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Sucres : il n’existe actuellement aucune réglementation sur le territoire


Sucres : il n’existe actuellement aucune réglementation sur le territoire
PAPEETE, jeudi 23 mai 2013. La loi adoptée mardi par le Parlement à Paris interdit la différence de teneur en sucres ajoutés entre des produits vendus outre-mer et ceux vendus en métropole, alors que des études avaient démontré des écarts de 20 à 50% sur des yaourts ou des boissons sucrées. Mais ce texte ne s’applique pas en Polynésie française car le Pays a des compétences propres en matière de santé. Ce sera aux autorités du Pays de prévoir éventuellement un texte local avec des prérogatives propres.

Du côté de la direction de la santé de Polynésie française, on espère que cette nouvelle loi métropolitaine pourra trouver un écho. Car la prévalence du surpoids et de l’obésité au sein de la population polynésienne atteint des records nationaux : chez les enfants de 5 à 14 ans elle est de 32,1% en Polynésie, de 25% en Martinique ou 22,9% en Guadeloupe contre 18% en France hexagonale. Chez l’adulte, c’est pire, la prévalence du surpoids et de l’obésité est de 67,4% en Polynésie contre 55,6% en Martinique, de 54,7 % en Guadeloupe et 46,5% en France hexagonale, selon des chiffres fournis par Victorin Lurel, alors député de Guadeloupe en septembre 2011 à l’Assemblée nationale. «Même si la loi adoptée à Paris ne s’applique pas ici c’est une bonne chose car cela fait parler. Bien sûr qu’il serait utile de légiférer ici. Nous qui travaillons sur la prévention de la nutrition nous ne pouvons qu’y être favorables» précise Solène Bertrand, nutritionniste à la direction de la santé. Car les données de la dernière enquête santé en Polynésie française publiée en octobre 2012 sont accablantes : 70% de la population adulte polynésienne est en surpoids, 40% est obèse. Aussi, 10% de la population adulte est diabétique, une proportion qui augmente avec l’âge puisque 18,9% des 45-64 en sont atteints. Il y aurait donc du travail à faire.

Et pourtant, le sucre responsable en grande partie de l’obésité et du diabète ne fait l’objet d’aucune réglementation locale, et les analyses effectuées sur les produits restent rares. «Pour les produits qui entrent dans les importations, il n’y a pas de contrôle ni de règles sur les valeurs nutritionnelles, mais nous avons regardé les teneurs en sucres sur des productions locales» détaille Solène Bertrand. Ainsi certaines boissons gazeuses sont davantage sucrées en Polynésie qu’en métropole : «on a regardé certains produits, le Fanta par exemple est à 9,6 g de sucre en France contre 13 grammes ici». Les produits laitiers fabriqués localement, notamment les yaourts visés également dans la loi métropolitaine, s’en sortent mieux. La laiterie Sachet à Arue qui produit une gamme importante de yaourts et fromages frais à partir de poudre de lait venue de Nouvelle-Zélande a mis en place une démarche qualité volontariste depuis plusieurs années pour baisser les teneurs en sucre de ses produits. «On a réduit progressivement les taux de sucre par goût et dans un souci de prévention. Nos dernières mesures sont très proches de celles de la métropole» explique Maud Triponel, responsable qualité à la laiterie Sachet.

Le tableau comparatif des valeurs nutritionnelles affichées sur les étiquettes entre les produits locaux et ceux de métropole l’attestent. Les yaourts sucrés Sachet présentent 14,4 g de sucre pour 100 g de yaourts ; ils sont à 15 g en métropole. Les yaourts aux fruits Sachet sont à 16,25 g de sucre contre 16 g en métropole ; le fromage blanc aromatisé à la vanille est à 14,8 g de sucre pour 100 grammes contre 13,6 g en métropole. De même, dans une démarche volontaire de l’information du consommateur, la laiterie Sachet s’attache désormais à afficher les valeurs nutritionnelles sur ses emballages, alors que rien ne l’y oblige «c’est un outil d’aide à la décision». La laiterie rappelle enfin qu’en Polynésie, la DLC (date limite de consommation) pour les produits frais est ici fixée, par une réglementation du Pays à 28 jours. Une précision utile pour ne pas se fondre dans la masse des informations générales sur l’outre-mer entendues ces derniers jours à l’occasion du texte de loi adopté à Paris.


Une conférence sur l’alimentation

Du 3 au 5 octobre prochain au Radisson d’Arue se déroulera une conférence sur l’alimentation. Une initiative de la Direction de la santé avec l’OMS (organisation mondiale de la santé). Les trois territoires français du Pacifique sud seront présents pour aborder les questions des habitudes alimentaires. Des experts de l’ensemble du Pacifique sont attendus, de même que le responsable du Plan national nutrition et santé (PNNS) qui a été décliné à l’outremer. Ce sera certainement l’occasion de mettre en lumière une fois de plus les nécessités d’agir en prévention ou par la réglementation sur des habitudes de consommation morbidement néfastes pour notre santé.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 23 Mai 2013 à 17:00 | Lu 2059 fois
           



Commentaires

1.Posté par Le vieux le 24/05/2013 06:59 | Alerter
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""Mais ce texte ne s’applique pas en Polynésie française car le Pays a des compétences propres en matière de santé. Ce sera aux autorités du Pays de prévoir éventuellement un texte local avec des prérogatives propres.""
my god! Comme dirait Enéré … Autant de libertés et de compétences dans une colonie ? Je reste sans voix ! Pour un pays soi-disant colonisé ?

2.Posté par Le vieux le 24/05/2013 08:23 | Alerter
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La Polynésie pays colonisé pour l’ONU et d’autres, aurait plus de droit et de compétences qu’un département d’outre-mer comme la Martinique et la Guadeloupe. Il n’y aurait pas comme une aberration ?

3.Posté par J.M. le 24/05/2013 08:44 | Alerter
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"Mais ce texte ne s’applique pas en Polynésie française car le Pays a des compétences propres en matière de santé." Et grâce à ses "compétences" statutaires, il peut étaler au grand jour son incompétence exemplaire et son irresponsabilité..."autonomiste". En matières de santé publique, et bien sûr d'économie (voir les questions de concurrence, évoquées par Christian Montet et Florent Venayre dans le livre qui vient de paraître: "La concurrence à Tahiti, une utopie ?"). Et puis attention: on risque de toucher aux intérêts d'une industrie lokale "protégée", intouchable !

4.Posté par snoopy le 24/05/2013 09:25 | Alerter
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le taux de sucre dans les yaourts c'est une chose.. bravo à Sachet...mais les 70% de personnes en surpoids ne consomment pas spécialement de Yaourts...pas de quoi s'attarder dessus...
Une attention particulière doit être donnée aux boissons gazeuses sucrées...spécialement une de couleur marron...
et une autre couleur framboise, interdite dans plusieurs pays pour son taux de sucre et de colorants...et autorisé chez nous !

5.Posté par judas le 24/05/2013 10:59 | Alerter
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Bravo !!!

On nous drogue au sucre avec pour conséquence des records de diabète et des milliards de profits sur notre santé, tous sa dans la parfaite légalité mais a coté , on interdis le cannabis et le ice.

Bravo la logique !!! Vive la république tant qu'elle encaisse !!!

6.Posté par wakrap le 24/05/2013 12:41 | Alerter
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On est gros soir parce que l'on est malade soit parce que l'on bouffe, les histoires de sucres sont de la foutaise pour gogos et le monde médical plonge trop content de voir des taxes que eux aussi promeuvent. La taxe est devenue l'alpha et l'oméga de tout pouvoir.
Le premier pays à s'être fourvoyé dans les taxes est le Danemark depuis 2011 ans et les conclusions sont clairement et nettement que c'est de la daube en barre, ils font marche arrière, le chef du gouvernement lui-même reconnait leur inutilité et nocivité dans ce genre de problème. http://www.institutmolinari.org/IMG/pdf/note0513_fr.pdf

7.Posté par yannThaï le 24/05/2013 14:59 | Alerter
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Il est évident que le taux de sucre est élevé dans les boissons en Polynésie (il suffit de mettre sur une table la fameuse boisson marron ou noir, l'une des USA, l'une de Polynésie et l'autre de France pour voir la différence immédiatement, ce que j'ai fait il y a déjà 20 ans suite à une voyage aux USA, le taux de sucre de celui de Polynésie est flagrant). Ces entreprises,sont responsables en partie, (j'écris bien en partie) des problème financiers de la CPS et devraient donc s'acquitter de taxes plus lourdes. On ne peut pas en vouloir à la population d'aimer des boisssons sucrées, par contre on peut légiférer et réglementer ces taux de sucre très élevés.

8.Posté par Tehei le 24/05/2013 15:42 | Alerter
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une " boisson marron avec des bubulles dedans " avec moins de sucre ne sera pas meilleur pour la santé pour autant §

9.Posté par honugirl le 24/05/2013 18:24 | Alerter
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"on nous drogue au sucre" écrit Judas. C'est qui ce "on"?
Les gens sont responsables, personne n'oblige personne à consommer des boissons sucrées ou des twisties. Il y a des enfants qui ne consomment pas de coca ou autres, qui même détestent ça, parce qu'on leur a appris à boire de l'eau ou des jus naturels. Ce n'est pas une fatalité et c'est la responsabilité de chacun, surtout des parents d'éduquer le gout de leurs enfants!

10.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et des français René, Georges, HOFFER le 24/05/2013 19:51 | Alerter
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Permis de tuer par carence de "loi du Péï" colonial... !
Héhé, les post n° 1 et 3 ont bien vu: "Mais ce texte ne s’applique pas en Polynésie française car le Pays a des compétences propres en matière de santé. Ce sera aux autorités du Pays de prévoir éventuellement un texte local avec des prérogatives propres."...
Euh c'est un peu comme pour le RSA: crevez-en paix obèses + crève-la-faim. Bref, un comble hohohohoho
Note: c'est vrai qu'avec quelqu'argent... les pauvres pourraient s'acheter plus de sucreries hahahahaahaha
[email protected]

11.Posté par Julia le 24/05/2013 22:51 | Alerter
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ça rappelle les eleves polynesiens rajoutant du sucre à leur coca en France, parce qu'ils ne le trouvaient pas assez sucré..