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Tribunal : Dérives sexuelles dans un camp de vacances


Les éducateurs s'étaient laissé aller à des attouchements et à des fellations sur quatre adolescents.
Les éducateurs s'étaient laissé aller à des attouchements et à des fellations sur quatre adolescents.
PAPEETE, le 14 mars 2017 - Quatre prévenus, dont trois éducateurs, comparaissaient ce mardi en correctionnelle pour des faits d'attouchements et de violences sexuelles sur quatre mineurs alors âgés de 12 à 14 ans et ce, alors qu'ils étaient en charge d'un camp de vacances pour jeunes adolescents.

Les faits, qui se sont déroulés sur la côte ouest de Tahiti, remontent à décembre 2011. John T., éducateur de 28 ans, est alors nommé directeur d'une colonie de vacances destinée à accueillir des enfants ayant été, pour la plupart, extraits de leur milieux familiaux pour être placés dans des services sociaux.

Le premier jour de ce camp, pour une raison inconnue, les trois animatrices initialement prévues se rétractent. John T. recrute alors rapidement Dave T. et Adam P., deux autres éducateurs également titulaires du Bafa. A ce trio s'ajoute Christophe F., un individu ne faisant pas officiellement partie de l'équipe éducative et qui aura plus tard une certaine difficulté à expliquer le motif de sa présence.

Quelques semaines après la fin du séjour, la mère de l'un des enfants qui avait participé au camp se rend à la gendarmerie afin de dénoncer des violences sexuelles dont son fils de 12 ans aurait été victime. Commence alors une enquête qui révélera que les trois éducateurs, ainsi que Christophe F., se sont livrés à de multiples agressions sexuelles avec cette circonstance aggravante, comme le soulignera le procureur de la République, d'avoir été dans une situation d'autorité vis à vis de ces enfants dont ils avaient la responsabilité.

Prison ferme requise

Au regard de l'enquête administrative, il ressort que les trois éducateurs se sont laissés aller à des attouchements sexuels et des fellations sur quatre jeunes garçons mais qu'ils ont également introduit de l'alcool et des stupéfiants au sein même du camp.
Le procureur de la République, rappelant l'extrême gravité de faits "ahurissants", a requis deux ans de prison ferme à l'encontre du directeur du camp et de Dave T. ainsi que deux ans de prison mais avec sursis contre Adam T. et Christophe F.

Les quatre victimes, dont deux seulement étaient présentes aujourd'hui à l'audience, auront besoin pour certaines d'entre-elles d'un long suivi thérapeutique afin de reprendre pied dans une vie entamée de façon douloureuse puisque, outre cette sombre affaire, rappelons que ces quatre jeunes adolescents ont grandi dans de violents univers familiaux.

Le délibéré sera rendu le 16 mai.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 14 Mars 2017 à 17:26 | Lu 10935 fois