Tahiti Infos

Site de téléchargement illégal: 5 personnes en garde à vue


Toulouse, France | AFP | mardi 29/11/2016 - C'est l'un des sites de téléchargement illégal de musique, films et jeux les plus populaires en France: cinq personnes étaient en garde à vue mardi dans le cadre de l'enquête sur le site de téléchargement illégal "Zone Téléchargement", fermé lundi soir par la gendarmerie.

L'adresse http://www.zone-telechargement.com, qui aboutissait lundi soir à un message d'erreur, fonctionnait à nouveau mardi, a constaté l'AFP, mais "les serveurs sont bloqués, le téléchargement n'est plus valide", insiste une source proche du dossier.

Deux hommes, soupçonnés d'être des administrateurs du site, ont été interpellés lundi en France et en Andorre, a indiqué la police de la Principauté dans un communiqué.

Le premier, suspecté d'être le responsable de la gestion technique et informatique du site, a été interpellé à son domicile andorran dans le cadre d'un mandat d'arrêt international. Le second, "responsable des finances de l'organisation", est aussi un résident de la Principauté mais a été interpellé lors d'un déplacement en France, selon la même source.

Mardi soir, trois autres personnes étaient en garde à vue dans la ville du sud-ouest de la France, a précisé le parquet de Toulouse.

Selon la police andorrane, "les serveurs informatiques ne se trouvent pas en Andorre" mais "la coordination technique avait lieu dans la Principauté, et de la même manière, les bénéfices économiques" y étaient envoyés. Quelque 250.000 euros y ont été gelés sur différents comptes bancaires.

Au total, ce sont 431.000 euros d'avoirs - comptes courants, assurance-vie, deux Jaguars, du liquide - qui ont été saisis, selon le parquet toulousain.

Les investigations se déroulent dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction toulousain, en partenariat avec l'Andorre mais aussi l'Allemagne et l'Islande.

La gendarmerie française avait annoncé lundi sur son compte Twitter la fermeture du site pour contrefaçon, après une enquête menée par la section de recherche (SR) de Toulouse et le centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N). Elle chiffrait le manque à gagner à 75 millions d'euros pour les ayants droit.

- 'Le Megaupload français' -
"Zone Téléchargement" est le 11e site le plus fréquenté en France, toutes catégories confondues, selon l'outil de référencement Alexa. Il totalise en moyenne 3,7 millions de connexions par mois et 11.000 téléchargements par jour.

A l'origine des investigations, qui durent depuis plusieurs mois: une plainte déposée à l'automne 2014 par l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) et la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem).

"On a fait chuter le Megaupload français", s'est félicité auprès de l'AFP David el Sayegh, secrétaire général de la Sacem, faisant référence à la plateforme de téléchargement fermée en 2012.

"Il s'agissait d'un site massif de téléchargement avec une ampleur commerciale très importante, il était indispensable pour nous d'agir et de faire respecter les droits d'auteurs", a estimé M. el Sayegh.

Plus de 2,5 millions de liens de téléchargements directs vers des œuvres protégées étaient proposés sur le site, dont 1.500 albums, selon M. el Sayegh. "Ces liens étaient protégés par un autre site lié, +Dl-protect.com+, contre des déréférencements de masse par des robots."

"Les 2 sites étaient tous deux monétisés, les régies publicitaires versaient les sommes récoltées sur des comptes offshore à Malte, à Chypre et au Belize", a-t-il affirmé.

L'annonce de la fermeture faisait réagir de nombreux internautes, notamment sur Twitter avec le hashtag #JeSuisZoneTelechargement.

"Un monde s'effondre, tu nous as servi vaillamment, rest in peace Zone Téléchargement nous ne t'oublierons jamais", tweetait par exemple @ced_lf. "Aujourd'hui, en ce lundi 28 novembre 2016, nous, français et fans de films et séries, sommes en deuil national", renchérissait @godsandchaos.

En septembre, l'administrateur du site pirate OMGTORRENT, créé en 2008 et actif jusqu'à fin 2015, avait été condamné à cinq millions d'euros de dommages et intérêts et à un an de prison dont huit mois ferme pour la diffusion à grande échelle de films et musiques piratés.

Rédigé par () le Mercredi 30 Novembre 2016 à 06:08 | Lu 641 fois