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Reynald Temarii dément les accusations de corruption autour du Mondial de foot 2022


PIRAE, le 2 juin 2014 - Dans un communiqué de presse signé de sa main et envoyé aux rédactions locales, Reynald Temarii dément "avec véhémence" la publication faite par le Sunday Times de Londres concernant une énorme affaire de corruption au plus haut sommet du football mondial, étayée par des milliers de documents, mails, lettres ou virement bancaires. Ce sont au moins 5 millions de dollars (440 millions de francs cfp) qui auraient été versés par le Qatar à divers acteurs du football africain et océanien, dont Reynald Temarii alors représentant de la fédération océanienne, pour faire basculer le vote de décembre 2010 sur l’organisation de la Coupe du Monde de football 2022 en faveur du Qatar.


Le Polynésien Reynald Temarii, ancien président de la Fédération Tahitienne de Football, avait grimpé les échelons jusqu’à devenir membre du comité exécutif de la FIFA pour les Amériques, les Caraïbes et l’Océanie. Déjà mis en cause en 2010 (par le Sunday Times encore une fois) pour avoir sollicité 1,6 million d’euros (190 millions Fcfp) au profit d'une académie des sports en échange de son vote, il était alors visé par une procédure interne de la FIFA, qui aboutit à une condamnation d’un an d’exclusion pour « violations du code d'éthique », mais un acquittement pour les accusations de corruption. Cette suspension l’aurait empêché de voter pour désigner l’organisateur du mondial 2022.

Le Qatar, à travers un ancien président de la fédération asiatique, Mohamed Bin Hammam (banni à vie de la FIFA pour corruption en 2011, il avait alors tenté d’acheter le poste de président de la FIFA), lui fournira 305 000 euros (29 millions fcfp) pour assurer sa défense légale et ainsi retarder la suspension. Selon le Sunday Times, Temarii a du coup pu siéger lors du vote décisif, sans avoir le droit de participer. Mais sa seule présence empêchait le vote de son suppléant David Chung, qui était un important soutien de l’Australie.

Reynald Temarii se défend des accusations de corruption. Lors d’une interview accordée à Polynésie Première ce dimanche 1er juin, l’ancien président de la FTF a admis que « ce sont des sommes qui existent », et que dans le cadre des procédures qui le visaient « monsieur Bin Hammam a bien voulu m’accompagner dans la prise en charge des frais d’avocats. Mohamed Bin Hammam suppute que son soutien financier a un quelconque rapport avec mon positionnement pour la Coupe du Monde mais il n’en est absolument rien. Donc contrairement aux affirmations qui sont faites par le Sunday Times, en aucune manière le financement de mes frais d’avocats ne sont liés à la coupe du monde.»

Dans son communiqué écrit, Reynald Temarii reprend ces explications : il rappelle qu'en décembre 2010 il n'a pas pu voter en faveur du Qatar puisqu'il était suspendu depuis quelques mois en raison "de la manipulation orchestrée par le Sunday Times". Il explique que dès novembre 2010 Bin Hamman lui vient en aide pour payer ses frais d'avocat et que cet appui a été accepté par ce dernier. "Je réaffirme ici que je n'ai jamais participé, ni de près, ni de loin, à des pratiques douteuses liées d'une part, à l'attribution de la Coupe du monde de football au Qatar et d'autre part, à la candidature de M. Bin Hamman à la présidence de la Fifa". Reynald Temarii affirme que la Fifa et l'OFC ont en main des pièces attestant que ses intentions de vote allaient vers l'Australie, l'Angleterre ou les Etat-Unis.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 2 Juin 2014 à 15:24 | Lu 4381 fois