Tahiti Infos

Rétrospective culture de l'année 2023


Tahiti, le 5 janvier 2024 - Que retenir de l'année écoulée ? Tahiti Infos livre une série de rétrospectives thématiques consacrées à l'actualité de l'année 2023 et vous propose aujourd'hui une sélection des événements qui auront marqué la vie culturelle du fenua.

Les grandes dates

17 Janvier - Le FIFO fête ses 20 ans. Parti de rien, il porte aujourd’hui la voix de l’Océanie au reste du monde.
 
14 Février - La statue du dieu A'a de retour au pays.
 
22 Février – Te Fare Iamahana, le musée des îles change de nom avant sa réouverture.
 
17 Avril - Joinville Pomare,  est intronisé roi, après avoir signé une reconnaissance diplomatique de la principauté Pomare XI avec le roi Maori, Kiingi Tuheita, venu de Nouvelle-Zélande pour l'événement.
 
11 Juin – La Tahiti Fashion Week couronne Hokule'a Tamarii-Teissier, distinguée par l'agence Brave Model Management.
 
13 Juin – Hereiti Ung est élue Miss Dragon 2023.
 
24 Juin – Ravahere Silloux est couronnée Miss Tahiti 2023.
 
16 Juillet – Les sports traditionnels, Tu'aro Ma'ohi, sont à la fête dans les jardins du musée de Tahiti et ses îles.
 
19 Juillet – Création d'un comité des noms ma'ohi, qui sera chargé de proposer une dénomination des lieux géographiques basée sur des éléments historiques, linguistiques et culturels.
 
3 Août – Deux sculpteurs polynésiens participent aux Lapidiales, en Charente Maritime, à la Galaxy des pierres levées.
 
6 Août – Le centre Arioi accueille cinq jeunes pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse et leurs éducateurs afin de faciliter leur réinsertion.
 
 
25 Août - La commune de Paea organise pour la deuxième année consécutive son Hotu Ora,  une semaine de conférences, débats, expositions en lien avec la médecine traditionnelle et la culture, dans un souci de construction d’une médecine intégrative.
 
3 Septembre - Première édition du festival linguistique et culturel Parau Ti'amā, l'occasion pour Te Fare Tauhiti Nui de d'œuvrer à la promotion des langues autochtones.
 
17 Septembre – Organisation du colloque sur les problématiques liées à la mise en place d'une éventuelle citoyenneté Ma'ohi.
 
2 Octobre – ONU : Les Hakaiki plaident pour l'émancipation des Marquises… par rapport à Tahiti.
 
18 Octobre – La star de la cuisine française, Philippe Etchebest, tourne une émission culinaire aux Marquises.
 
22 Octobre – Le livre à succès " Le Prophète", de Khalil Gibran, est traduit en reo ma'ohi.
 
24 novembre – Le conservatoire clôture son 24ème stage international des arts traditionnels, réunissant des stagiaires essentiellement venus du Chili, du Mexique et des États-Unis.

Cétait le 14 février : La statue du dieu A'a de retour au pays

Attendue depuis des années, le retour de la statuette du dieu A'a originaire de Rurutu, a fait grand bruit. Prise en photo à son arrivée par le ministre de la culture de l'époque, Heremoana Maamaatuaiahutapu, la nouvelle a ravi les passionnés d'Histoire, de Culture, mais également le grand public. En effet, l'arrivée de la statuette concordait parfaitement avec la réouverture du Musée de Tahiti et des îles, prévue pour le 4 mars : “Nous avions convenu d'attendre la conservatrice du British Museum qui arrive ce week-end, pour annoncer que le ti'i A'a était bien à Tahiti. Nous avons juste ouvert la caisse pour le montrer au ministre, mais nous l'avons refermée tout de suite après” expliquait la directrice du Musée, Miriama Bonno, qui n'a pas eu d'autre choix que de lâcher le morceau  une fois l'effet de surprise envolé : " La statuette sera bel et bien exposée à la réouverture du Musée." Toutefois, la pièce archéologique est prêtée par le British Museum à la Polynésie française pour une durée de seulement trois ans.

C'était le 17 avril : Joinville Pomare, le retour du roi

À l'hôtel Hilton de Faa'a, lundi 17 avril, le descendant de la famille royale, Joinville Pomare, a été intronisé roi, après avoir signé une reconnaissance diplomatique de la principauté Pomare XI avec le roi Maori, Kiingi Tuheita, venu de Nouvelle-Zélande pour l'événement. Un nouveau roi pas dépourvu d'ambition : “En ma qualité d'héritier de la couronne et de la coutume mā’ohi, il est de mon devoir de transmettre aux générations futures nos coutumes et notre patrimoine identitaire et culturel” a t'il proclamé suite à son couronnement, avant de poursuivre : “ Voici le droit international qui définit un État souverain, selon quatre propriétés établies par la convention de Montevideo de 1933 : disposer d'une population permanente, disposer d'une limite territoriale déterminée, constituer un gouvernement qui n'est subordonné à aucun autre et enfin, pouvoir établir des relations internationales avec d'autres États. C'est comme ceci que va se dérouler notre feuille de route stratégique et je veillerai personnellement à ce que le cap soit gardé”.

C'était le 24 juin : Ravahere Silloux est couronnée Miss Tahiti

Au terme d'une soirée placée sous le thème du triangle polynésien à la mairie de Papeete, c'est la candidate n°3, Ravahere Silloux, 24 ans, qui a été couronnée miss Tahiti 2023 devant plus de 1 000 personnes, et au bout d'une finale atypique. En effet, au moment d'annoncer les résultats, le présentateur s'est quelque peu emmêlé les pinceaux annonçant le nom de la gagnante mais avec le numéro de sa dauphine. Une erreur qui a laissé le public et les candidates dans une incompréhension totale. Il a fallu attendre l'intervention de la maîtresse de cérémonie, Hinarere Taputu, pour clarifier la situation et rendre officiel la victoire de Ravahere Silloux. De leurs côtés, Teipotemarama Cabral remportait l'écharpe de première dauphine, Poeiti Yule Poroi était élue deuxième dauphine, et Korail Vernaudon décrochait le titre de Miss Heiva. Un quatuor en accord avec l'applaudimètre au cours de l'élection.

C'était le 16 juillet : Les sports traditionnels à la fête

Hawaii, Nouvelle-Zélande, Samoa, les Australes, ou encore les îles de la Société, tous étaient représentés lors de cette édition 2023 du Heiva Tu'aro Ma'ohi, qui s’est déroulée dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. Et cette année, force était de constater que l'engouement pour les sports traditionnels ne cesse de croître. Plusieurs centaines de spectateurs ont fait le déplacement pour admirer ces athlètes au savoir et à la technique uniques. Une effervescence qui a d'ailleurs impressionné plus d'un athlète : “C'est stressant avec tous ces gens qui vous regardent. On n'a pas l'habitude à Rangiroa”, confie Tumurai Tamaehu, lanceur de javelot. Mais pour d'autres, cette clameur du public représentait une motivation supplémentaire et une occasion de faire le show : à l'exemple des grimpeurs de cocotier, qui n'ont pas hésité à faire des acrobaties à plus de 15 mètres du sol.
 

C'était le 3 août : Deux polynésiens aux Lapidiales

Jonathan Mencarelli ainsi que Teikuhiani Paulin Tamarii ont été invités à rejoindre Les Lapidiales en métropole, à Port-d’Envaux (Charente Maritime). Ces deux sculpteurs polynésiens ont participé au chantier dit de La Galaxie des pierres levées. Le premier du 1er juin au 15 juillet et le second est arrivé le 1er juillet et y est resté jusqu’au 15 août. Les Lapidiales consistent en un chantier perpétuel et sans fin. L’ambition de ce projet a été de lancer un chantier dont les concepteurs et participants ne verraient pas la fin, où chacun mettrait technique et talent au service d’une œuvre commune. Les artistes se succèdent depuis 2001.

C'était le 17 septembre : La difficile définition de l'identité mā'ohi

Dans le cadre de sa tournée parlementaire, le jeune député indépendantiste Tematai Le Gayic organisait le samedi 16 septembre un colloque sur “la citoyenneté mā'ohi” à la salle Manu Iti de Paea. Personnalités politiques, universitaires, professionnels et curieux ont pu, à l’occasion de tables rondes, échanger sur les différents enjeux liés à un tel projet, comme la construction d'une identité mā'ohi ou encore la protection de l'emploi local et du foncier. Longtemps portée par le Tavini huira'atira, l'idée d'une citoyenneté mā'ohi n'était pas nouvelle. En revanche, le contexte politique polynésien, avec un gouvernement et une majorité à l'assemblée indépendantistes, rendait le débat plus pressant.
 

C'était le 18 octobre : Le chef Etchebest sort ses fourchettes aux Marquises

Le chef à la moustache, batteur, mais pas que des blancs en neige, Philippe Etchebest, était en tournée de captation pour la sortie prochainement de sa nouvelle émission : Un chef au bout du monde. Le concept est simple, dans la veine de nombreuses émissions européennes qui font des focus sur les habitudes culturelles, vestimentaires, ou autres, des pays lointains des leurs, il s’agira là de faire découvrir la culture de la fourchette d’autres contrées. Une aventure qui a mené le chef français en terre des hommes, aux Marquises.
 
L'occasion pour Philippe Etchebest de découvrir la manière dont les locaux découpent le thon, pour ensuite le préparer en fāfaru, une expérience marquante pour le chef : " J'en ai goûté des choses dans ma vie, mais ça c'est dur " expliquait la star culinaire française, qui a tout de même pu goûter aux autres saveurs des îles. " Vos pamplemousses sont les meilleurs au monde. Je n'ai jamais rien mangé de tel. Et puis le lait de coco aussi, cette douceur qui peut sublimer presque tous les plats. Magnifique !"

C'était le 24 novembre : Stage internationale des arts traditionnels : " C'était une chance d'être ici"

Le conservatoire artistique de la Polynésie française - Te Fare 'Upa Rau organisait du lundi 20 au vendredi 24 novembre son 24e stage international des arts traditionnels. Un événement qui, depuis 2009, continue de susciter l'intérêt de tous les passionnés de 'ori tahiti à travers le monde. Cette année, ils étaient plus de 50 élèves à avoir fait le déplacement. Des délégations venues essentiellement du Mexique, des États-Unis et du Chili. L'occasion pour ses amoureux de la culture polynésienne de se former au 'ori tahiti, mais également au 'ukulele et à l'art du hīmene tumu.
 
“C'était une chance d'être ici et d'apprendre auprès des Tahitiens eux-mêmes”, déclarait Suzana, danseuse de ‘ori i Tahiti originaire du Chili. “La danse polynésienne est unique, il y a une grâce qui se dégage des danseuses tahitiennes qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Et puis les instruments, la musique, c'est puissant. Il y a quelque chose qui se crée en nous au son des tō'ere”, précisait-elle. Et si évidemment, on pouvait observer chez les stagiaires bon nombre d'imperfections dans la gestuelle, force était de constater que l'esprit, lui, était bien au rendez-vous : couronnes de fleurs, pāreu et des sourires aux lèvres arborés fièrement de bout en bout de la prestation. Une implication qui forçait le respect.

le Vendredi 5 Janvier 2024 à 14:34 | Lu 1612 fois