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Tests Covid payants et vaccination obligatoire: double tour de vis vendredi


BERTRAND GUAY / AFP
BERTRAND GUAY / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 12/10/2021 - L'épidémie de Covid-19 est retombée au creux de la vague, mais les contraintes vont se durcir vendredi pour les derniers récalcitrants à la vaccination, avec la fin des tests gratuits pour tous et l'obligation de présenter un "schéma complet" pour les professionnels du soin.

Tous les feux sont au vert, pas question de ralentir. La quatrième vague est passée, le taux d'incidence national est redescendu sous le seuil d'alerte (50 cas pour 100.000 habitants par semaine), les hôpitaux se vident lentement de leurs patients Covid (6.629 mardi, dont 1.111 en soins critiques).

Une amélioration qui n'empêche pas le gouvernement d'appliquer à la date prévue les ultimes restrictions promises aux non vaccinés. A commencer par la fin des tests "de confort" gratuits, annoncée dès juillet par Emmanuel Macron.

A partir de vendredi, près de 7 millions d'adultes partiellement ou non vaccinés devront ainsi débourser entre 22 et 44 euros pour chaque dépistage leur permettant d'obtenir un pass sanitaire.

Même si des exceptions resteront possibles (prescription médicale, cas contact, test positif récent, contre-indication au vaccin), la mesure vise clairement à pousser les réticents vers la piqûre, tout en allégeant la facture: le coût des tests va en effet s'envoler à 6,2 milliards cette année, après 2,2 milliards en 2020.

Le risque est toutefois de casser le thermomètre de l'épidémie. Le président du Syndicat des biologistes, François Blanchecotte, s'attend à une "chute brutale, d'environ 80%", alors que le nombre d'examens s'est stabilisé autour de 3,5 millions par semaine fin septembre.

"On n'arrivera plus à suivre correctement l'évolution de l'épidémie car le taux d'incidence sera affecté", prédit le professeur de santé publique Mahmoud Zureik.

Le ministère de la Santé anticipe au contraire "une rupture modeste" et "ponctuelle" sur cet indicateur clé, faisant valoir que les "tests de confort" sont le fait de "personnes souvent asymptomatiques qui ont des taux de positivité très faible".

"Pas de risque majeur"

Même sérénité affichée à propos de l'obligation vaccinale, qui deviendra absolue vendredi pour 2,7 millions de travailleurs.

Déjà obligés depuis le 15 septembre de justifier d'au moins une injection, les salariés des hôpitaux, cliniques et maisons de retraite, ainsi que les soignants libéraux, aides à domicile, pompiers et ambulanciers devront désormais attester d'un "schéma complet", sous peine de suspension de leur contrat de travail, sans rémunération.

D'après la dernière enquête de Santé publique France sur le sujet, 86,6% des personnels des établissements de santé étaient déjà "complètement vaccinés" au 20 septembre. Ce taux s'élevait même à 88,6% dans les structures pour personnes handicapées et 92,4% dans les Ehpad.

"La couverture vaccinale des professionnels de santé est suffisante", estime le ministère, qui assure que la mesure n'entraîne "pas de risque majeur sur la continuité des soins" mais reconnaît que "certaines tensions en matière d'effectifs hospitaliers peuvent survenir localement".

Comme à Mulhouse, où le groupe hospitalier Sud-Alsace a dû temporairement activer son "plan blanc" fin septembre, pour faire face à "une situation critique" après avoir suspendu 170 agents, soit près de 3% de ses effectifs.

Une proportion quatre fois plus élevée qu'en Île-de-France, où l'agence régionale de santé (ARS) recensait 0,7% de suspensions début octobre dans les effectifs des établissements sanitaires et médico-sociaux, soit tout de même 1.400 personnes.

Contactées par l'AFP, les autres ARS ont toutes renvoyé vers le ministère, qui évoque également un taux de 0,7% "basé sur les remontées des établissements", sans avancer de nombre global pour les personnels suspendus.

La situation est en revanche plus tendue aux Antilles et en Guyane, où l'obligation vaccinale a été retardée de quelques semaines mais se heurte à l'opposition, voire l'hostilité d'une partie de la population.

En Guadeloupe notamment, les autorités sanitaires ont dénoncé la semaine dernière "des actions de sabotage" au sein des hôpitaux: blocage de certains accès, colle dans les serrures, huile de vidange déversée dans les bureaux.

le Mercredi 13 Octobre 2021 à 05:52 | Lu 461 fois