la liberté de circuler". "Après des mois de mesures restrictives pour notre population et pour l'économie du pays, il est inacceptable de laisser prospérer cette spirale de l'autodestruction", a dénoncé l'organisation patronale.