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Transport en commun : CSIP et RTP roulent avec la fédération


Autour de la table des négociations : Mahinui Temarii (RTP), Cyril Le Gayic (CSIP), Yoan Richmond (FRSTCP), Willy Chung Sao (Tere Tahiti) et ses directeurs (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Autour de la table des négociations : Mahinui Temarii (RTP), Cyril Le Gayic (CSIP), Yoan Richmond (FRSTCP), Willy Chung Sao (Tere Tahiti) et ses directeurs (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 27 août 2024 – Dix jours après une première rencontre manquée, les discussions ont repris, ce mardi, au siège de Tere Tahiti, à Taravao, entre la direction et une délégation syndicale plus fournie. Les deux parties ont salué des échanges “constructifs” sur la base d’un nouveau préavis. Verdict, demain, à la veille de l’entrée en grève potentielle, jeudi, à zéro heure.

 
Dans le secteur des transports en commun, les discussions ont repris ce mardi sur la base d’un nouveau préavis de grève, transmis jeudi 22 août aux cinq sociétés de Tahiti et Moorea. Certains points de revendication ont été remaniés, mais la mise en place d’une convention collective du secteur des transporteurs routiers, en projet depuis 2021, reste en tête de liste.
 
Autre changement notable : la Fédération des rassemblements des syndicats de transport en commun de Polynésie (FRSTCP) a été rejointe par le Rassemblement des travailleurs polynésiens (RTP-Aro no Porinetia) et la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP), désormais signataires du préavis, tandis que le jeune Syndicat autonome des réseaux de Tahiti, bien que représenté par son secrétaire général, ne figure plus parmi les dépositaires.
 

Favorable à l’issue, la rencontre avait pourtant mal débuté, avec une heure de retard.
Favorable à l’issue, la rencontre avait pourtant mal débuté, avec une heure de retard.

Verdict, ce mercredi


Stratégie ou conséquence des embouteillages occasionnés par les travaux routiers, la délégation syndicale s’est présentée avec une heure de retard au siège de RTCT (Tere Tahiti), à Taravao. Arrivé agacé, le représentant de la CSIP, Cyril Le Gayic, avait retrouvé le sourire, trois heures plus tard, au sortir de la rencontre. “On a été bien reçus par l’employeur. Nous avons échangé sur tous les 12 points. Il nous a fait des retours et un PV de réunion. On va étudier tout ça et on répondra demain (mercredi, NDLR) à tous les points qui ont été énumérés. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les discussions étaient ouvertes. Il n’y a pas de point d’achoppement ou d’engueulade”, a-t-il déclaré.
 
La direction était visiblement du même avis. “Nos échanges ont été très constructifs. J’ai apporté quelques réponses, qu’ils vont étudier et ils vont revenir vers moi, normalement d’ici demain”, a confirmé le président de RTCT et NTCE, Willy Chung Sao. La participation du Pays aux échanges serait “en discussion”, en lien avec la convention cadre de délégation de service public (DSP) et certaines questions financières.
 
Concernant la menace de “grève générale pour une durée illimitée”, elle semble s’éloigner, mais l’échéance fixée à ce jeudi, zéro heure, n’est pas totalement écartée. Même si le nombre de grévistes potentiels est difficile à quantifier, les conséquences seraient problématiques pour les usagers pénalisés. Tere Tahiti exploite 240 bus, auxquels s’ajoutent une centaine de véhicules de sous-traitants, pour desservir 21 lignes régulières et 173 lignes scolaires.
 
Mardi après-midi, deux rencontres similaires étaient programmées à Papara (TCCO) et Papeete (RTU). S’agissant de Moorea (Warren Transports), elle serait fixée à mercredi après-midi.
 

Les 12 revendications remaniées

1. Mise en place de la convention du secteur des transports routiers (échéance fin premier semestre 2025).
2. Perte du pouvoir d’achat des salariés : revalorisation du Smig de 2,38 % ; revalorisation de 6 % des minimas de la grille ; mise en place de la grille salariale sectorielle commune.
3. Sécurité : présence des accompagnateurs sur le secondaire ; mise en place de vitrages de protection des chauffeurs ; mise en place d’une cellule d’accompagnement des salariés en cas d’agression.
4. Respect de la durée de travail : repos quotidien de 11 heures ; paiement des heures supplémentaires au-delà de 39 heures hebdomadaires ; paiement des majorations des heures de nuit (avant 6 heures et après 20 heures) et des heures travaillées les jours fériés et le dimanche.
5. Dotation de matériel et d’outillage : achat du matériel de nettoyage et des boîtes à outils à la charge de la direction ; remise à niveau des moyens pour l’entretien des véhicules.
6. Formation : interdiction de transport de matériel entravant une évacuation ; mise en place d’une formation du personnel en faveur des élèves à besoins éducatifs particuliers (autisme) ou en situation de handicap ; mise en place de formations pour les mécaniciens, chauffeurs et accompagnateurs.
7. Primes : salissure et insalubrité, astreinte (15 000 francs mensuels), fin d’année, frais téléphoniques, polyvalence (8 000 francs mensuels).
8. Passage des chauffeurs à mi-temps à temps complet (selon conditions).
9. Mise à disposition d’un véhicule pour le parc et atelier mécanique.
10. Mise en place d’un réfectoire, de vestiaires et d’une salle de repos.
11. Passage des contrats CDI à mi-temps en temps plein.
12. Mise en place de la carte de transport pour le personnel sur tous les réseaux.

Les syndicats et la fédération rendront leur avis définitif mercredi, concernant la tenue, ou non, de la grève.
Les syndicats et la fédération rendront leur avis définitif mercredi, concernant la tenue, ou non, de la grève.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 27 Août 2024 à 18:02 | Lu 1468 fois